J'aime le dicton selon lequel « Dieu se trouve dans les détails ». Je me souviens d'une époque où mes enfants étaient encore petits et où mon mari faisait ses études d'architecte paysagiste. Nous n'avions pas d'argent du tout et je m'étais demandé pourquoi Dieu ne se trouverait pas aussi dans la loterie.
Nous vivions dans une résidence universitaire pour couple mariés, dont l'atmosphère était sympathique et encourageante pour notre petite famille. Toutefois, nous avions des dettes et notre appartement de moins de cinquante mètres carrés semblait ridiculement petit pour deux adultes et deux enfants. Chaque année nous participions au système de tirage au sort institué par l'université pour attribuer les logements et nous espérions que notre nom serait tiré pour occuper une des maisons libres à faible loyer. Chaque trimestre, de nouveaux couples de nos amis emménageaient dans ces maisons, mais quant à nous, nous n'avons jamais gagné.
Les mois de résidence universitaire se sont changés en années, et petit à petit, le manque d'argent et l'espace réduit ont commencé à nous peser. Les perspectives devinrent encore plus sombres lorsque j'appris le bas niveau des salaires des nouveaux diplômés dans la branche de mon mari. Je me souviens d'un jour particulièrement décourageant où, dans la file d'attente au supermarché, je pensais sérieusement à acheter un billet de loterie: à ce moment-là, il me semblait que c'était notre seul espoir. Tout en avançant lentement dans la queue, j'ai commencé à en débattre mentalement.
De nombreux amis avaient tiré avantage de leur inscription au tirage au sort de l'université pour le logement; le loto de l'État serait peut-être l'occasion pour nous d'éponger nos dettes et de nous en sortir. Quelqu'un allait bien gagner. Ne serait-ce pas la solution ? Peut-être était-ce la réponse de Dieu à nos problèmes. Toujours dans la file d'attente, j'ai fait le calme en moi, m'efforçant d'être à l'écoute.
Que j'aie prié au sujet de l'achat ou non d'un billet de loto peut sans doute sembler étrange à certains. « Quel est le problème ? » pourrait-on demander; mais je ne priais pas vraiment au sujet du billet, je priais pour acquérir une meilleure compréhension de Dieu et de ma relation à cet Être divin que je percevais comme Amour et Vie. Je priais pour comprendre comment nous pourrions faire en sorte que notre famille connaisse l'abondance.
L'abondance: de nombreuses personnes, dans le monde entier, ne cherchent-elles pas à en comprendre le secret ? L'idée de richesse instantanée peut sembler bien séduisante, surtout si la loterie représente l'unique espoir. Or, quelques instants tranquilles à prier, là, dans la file d'attente au supermarché, m'ont amenée à examiner ce qui se cache derrière l'idée que la loterie serait une source valable de revenus. La réalité, c'est que la plupart des gens perdent. Des millions de gens de par le monde perdent chaque semaine à la loterie et, dans certains pays, la majorité des joueurs vivent dans le dénuement.
Je n'ai pas acheté de billet de loto, mais tout en marchant pour rentrer à la maison après les courses, je me suis rebellée contre l'idée selon laquelle la porte de sortie de la pauvreté ne s'ouvrirait que grâce à la chance ou au hasard, à la bourse, à un héritage ou à la situation économique. J'ai essayé de penser aux moyens tangibles par lesquels Dieu avait béni notre famille. En rendant grâce pour les bénédictions qui me venaient à l'esprit, je m'appliquais à comprendre comment la prière pourrait représenter une solution valable pour trouver l'abondance. Les paroles de Jésus, « Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance » (Jean 10:10), représentaient une promesse crédible et non une simple probabilité statistique, qui pourrait donner des résultats ou non. Je voulais avoir une lueur de cette promesse.
Il me vint à la pensée que toute prière offre une promesse crédible lorsque le simple message du Christ est un peu mieux compris. Science et Santé décrit le Christ comme « [...] la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine ». (p. 332) Chaque jour et à chaque instant, Dieu est présent, et le bien est donc présent. Je me suis rendu compte que j'arrive mieux à entendre ce Christ, et à percevoir sa présence dans ma vie quotidienne lorsque je m'efforce de me voir spirituelle (enfant de Dieu) et non matérielle (mortelle). Le message divin peut nous venir à travers la beauté d'un arbre en fleurs ou l'odeur agréable de la neige fraîche. Le message fiable du Christ nous informant de la bonté et de la puissance de Dieu est en effet bien tangible et il répond à nos besoins par des moyens, parfois subtils, qui élèvent la qualité de notre pensée vers une appréciation nouvelle de la présence illimitée de l'Amour.
