D’aussi loin que je me souvienne, je m’étais résignée à souffrir du dos et du cou. Je mettais la Christian Science en pratique depuis des années et j’avais toujours eu des guérisons par la prière, mais je n’avais jamais spécifiquement prié pendant ces accès et j’attendais plutôt qu’ils passent tout seuls. Ils faisaient tout simplement partie de ma vie.
Un soir, j’ai ressenti une douleur particulièrement aiguë qui s’est propagée le long de mon dos. Au bout de vingtquatre heures, je ne pouvais plus me tenir debout, m’asseoir ni marcher sans avoir mal et je ne pouvais me coucher que dans une certaine position si je ne voulais pas trop souffrir. Cette fois, la douleur ne s’est pas apaisée mais a plutôt empiré. J’ai commencé à craindre que ce ne soit grave. J’ai ardemment prié pour ressentir la présence curative de Dieu, mais la douleur et la crainte n’ont pas cessé de dominer ma pensée.
Quelques jours plus tard (c’était un de ces rares après-midi ensoleillés de printemps en Angleterre, où j’habitais alors), je profitais de la douceur du temps, étendue sur une couverture dans mon jardin. Je me réjouissais de la brise odorante et de la verdure qui m’entourait. Et il me vint à l’esprit que mon immobilité physique ne pouvait me priver de connaître et de comprendre ce Dieu à qui j’avais toujours attribué la beauté et la variété de la nature, et pour lesquelles je Le remerciais. Cette simple inspiration, à savoir que ma conscience de la présence de Dieu ne pouvait jamais être bloquée, soulagea le sentiment croissant de crainte que j'éprouvais et marqua un tournant dans ma pensée. À ce moment-là, je désirais bien plus avoir une meilleure compréhension de Dieu, qu’être libérée physiquement.
Très bizarrement, ce qui me vint à l’esprit alors fut un flot de mauvais souvenirs, depuis des souvenirs d’enfance jusqu’à une situation très récente où j’avais été incapable de réconforter une amie dans le besoin. Dans la plupart de ces souvenirs, je m’étais sentie impuissante, d’une manière ou d’une autre, j’avais pris de mauvaises décisions ou fait des choix égoïstes: j’avais perdu une course de relais en sixième, j’avais eu de mauvaises fréquentations à l’université; plus tard, je m’étais engagée dans une carrière discutable. Je fus stupéfaite du nombre de mauvais souvenirs prêts à remonter à la surface, ce qui montrait que je m’y étais attachée et que je les avais souvent ressassés au fil des ans.
Et puis, au milieu de ces réminiscences pénibles, une pensée claire m’est venue à l’esprit, comme une voix qui disait: « Mais tu as toujours été gentille. » Tout d’abord, je fus surprise par la pureté simple de cette pensée. Je ne m’étais jamais vue sous cet angle. Mais face à toutes ces choses négatives auxquelles je m’étais accrochée, le côté positif de ma gentillesse prit le dessus. Et, tout à coup, j’ai été remplie du sentiment profond de l’amour de Dieu pour moi. En reconnaissant simplement ma propre gentillesse, j’ai vu ma valeur comme Dieu la voyait.
Au même instant, le fardeau de tous ces souvenirs pesants a totalement perdu son poids. L’espace d’un éclair, j’ai vu ma famille et les amis pour lesquels je m’inquiétais enveloppés dans cet Amour infini et omniprésent, et j’ai su qu’ils étaient totalement et spécifiquement entourés et protégés. Puis, j’ai su qu’il en était de même pour le monde entier. À ce moment-là, je me trouvais dans la présence de l’Amour divin, qui aimait et entourait chacun, partout.
Je crois que j’ai dû alors retenir mon souffle et me sentir imprégnée de la formidable importance de l’étreinte divine qui embrasse tout le monde, sans exception. Quelques instants après, je me suis sentie rassérénée et revigorée et je me suis levée; j’ai passé tout naturellement le reste de ce beau dimanche en compagnie de mon mari et de mon fils. Deux jours après, j’ai pu faire des cartons, soulever des meubles et déménager le tout le cœur plein de joie, avec un dos solide, totalement exempt de toute douleur.
Il y a quatre chapitres du livre de Job qui décrivent merveilleusement comment Dieu se révèle à Job alors que celui-ci est désespéré: Il est le Créateur tout puissant et le tendre pourvoyeur de toutes choses, des fondements de la terre aux plumes d’une autruche et à la force d’un cheval. (voir Job 38-41) Avec force détails, les chapitres montrent la conscience, la présence et la tendre sollicitude de Dieu, et cela pour toute Sa création. C’était ce que j’avais pu apercevoir à cet instant où je priais.
Comme tant d’autres personnes qui ont fait part de guérisons obtenues par la prière en Christian Science, je suis infiniment reconnaissante d’avoir été libérée physiquement et encore davantage d’avoir été fortifiée dans ma compréhension que Dieu, l’Amour, est bien réel, de façon tangible et substantielle. J’avais appris ce qu’est Dieu à l’école du dimanche et j’ai espéré en Dieu pendant toute ma vie. Mais cette expérience m’a permis de dire avec Job: « Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon œil t’a vu. » (42:5)
Woodland Hills (Californie), U.S.A.
