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Un engagement spirituel

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 2006


Comme un grand nombre de ses condisciples à l'université de Berkeley, en Californie, Brian Talcott a eu une prise de conscience vers le milieu des années soixante. Il s'est rendu compte qu'au lieu d'accepter le statu quo, ses camarades et lui pouvaient contribuer à transformer le monde par la parole et l'action. Mais à la différence de la plupart d'entre eux, sa prise de conscience n'était pas simplement politique. C'était une vraie révolution spirituelle dans sa pensée. « J'ai compris, déclare-t-il, qu'il fallait toucher l'humanité de façon plus profonde pour espérer changer les choses. Je veux parler de la prière et de la Christian Science. C'est pourquoi je me suis engagé à fond dans cette voie. » Cet engagement l'a conduit à se joindre à d'autres scientistes chrétiens sur le campus, par exemple pour tenir une table d'exposition à Sproul Plaza, centre de la vie estudiantine et lieu de nombreuses réunions politiques. Coincés entre de jeunes socialistes et de jeunes républicains, Brian Talcott et ses amis distribuaient des publications de la Christian Science et répondaient à des questions sur leurs croyances religieuses. Cette action participait de son désir de changer les choses en profondeur.

L'engagement de M. Talcott ne s'est pas achevé avec l'obtention de son diplôme universitaire. Il a suivi une formation d'aumônier de la Christian Science avant d'effectuer dix années de service actif comme aumônier protestant dans l'armée de l'air américaine. Très vite, il s'est lancé dans la pratique à plein temps de la Christian Science et, depuis 1988, il est professeur de la Christian Science. M. Talcott a également été membre du Conseil des conférences de la Christian Science. Depuis quatorze ans, il est Committee on Publication pour la Californie du Nord, c'est-à-dire qu'il explique au public ce qu'est la Christian Science et corrige les conceptions erronées que l'on peut entretenir sur les enseignements et la pratique de cette Science.

M. Talcott considère que ces diverses activités découlent de la prise de conscience qu'il a eue pendant ses études, dans les fameuses années soixante, son but étant de faire quelque chose pour les gens et d'aider à changer le monde.

M. Talcott s'est récemment entretenu avec Russ Gerber, producteur de l'édition radio du Christian Science Sentinel. Voici l'essentiel de cet entretien. Parlons de vos débuts, si vous le voulez bien. Étant de la génération des années soixante, vous vous trouviez au cœur de l'action. Aviez-vous le sentiment d'être un acteur des événements ou seulement un observateur ?

Je suivais de très près le mouvement pour la liberté d'expression, j'allais à la plupart des réunions politiques et assistais au déroulement des événements. À l'époque, Berkeley était agitée par des mouvements de contestation quasi mensuels. Chaque mois, il se passait quelque chose de nouveau. Il s'agissait toujours de défendre librement ses opinions sur le campus. Tout le monde se sentait concerné. Cette expérience a été décisive pour nombre d'entre nous. La présence de l'organisation de la Christian Science sur le campus a également joué un rôle déterminant dans ma vie. J'étais alors étudiant en première année. C'était très stimulant de voir d'autres étudiants pratiquer chaque jour la Christian Science. Ils priaient pour la réussite de leurs études et pour développer de bonnes relations avec les autres. J'ai appris à faire de même et à me confier en Dieu chaque jour. De mon désir initial d'étudier l'architecture, je suis passé à celui de pratiquer la Christian Science, même si je suis allé au bout de mes cinq années d'études. J'ai compris peu à peu que si l'on veut vraiment faire quelque chose pour le monde, il faut passer par la prière, par la pratique de la guérison par la Christian Science. J'avais le sentiment que cette influence serait bien plus durable que toute activité politique.

Trouviez-vous à l'époque qu'il s'agissait là de quelque chose de vraiment radical ?

J'ai compris que la Christian Science était la « perle de grand prix ». C'était la vérité qui allait aider l'humanité. Je voyais les choses ainsi. C'est à cette époque que j'ai décidé de consacrer ma vie à la pratique de la Christian Science.

