Un livre peut quelquefois commencer sous l'impulsion d'un simple mot jeté sur une page blanche. Une nouvelle carrière professionnelle peut démarrer suite à un moment d'introspection et à un premier pas dans une nouvelle direction. Une guérison peut se produire quand un simple concept spirituel prend forme dans la pensée et que l'anxiété se dissout.
Tout le monde connaît de bons départs sous une forme ou sous une autre. Rappelez-vous toutes ces bonnes résolutions prises en début d'année ou, sur une tout autre échelle, le lancement, au Proche-Orient, de «processus» de paix divers et variés. Or, qu'est-ce qui empêche un bon début d'avoir pour résultat une bonne fin ? La réponse tient souvent en un mot: inertie.
En physique, le principe d'inertie, énoncé par Newton, établit que tout objet en état de mouvement uniforme tend à rester dans cet état, à moins qu'on ne lui applique une force extérieure. En d'autres termes, l'inertie explique comment se comporte la matière et pourquoi, d'après ce principe, les objets matériels tendent à demeurer immobiles ou à se déplacer selon un mouvement rectiligne, sur un rythme constant, à moins qu'on n'exerce sur eux une force extérieure.
L'inertie est une théorie scientifique admise. La vie sur terre offre des arguments convaincants quant au pouvoir de l'inertie sur la vie quotidienne: témoin les stagnations, la routine, les blocages et les impasses, et, pour certains d'entre nous, l'angoisse de la page blanche. Cependant, des preuves montrant à l'évidence que l'inertie n'a pas le dernier mot, en matière de mouvement comme de repos, s'accumulent progressivement.
Le fait est que l'inertie gouverne dans la mesure où l'on est persuadé que la vie essentiellement matérielle. Il y a plus d'un siècle, Mary Baker Eddy publia Science et Santé avec la Clef des Écritures. Cet ouvrage continue de remuer les cœurs avec son «exposé scientifique de l'être», qui commence ainsi: «Il n'y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini [Dieu] et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout». (voir p. 468)
En un sens, les six cents de ce livre consistent à «développer» ce court paragraphe et à en montrer l'aspect pratique: comment discerner que nous sommes spirituels et, par conséquent, que nous pouvons vivre et nous mouvoir comme l'Esprit vit et se meut, même lorsque tout indique, autour de nous, que la vie est définie et délimitée par le corps et les forces matérielles. Que signifie, par exemple, être la «manifestation infinie» de «l'Entendement infini» ? Comment est-il possible que Dieu soit «Tout-en-tout», si le mal existe, et qu'il y a tant de maladies et de conflits sans solution ?
C est là que la preuve spirituelle entre en jeu. Un concept de la réalité qui est tellement contraire à ce que les sens physiques acceptent en général doit être prouvé pas à pas. Chaque numéro de ce périodique apporte une preuve supplémentaire de l'existence de lois supérieures qui, une fois utilisées, comprises, fût-ce un peu seulement, peuvent apporter des améliorations dans la vie: elles peuvent guérir le corps et restaurer l'harmonie dans la famille humaine. Ces «victoires quotidiennes» ne sont pas des buts en soi, ce sont plutôt des signes indiquant une réalité spirituelle encore cachée pour une grande part. Néanmoins, voici les faits:
• chaque guérison spirituelle implique une victoire sur l'inertie, sur le poids mort du matérialisme,
• chaque acte de générosité, comme le fait, par exemple, de se porter bénévole pour une bonne cause, contribue, dans une modeste mesure, à soulager l'humanité des contraintes de temps et d'argent qui entraînent une «usure de la compassion»,
• un raisonnement spirituel original, inspiré, est capable de faire sortir une entreprise de la rigidité du: «On a toujours fait comme ça».
Tout au fond de nous, quelque chose nous dit qu'être inerte, c'est en fait ne pas être du tout. Nous avons été créés pour avancer et progresser, parce que l'Entendement infini nous fait bouger, et parce que le «progrès, ainsi que l'écrit Mary Baker Eddy, est la loi de Dieu, loi qui exige de nous seulement ce que nous pouvons certainement accomplir (Science et Santé, p. 233).
