Partir à l'aventure après avoir coupé tout lien avec sa famille lui avait donné tout d'abord un sentiment de liberté inouï. Quel pas en avant pensait-il avoir fait ! Malheureusement pour ce jeune homme, le long terme ne lui donne pas raison. Seul et indigent, il se retrouve à regretter le passé et à vouloir faire marche arrière. Il retourne finalement chez son père qui, au lieu de le rejeter ou de le punir, lui redonne sa place au sein de la famille, y compris son statut d'héritier.
Cette histoire, c'est en résumé la parabole de l'enfant prodigue que l'on peut lire dans l'Évangile selon Luc (15:11-24). Ce récit annonce une bonne nouvelle pour tous ceux qui ont le sentiment d'être arrivés à un point mort dans leur vie: la possibilité de progresser n'est pas seulement réservée à certains privilégiés, aux enfants modèles, mais à tout un chacun. Oui, même si l'on a commis beaucoup d'erreurs au fil des années et qu'on se trouve dans une impasse. Parce qu'en réalité, il existe une loi spirituelle du progrès, une dynamique du bien qui fait que les points morts cèdent à la poussée irrésistible de ce qui bénit et régénère.
La Bible commence justement avec ce message. Lorsque Dieu crée l'univers, Il dit: «Que la lumière soit !» (Genèse 1:3) Il s'agit là d'un commandement impératif, d'une loi impérative, qui exclut le chaos et fait paraître la lumière. C'est la puissance de la parole divine en action. Cela était vrai dans le passé, est vrai maintenant et sera toujours vrai, parce que chacun a la capacité d'entendre la parole divine dans sa conscience, d'entendre le Christ, dans quelque situation qu'il ou elle se trouve. Et c'est ce message parlant à la conscience humaine qui aujourd'hui encore apporte ordre et harmonie dans notre vie, et garantit en nous le progrès. Le jeune homme de la parabole citée plus haut a trouvé la solution à son problème dans son cœur, en lui-même, guidé par cette voix intérieure qui l'a poussé à sortir d'une impasse et à trouver ce qui était bien pour lui, même au-delà de ses attentes.
Mais la parole de Dieu serait-elle vraiment à l'œuvre à tout instant pour apporter le progrès ? Oui, simplement parce que Dieu aime Sa création, c'est à dire nous tous Ses enfants, sans bornes, et qu'Il ne Se fatigue jamais d'exprimer Son amour de façon tangible. Confronté à une situation pénible, on peut avoir le sentiment d'être bien seul, d'être séparé de Dieu en quelque sorte. Mais il suffit de lire en détail le récit de l'enfant prodigue pour remarquer que le père, symbolisant Dieu, aperçoit son fils lorsque celui-ci est encore loin de la maison, et qu'il court à sa rencontre. Attitude remarquable qui ne manque jamais de me rassurer et de m'inspirer. Dieu ne se sépare jamais de Ses enfants. Son œil aimant ne les quitte pas du regard. Et tous ceux qui se tournent vers lui peuvent ressentir Son amour infini. Le pouvoir et l'Amour divin vient à leur rencontre là où ils sont. Mary Baker Eddy exprime ainsi cette pensée dans Science et Santé: «Débarrassons-nous de la croyance que l'homme est séparé de Dieu, et n'obéissons qu'au Principe divin, la Vie et l'Amour. Voilà le grand point de départ de toute vraie croissance spirituelle.» (p. 91:4) Le progrès véritable de chacun est directement proportionnel à sa certitude de la présence du bien, ou Dieu, dans sa vie et à son désir sincère de l'exprimer pas à pas. La croissance spirituelle qui commence dans notre conscience a un effet puissant dans notre vie quotidienne, un effet qui résout les difficultés et qui guérit. J'en ai eu moi-même des preuves tangibles.
Il y a quelques années, par exemple, je me suis blessé sérieusement plusieurs doigts après m'être coincé la main, par inadvertance, dans la porte du garage. La douleur, et l'énervement d'avoir fait une grosse maladresse, m'ont d'abord envahi l'esprit. Bien entendu, cela m'empêchait de penser à Dieu et de ressentir Sa présence. Mais très vite la pensée m'est venue que Dieu, dans Son amour infini, ne me condamnait pas et que par conséquent rien n'avait le pouvoir de me maintenir dans une situation pénible. Maintenant, quand je repense à cet incident, je me dis que ce jour-là, j'ai fait appel dans ma conscience à la loi divine du progrès, loi qui élève et spiritualise la pensée, agit avec puissance et efficacité, et guide la conscience humaine à reconnaître la bonté divine. En fait, lorsque ces pensées spirituelles me sont venues, la douleur a immédiatement disparu, et dans l'heure qui a suivi, mes doigts sont redevenus parfaitement normaux, sans trace de l'incident.
Il n'y a aucun doute que cette guérison si rapide m'a beaucoup appris sur la sollicitude de Dieu pour Ses enfants et sur le fait spirituel que Sa création ne peut connaître et exprimer en réalité que le déroulement du bien (même si la situation paraissait pénible au premier abord). J'ai aussi constaté l'importance de ce que la Bible appelle «la repentance», c'est-à-dire la nécessité de corriger une attitude, un comportement ou des pensées limitées, afin de laisser place à l'inspiration divine. Si vous vous souvenez, c'est aussi ce que l'enfant prodigue a fait ! Chacun a le droit de dépasser un mode de pensée limité pour ressentir plus de liberté. C'est ce qui apporte la guérison physique et morale. Et non seulement avons-nous tous le droit d'avancer ainsi sur le chemin spirituel, mais nous sommes même poussés par l'Amour divin à accomplir ces progrès. La promesse que Dieu fait à Ses enfants est pour tous les âges: «Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance.» (Jérémie 29:11)