Qu'avez-vous fait après Berkeley ? J'ai obtenu mon diplôme en 1968, en pleine guerre du Vietnam. Il me fallait choisir ce que je voulais faire. J'ai finalement demandé à faire partie du Peace Corps [ONG américaine] et à suivre la formation d'aumônier de la Christian Science, car ces options me paraissaient plus intéressantes que le service militaire classique.

Mes deux candidatures ont été retenues, et j'ai finalement choisi la formation d'aumônier. C'est ainsi que j'ai servi pendant dix ans comme aumônier protestant dans l'armée de l'air.

J'ai commencé à faire paraître mon annonce de praticien de la Christian Science dans le Journal alors que j'étais encore aumônier. C'est à ce momentlà que j'ai vraiment décidé d'inclure tous les aspects de mon existence dans la pratique de la guérison. Il s'avérait difficile de ménager du temps à la fois pour une vie de famille, le travail d'aumônier et la pratique de la Christian Science, si j'essayais de cloisonner ou de séparer ces différentes activités. J'ai appris à considérer tout ce qui venait à moi comme une excellente occasion de pratiquer la Christian Science.

Vous parlez de pratique, et je suppose que beaucoup se doutent de quoi il s'agit, mais vous-même, comment décririez-vous cette activité ? La pratique consiste à traiter par la prière le problème particulier d'une personne ou d'un groupe. Je me souviens qu'un jour, alors que je m'efforçais de savoir dans quel sens orienter mes prières pour chaque aspect de ma vie - travail, mariage et famille - j'ai dressé la liste de tout ce pour quoi je devais prier. En me rendant à des réunions de travail avec mes collègues, en accomplissant mes différentes tâches, et devant les cas qui se présentaient à moi dans ma fonction d'aumônier, la question essentielle m'a paru être à chaque fois la suivante: Qu'est-ce qui a besoin d'être guéri dans le cas précis ?

J'ai aussi décidé de me discipliner davantage dans mon travail de praticien. J'ai réservé à la pratique deux heures, deux soirs par semaine, que j'employais à traiter des cas. Pour moi, la pratique consiste à donner des traitements, non à lire la littérature de la Christian Science ni à chercher des idées spirituelles dans les livres. Je consacre entièrement ce temps à prier pour les patients. J'utilisais le Christian Science Monitor pour y relever des sujets, des problèmes à résoudre. Par exemple, à une époque, le Bangladesh souffrait de la famine. Je me rappelle avoir donné un traitement chaque soir à ce sujet. Très rapidement, de plus en plus de personnes en quête de guérison m'ont appelé.

Au fur et à mesure que je traitais des problèmes locaux ou mondiaux, je m'apercevais que les patients qui m'appelaient étaient aux prises avec des problèmes similaires. J'étais à même de les aider parce que j'avais déjà démasqué un grand nombre des concepts erronés liés à ces question.

Pourriez-vous nous donner un exemple précis ?

Volontiers. Voici un bel exemple. Quand j'étais aumônier à Minot, dans le Dakota du Nord, j'ai participé à un programme de traitement de l'alcoolisme et de la toxicomanie au sein de l'armée. Un samedi matin, une personne m'a appelé. (Il se trouvait que j'étais de service ce jour-là.) C'était vraiment un appel inspiré par Dieu. L'homme me déclara qu'il avait un gros problème. Il fallait qu'il parle à un aumônier. Alors je l'ai invité à venir à mon bureau et il m'a exposé ses malheurs: il était alcoolique depuis dix-neuf ans, à peu près le même temps qu'il avait servi dans l'armée de l'air. Il avait déjà suivi une cure de désintoxication intensive. Par la suite, il avait été arrêté pour conduite en état d'ivresse, envoyé en cour martiale et rétrogradé. On l'avait aussi condamné à payer des dommages et il ne pouvait, de ce fait, régler les factures du ménage. Sa seconde femme était à ce moment même en train de se préparer à quitter le foyer, en emmenant leur fille et leurs deux fils.

