C’était un de ces instants propices à un affrontement. Je venais de repérer sur un présentoir ce qui était à mon avis une robe adorable. Du point de vue des couleurs comme de la coupe, elle serait parfaite pour Amanda, ma fille de dix ans. Seulement voilà, en vrai garçon manqué, Amanda a horreur des robes. Elle a aussitôt fait la grimace.
En temps normal, cela aurait été le signal du combat et nous aurions toutes deux sorti nos armes. J’aurais essayé de l’amadouer ou bien je lui aurais intimé l’ordre d’essayer la robe. Elle aurait tergiversé ou bien refusé tout net. Mais cette fois-ci, j’ai remis la robe sur le présentoir et j’ai continué mon chemin. J’avais appris une leçon depuis notre dernier shopping ensemble: ce n’est pas moi qui peux décider à la place d’Amanda ce qui la mettra en valeur ou la rendra heureuse. J’ai compris cela après avoir vu « Jouela comme Beckham », un film anglais sorti sur les écrans il y a quelques années.
L’histoire du film gravite autour d’une jeune Indienne sikh qui est une formidable joueuse de football. Elle veut progresser dans son sport au lieu d’apprendre les coutumes traditionnelles de sa famille et de se marier. Ses parents, très croyants, sont d’abord horrifiés, mais ils finissent par l’encourager dans ses goûts et ses objectifs propres. Ce film m’a rappelé qu’il fallait que j’encourage ma fille avec amour, même si ses choix n’étaient pas ceux que j'aurais faits à sa place.
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