Quand j’étais jeune maman, je passais des heures chaque jour dans la voiture, pour amener mes enfants à la crèche ou à l’école maternelle et pour les ramener à la maison. Déjà, mettre les trois petits dans la voiture était toute une aventure. Il fallait trouver les manteaux, le sac de couches et les petits cartables, et puis installer chacun dans son siège et attacher les ceintures. Une fois installés, ils commençaient souvent à se disputer. Il n’était pas facile alors de savoir qui avait commencé, qui avait tort ou raison, tout en gardant les yeux sur la route.
Un jour, la situation est devenue telle que ç’en était trop. Désespérée, je me suis tournée vers Dieu et j’ai prié ainsi: « Mon Dieu, ces enfants sont les Tiens; je sais que Tu les as créés à Ton image et à Ta ressemblance. Qu’ai-je besoin de savoir pour les voir comme Tu les vois ? Et comment puis-je les aider à se voir de cette manière également ? »
À la suite de cela, je me suis surprise à dire aux enfants des choses du genre: « On n’a pas bien réussi cette foisci ! Voyons si nous pouvons faire mieux. Recommençons tout depuis le début. Blythe, tu fais comme si tu étais Maman, Max, tu fais semblant d’être Blythe et moi, je serai toi, Max. » Je commençais alors à jouer le rôle en créant une nouvelle situation similaire à celle qui avait déclenché la dispute. On jouait ainsi jusqu’à ce qu’on ait trouvé plusieurs solutions au problème. On s’amusait bien et les trajets en voiture étaient plus calmes !
Plus tard, quand j’ai eu du temps pour réfléchir à ce qui s’était passé, j’ai été impressionnée par les leçons que Dieu m’avait enseignées.
L’une, que tout peut être corrigé. Comme avec une erreur en mathématiques, nous pouvions tous les quatre gommer la mauvaise réponse, recommencer, réfléchir à nouveau et finalement trouver la bonne solution. En fait, après ces premiers essais, nous avons trouvé beaucoup d’autres façons de mettre un terme aux rivalités fraternelles, car il m’est devenu évident qu’elles n’avaient jamais reflété la vérité de la situation, la vérité des enfants de Dieu. Cette compréhension m’a permis d’arrêter de mettre des étiquettes sur mes enfants et de les blâmer.
Ensuite, voir les choses d’une autre manière a appris aux enfants à se mettre à la place des autres et à résoudre les problèmes par la Règle d’Or (faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fassent). Cela nous a appris à ne pas nous enfermer sur nous-mêmes et nous a rapprochés.
Dieu m’apprenait aussi à élever mes enfants sans les punir, les gronder ou leur faire des reproches. J’ai vu que je pouvais maîtriser rapidement les conflits dans la famille en séparant les erreurs d’avec les enfants, en voyant que les erreurs étaient séparées de l’identité spirituelle des enfants au lieu de croire qu’elles leur étaient propres. Cela m’a prouvé que l’harmonie est l’état naturel de tous les enfants de Dieu.
Nous sommes tous les enfants de Dieu. Et il existe une relation directe entre Dieu et chaque individu. Personne ne peut se mettre en travers de cette relation. J’ai mieux compris que mes enfants entendaient la voix de Dieu aussi clairement que moi. Et j’ai apprécié le fait de mieux connaître Dieu en tant que le Père-Mère de toute ma famille, et de voir chacun de nous, moi comprise, comme Son enfant, obéissant, heureux, aimé. Ésaïe déclare: « Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai; vous serez consolés dans Jérusalem. » (Ésaïe 66:13) L’Amour divin maternel est toujours disponible et toujours présent. Cette prise de conscience ne signifiait pas que je n’avais rien à faire, mais elle me rappelait que ma responsabilité consistait à refléter la maternité de Dieu jour après jour. J’ai appris que, lorsque j’obéissais à Dieu, j’accomplissais mon devoir de m’occuper de mes enfants, aussi bien physiquement que spirituellement.
Connaître leur relation à Dieu, comprendre que Dieu, le seul Entendement, nous gouverne tous, m’a aidée à me faire entendre de mes enfants quand les mots ne jouaient pas leur rôle. J’ai compris par la Christian Science que « la compréhension, semblable à celle du Christ, de l’être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite — Dieu parfait et homme parfait — comme base de la pensée et de la démonstration. » (Science et Santé p. 259)
Je continue à prier quotidiennement pour mes enfants, demandant à savoir qui ils sont vraiment et comment ils sont. Cela m’a souvent demandé de l’humilité, car plutôt que d’imposer ma propre volonté, je cède alors à la volonté de Dieu. Mais cela vaut vraiment la peine d’écouter.
Des moments éprouvants m’ont montré que Dieu S’occupait de moi tout autant que notre Père-Mère S’occupait de mes enfants. Si je pouvais retourner en arrière et me donner des conseils pour mon rôle de jeune maman, je dirais maintenant: « Ne t’en fais pas. Tu n’es pas toute seule. Rappelle-toi que Dieu S’occupe aussi de toi. »