Tandis qu'il énumérait tous ses problèmes, je me demandais ce que j'allais pouvoir lui répondre. Et puis il a prononcé ces mots: « En fait, je suis venu vous voir parce que je pense avoir un problème d'ordre spirituel. Mes ennuis vont se résoudre d'une façon ou d'une autre, mais je souffre d'un vide spirituel. C'est pour cela que je suis ici. » J'ai alors pensé: « Maintenant, je sais comment vous aider ! » Je lui ai parlé de sa vraie nature d'enfant pur et parfait de Dieu. Je lui ai expliqué que, grâce à la prière, il pourrait apprendre à connaître son identité véritable. Comme il voulait apprendre à prier, je lui ai donné un Science et Santé en lui conseillant de lire le chapitre sur la prière. Je lui ai dit que je prierais pour lui, et je l'ai invité à lire ce chapitre et à commencer à prier en utilisant les idées qu'il y découvrirait. Le lendemain matin, il m'a laissé un message sur mon répondeur: « J'ai lu votre livre, et j'ai plein de questions à vous poser. » J'ai pensé qu'il n'avait sans doute pas compris ce qu'il avait lu. Mais lorsqu'il est venu à mon bureau, le jour suivant, il a déclaré qu'il avait lu le chapitre sept fois, et qu'il comprenait à présent ce qu'était la prière. Il voulait juste être sûr de ne pas faire fausse route. Nous avons donc parlé de la façon dont il priait, de l'objet des prières et de la manière de prier plus en profondeur. Il est venu me voir tous les jours, cette semaine-là. Le vendredi, il m'a dit: « Je n'ai plus besoin de boire. Je n'ai plus aucune raison de le faire. » À l'époque, je travaillais depuis longtemps au programme de traitement de l'alcoolisme et de la toxicomanie. C'est pourquoi, lorsque j'ai entendu ses propos, j'avoue que j'étais sceptique. Mais cela s'est avéré exact. Il n'a plus jamais bu d'alcool. J'ai travaillé avec lui tout au long des six mois suivants pour divers autres problèmes dans sa vie. Sa femme, qui, en fin de compte, était restée au foyer, est venue me voir un jour. « Je ne sais pas de quoi vous parlez avec mon mari, m'a-t-elle déclaré, mais c'est un autre homme. » Ils sont restés ensemble. Au cours des mois suivants, il a trouvé un travail d'appoint pour gagner un peu plus d'argent. Il a acheté un vélo pour se déplacer. Et sa fille cadette et lui ont commencé à aller à l'église - l'église de sa religion.

Deux ans plus tard, alors que j'avais eu une nouvelle affectation et que je travaillais avec des soldats de deuxième classe, l'un de ses fils, qui faisait ses classes à la base, est venu me voir pour me remercier de l'aide que j'avais apportée à son père.

Quelles sont les idées qui pourraient vous inspirer en priant pour un problème d'alcoolisme ?

Je commencerais par reconnaître la vérité concernant l'homme, la nature d'enfant de Dieu de tout un chacun, en sachant que cette vérité exerce une influence curative. Quel genre de problèmes rencontre-t-on avec l'alcoolisme ? Par exemple, le sentiment de culpabilité, une image de soi dévalorisée, un comportement de dépendance, la croyance que les substances chimiques peuvent gouverner notre vie. Je me suis rendu compte que, dans ce genre de cas, il faut traiter les causes sousjacentes chez les patients: une piètre image de soi, la croyance que l'on est un misérable pécheur, des sentiments d'incompétence. C'est cela qu'il faut traiter. Comment ? En aidant le patient à comprendre, bien sûr. Mais cela se passe en fait dans ma propre conscience.

Mary Baker Eddy a écrit: « La règle stricte de la pratique mentale en Christian Science est qu'il ne faut traiter aucune autre mentalité que celle de votre patient, et qu'il faut la traiter pour qu'elle soit semblable au Christ. » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 364) Or comment traiter cette mentalité pour qu'elle soit semblable au Christ ? Il ne s'agit pas de persuader la personne d'être davantage semblable au Christ. Il s'agit de voir, au sens où l'on est intimement convaincu, qu'elle est l'enfant pur et parfait de Dieu, et rien d'autre, qu'elle est entièrement bonne et que son Créateur l'a dotée de toutes les qualités, sans exception. C'est ainsi que je prie. Je n'essaye pas de changer la mentalité de la personne, mais mon regard sur elle. C'est ce qui est déterminant.