Le point important pour moi, c'était que Jésus a effectivement démontré un système crédible de guérison. Grâce à la présentation de la Christian Science par Mary Baker Eddy, j'avais des outils spirituels, sous forme de la prière et de la compréhension, me permettant de pratiquer moi-même ce système de guérison. Jésus a prouvé que l'abondance est spirituelle et qu'elle existe dès maintenant, lorsqu'il a changé l'eau en vin et qu'il a largement nourri une foule de cinq mille personnes avec juste une petite quantité de nourriture. (voir Jean 2:1-11 et Marc 6:35-44) Science et Santé met à la disposition de chacun ce genre de ressource spirituelle, en expliquant que la prière nous permet d'envisager notre identité comme une création du Très-Haut et d'en saisir la réalité. Dieu veut ce qu'il y a de mieux pour toute Sa création.
Tout en priant, j'écoutais, et à force d'écouter j'ai effectivement perçu une lueur du Christ, « la vraie idée énonçant le bien ». Il est devenu très clair pour moi que l'intelligence, l'intuition, le sens pratique, la créativité et la sagesse, la force, la patience et le sens spirituel étaient les biens spirituels dont je disposais déjà: ils m'appartenaient et Dieu me les avait donnés. J'étais reconnaissante que ces biens soient disponibles pour chacun, de façon généreuse, substantielle et équitable. Je vis aussi que je n'avais pas besoin d'un ticket gagnant pour commencer à exprimer et à apprécier pleinement ces qualités.
Après ce petit épisode au supermarché, j'ai eu l'impression d'avoir réellement gagné en force: j'avais davantage de confiance dans le fait que j'étais capable de prier efficacement pour voir toute la beauté du soin spirituel que Dieu prend de Sa création, notre famille y compris. J'ai refusé de nous cataloguer comme pauvres ou de voir les autres comme pauvres.
La remarque que fit un jour Jésus à ses disciples lorsque ceux-ci avaient oublié de prendre de la nourriture sur le bateau sur lequel ils naviguaient tous ensemble m'a beaucoup apporté: «[...] Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? Ayant des oreilles, n'entendez-vous pas ? Et n'avez-vous point de mémoire ? Quand j'ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux avez-vous emportés ? Douze, lui répondirent-ils. Et quand j'ai rompu les sept pains pour les quatre mille hommes, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées ? Sept, répondirent-ils. Et il leur dit: Ne comprenez-vous pas encore ? » (Marc 8:18-21)
Cette histoire m'a frappée car Jésus ne reprochait pas aux disciples d'avoir été distraits, ou de ne pas avoir travaillé assez dur, ou encore d'avoir manqué de prévoyance. Au lieu de cela, il leur rappelait que leur subsistance venait de Dieu, qu'elle était disponible en abondance, et qu'ils avaient la capacité de le prouver. Ce récit m'a encouragée à m'efforcer plus sincèrement de prendre plaisir au message que Dieu me faisait parvenir et à le chérir.
Au fil du temps, j'ai vu la preuve que cette prière avait un impact: tout d'abord, mon désir de comprendre et connaître la nature de Dieu s'est accru; j'étais mieux disposée à écouter, de façon intelligente et avec confiance, les directives qu'Il nous donnait pour notre vie. Ce changement spirituel dans ma façon de penser allait plus loin qu'une simple « adaptation de comportement », c'était en fait un effort diligent pour pratiquer quotidiennement la Science du Christ.
Puis, des fonds supplémentaires nous sont arrivés de différentes sources: nous avons reçu de la part des impôts un important remboursement que nous n'attendions pas; un ami habitant une autre ville a commencé à nous envoyer des chèques de temps à autre; j'ai trouvé un emploi à temps partiel parfaitement compatible avec l'emploi du temps familial. Au moment où mon mari a obtenu son diplôme, un nouveau décret fut adopté par la municipalité, permettant de créer des emplois dans son secteur, avec un salaire suffisant pour faire vivre une famille. Mon mari a été embauché et nous avons pu emménager dans un logement plus spacieux.
Depuis l'époque où nous vivions dans la résidence universitaire, notre famille a continué à voir des preuves de l'abondance de Dieu de multiples façons et notre qualité de vie s'est améliorée, de pair avec notre désir plus conséquent d'être les témoins du royaume de Dieu sur terre: notre sécurité n'est pas fondée sur la chance, mais sur le désir simple et sincère de saisir une lueur de Christ.