La pratique devient plus facile avec l'expérience. Qu'est-ce qui fait la différence ? Ce ne sont pas les vérités affirmées qui changent, car elles demeurent toujours les mêmes. Ce qui change, c'est que l'on sait qu'il s'agit bien de la vérité. La conviction de connaître la vérité concernant la personne produit en elle un changement.

J'imagine que plus vous voyez les effets de la vérité, plus vous avez confiance en son efficacité.

Chaque traitement devient plus rapide, car je n'ai plus à me convaincre de la véracité de ce que je pense. Je sais que c'est la vérité. Parfois, le traitement peut être très rapide, car je sais avec certitude ce qu'il en est: c'est là la vérité concernant la personne. Une fois que cette vérité est comprise, je laisse Dieu prendre soin du reste. Vous avez parlé de discipline dans votre pratique. Comment conciliez-vous cette exigence avec la spontanéité et la vitalité qu'on est souvent tenté d'associer à la prière ou à l'inspiration - sans parler de votre formation artistique et de vos études d'architecture ?

Comme je l'expliquais, on parvient à un point où le traitement peut être très rapide et où la guérison survient rapidement grâce au « pouvoir de l'Amour divin » (Science et Santé, p. 411), comme l'écrit Mary Baker Eddy. Mais il faut de la discipline pour parvenir à ce point.

L'ensemble des efforts accomplis par Mary Baker Eddy pour enseigner aux autres à guérir est remarquable. Quand on étudie l'histoire du christianisme, et l'histoire des religions en général, on constate qu'il y a toujours eu de grands guérisseurs. Mais combien d'entre eux ont-ils été capables d'apprendre aux autres à guérir de façon systématique ? À guérir comme elle le faisait, c'est-à-dire en leur permettant de comprendre la science de la guérison afin qu'ils puissent l'apprendre et reconnaître que c'est quelque chose qui s'apprend ? La tâche est délicate. En effet, l'essence de cet enseignement consiste à apprendre à aimer, aimer Dieu de tout son cœur et aimer son prochain comme soi-même. Les mots sont impuissants à faire seulement entrevoir tout ce que cela signifie ! Il est difficile de se représenter une Science de l'amour. Pourtant il s'agit bien de cela. Rien de moins. Comme l'écrit Mary Baker Eddy, « les deux mots les plus vastes du vocabulaire de la pensée sont "chrétien" et "Science"» (Non et Oui, p. 10). La Science de l'Amour est telle qu'elle étend nos capacités au-delà de tout ce que nous pensons être à même d'accomplir. Comment peut-on mettre l'amour en pratique avec... discipline ? C'est pourtant ce que l'on fait !

Ce n'est pas quelque chose que l'on décide simplement d'atteindre. Il faut être. Comme l'expliquait Mary Baker Eddy, il faut seulement aimer, aimer, aimer. C'est un amour profond aux yeux duquel rien n'est déplaisant, indigne d'être aimé. Nous aimons toute la création de Dieu et nous aimons telle personne. Pourquoi ? Parce qu'elles sont merveilleuses ! Dieu les a créées ainsi ! Cela est vrai pour chacun. Il faut parvenir à ce point où, quelle que soit la prétention négative au sujet de tel ou tel, nous savons que cela n'a rien à voir avec eux. C'est un mensonge. Ils sont merveilleux ! Du reste, si l'on en revient à l'étude des Évangiles, on s'aperçoit que Jésus n'enseignait pas autre chose. Il enseignait la vérité concernant l'homme, le fait qu'il est entièrement bon, entièrement aimé.

Aussi, quand on considère l'amour profond exprimé par Mary Baker Eddy, et le fait qu'elle nous a aidés à comprendre qu'il y a une discipline à la base de cet amour et qu'il est possible de parvenir à ce point de compréhension grâce à l'étude et à la pratique, on constate combien son enseignement est unique.

Vous êtes également très actif en tant que Committee on Publication. Comment conciliez-vous ce travail avec votre pratique ?

Le travail du Committee est passionnant car il me met en contact direct avec le public. J'en tire l'assurance que ma pratique est tournée vers le public, que je reste ouvert à de nouveaux patients, qu'au lieu d'avoir affaire à des cas personnels, je m'occupe de problèmes de société qui demandent à être traités.

Dans le cadre de plusieurs groupes interreligieux, je me suis beaucoup occupé de questions ayant trait à la liberté religieuse, et particulièrement à la prévention et au traitement des violences domestiques et de la maltraitance d'enfants. Au cours des douze dernières années, j'ai travaillé activement avec des membres du clergé pour tenter de résoudre un certain nombre de problèmes liés à la prévention et au traitement de la maltraitance d'enfants. En travaillant avec eux et en les connaissant mieux, j'ai appris qu'ils avaient constitué un comité consultatif. J'ai demandé à pouvoir assister à une de leurs réunions.

Cela a été le début d'un travail intense et très fructueux tous ensemble. Le but est d'impliquer davantage le clergé dans la prévention de la maltraitance d'enfants et d'aider les professions concernées à comprendre comment aborder les aspects spirituels et religieux du traitement.

Vous avez beaucoup œuvré dans le domaine interreligieux, en commençant par vos années de service comme aumônier protestant. Quelle valeur a, selon vous, ce genre d'activités ? Influent-elles sur votre façon de prier ? Absolument. Comment saurais-je, sinon, à quel sujet prier ? Comment sauraisje prier correctement si j'ignore quels sont les problèmes et ce que pensent les gens ? Voici ce que j'ai constaté: plus je suis en contact avec le public, plus je peux être efficace quand je prie de façon spécifique pour traiter ces questions en tant que praticien.

On se fait souvent une image inexacte de ceux qui appartiennent à d'autres confessions, on ne les crédite pas d'une conscience très spiritualisée ni d'un intérêt pour les questions spirituelles. Or ces contacts m'ont ouvert les yeux au fait que les gens ont soif de spiritualité, qu'ils sont réceptifs aux idées spirituelles et reconnaissants à ceux qui souhaitent leur faire connaître ces idées.

Faute d'avoir cette expérience, on risque de sous-estimer la présence de la spiritualité chez les autres et leur réceptivité à la vérité. Je ne peux pas prier avec efficacité pour les gens si j'ignore ce qui les préoccupe.

Pourriez-vous nous faire part d'une expérience liée à cette activité interreligieuse?

Je pense à une guérison qui m'est particulièrement chère. J'étais alors en poste à la RAF Lakenheath, une base de l'armée de l'air américaine en Angleterre.

La femme d'un caporal-chef qui travaillait à la chapelle attendait un bébé. Juste après Noël, ce militaire est entré dans la chapelle, où plusieurs d'entre nous étions en train de discuter. Il nous a dit que sa femme était à l'hôpital et qu'elle venait d'avoir son bébé. Visiblement très effrayé, il nous a demandé de prier. En fait, sa femme avait perdu les eaux quelques jours plus tôt sans qu'ils s'en rendent compte, et le bébé et elle souffraient d'une infection. La maman était sous assistance respiratoire, les médecins lui donnaient seulement douze heures à vivre. Ils ne pouvaient plus rien faire pour elle. Selon eux, le bébé avait une chance sur quatre de survivre.

Bien entendu, chacun de nous est retourné dans son bureau pour prier. Je me suis particulièrement attaché à reconnaître que Dieu gouvernait entièrement l'être de cette femme, que son existence ne dépendait en aucun cas de la matière, mais uniquement de Dieu, qui était Sa vie.

Le lendemain matin, elle était toujours en vie. La nouvelle de son état critique s'est rapidement propagée, et les différents services religieux célébrés sur la base ce jour-là étaient consacrés à sa guérison, y compris celui où j'officiais. Voyant qu'elle avait survécu à la première nuit, les médecins lui ont donné quelques jours de plus à vivre. Puis, certains de ses organes vitaux ont cessé de fonctionner. Son mari nous en a informés, et toute la communauté religieuse a continué de prier pour elle. Son état s'est amélioré. Au bout de la première semaine, elle a repris peu à peu des forces, mais d'après le diagnostic, la guérison devait être longue.

Pourtant, en l'espace d'un mois, la nouvelle maman était complètement guérie et le bébé se portait très bien. Peu de temps après, elle est venue à la chapelle avec son bébé, un dimanche. Tous deux allaient parfaitement bien. Vous vous doutez que ces guérisons ont impressionné l'ensemble des militaires: la prière guérissait ! Cela réchauffait le cœur. Selon les médecins, c'était un miracle. En consultant la littérature médicale, ils ont vu que jusque-là aucune personne n'avait survécu à ce type d'infection.

C'était vraiment une guérison merveilleuse pour tout le monde.

Lorsque vous avez fait allusion à votre prise de conscience durant vos années à l'université, vous avez dit qu'il s'agissait alors de pouvoir défendre librement ses opinions. Cela me fait penser que Mary Baker Eddy comparait un praticien à un avocat. Quand un patient vous appelle, défendez-vous ce que vous croyez juste concernant cette personne, ce qui est vrai à son sujet ?

Tout à fait. Un autre terme pour désigner le Consolateur ou Paraclet est « avocat ». Le Christ est notre avocat. De bien des façons, le praticien tient le rôle d'avocat, il témoigne de la vérité concernant le patient, la vérité spirituelle. Cela s'applique aussi aux problèmes de société. J'ai le sentiment que ces œuvres « plus grandes » que seront capables d'accomplir ceux qui croient en Jésus (voir Jean 14:12) ont trait à la guérison de nos sociétés et de nos communautés, à la nécessité de résoudre les problèmes de société. Par exemple, nous devons faire disparaître la maltraitance d'enfants, nous devons plaider la cause de la nature la plus élevée de l'homme, dans nos villes, afin que cette nature s'exprime et ne soit pas étouffée par des influences diverses. Cette prière est fondamentale.

Vous avez été une personne très engagée, depuis vos années d'étudiant à Berkeley jusqu'à aujourd'hui. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui ressentent peut-être le même appel que vous au début de votre carrière, et qui envisagent de spiritualiser davantage leurs pensées pour aider les autres et s'ouvrir au monde. Par quoi commencer ?

Priez pour avoir l'occasion de faire du bien à votre prochain, et puis soyez réceptifs à ces occasions qui vous seront données, agissez en conséquence. Je me suis aperçu que lorsqu'on désire s'ouvrir à son environnement et prier de façon spécifique et consciencieuse pour guérir les maux que se présentent, les gens viennent à vous. Déterminez quels sont les problèmes à résoudre dans votre ville et priez à ce sujet. Attendez-vous à ce que vos prières soient efficaces. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé que « le cœur et l'âme de la Science Chrétienne, c'est l'Amour » (p. 113). Nous voulons certainement élargir nos pensées le plus possible pour y accueillir notre ville, pur l'aimer vraiment, et pour laisser Dieu nous guider vers les activités auxquelles notre participation est nécessaire.

Dieu vous apporte la pratique, Il le fait réellement. Il vous envoie les cas à traiter. C'est évident à mes yeux, quand je considère la façon dont les gens font appel à moi. C'est le plus souvent l'inspiration, quelque chose qui les incite à m'appeler. Je pense donc que si Dieu m'a envoyé ces patients, Il va également m'inspirer les idées pour les guérir. Car tout traitement vient de Dieu, l'Entendement divin, chaque traitement s'appuie sur la totalité de Son pouvoir. C'est Dieu qui guérit. Dans la mesure où on Lui fait confiance, le travail de guérison est efficace.

L'une de mes définitions préférées de la Christian Science décrit merveilleusement bien la pratique. Mary Baker Eddy en parle en ces termes: « Vivre de façon à maintenir la conscience humaine en relation constante avec le divin, le spirituel et l'éternel, c'est individualiser le pouvoir infini, et c'est cela la Christian Science. » (Miscellany, p. 160)

On ne saurait mieux définir ce qu'est la pratique.

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