Les parents qui étudient la Bible connaissent sans doute ce proverbe: «Instruis l'enfant selon la voie qu'il doit suivre; et quand il sera vieux, il ne s'en détournera pas.» (Prov. 22:6)
Et si, après avoir fait de notre mieux pour guider nos enfants sur une voie spirituelle sûre, il semble que ces derniers, une fois devenus «vieux», s'en écartent ? Sont-ils encore en sécurité ? Ou bien avons-nous échoué dans notre rôle de parents ?
Lorsque mes enfants étaient encore petits, je désirais vraiment les instruire de façon à ce qu'ils sachent combien Dieu les aimait, afin qu'ils aient l'assurance d'être toujours en Sa présence, d'être guidés par Lui avec sagesse, en toute circonstance.
J'emmenais mes enfants à l'école du dimanche, je leur passais des enregistrements d'histoires de la Bible, comme l'histoire de Daniel dans la fosse aux lions, et je leur lisais des articles spécialement écrits pour les enfants. Ces articles parlaient d'enfants qui avaient été protégés alors que leurs parents recouraient à la prière, ou bien racontaient des histoires qui finissaient bien concernant des animaux familiers blessés ou perdus.
Tous les après-midi, malgré leurs protestations, j'insistais pour que mes enfants restent un moment au calme dans leur chambre, pour lire ou écouter l'une de ces histoires. Avoir ainsi le temps de penser à Dieu leur permettait de retrouver leur équilibre après une journée bien remplie à l'école ou pendant les vacances.
Je me suis demandé récemment si mes enfants, qui sont à présent de jeunes adultes, pensaient encore souvent à ces histoires. Mes efforts pour leur faire prendre conscience du lien qui les unit à Dieu avaient-ils laissé une impression durable ? Et, en cas d'urgence, que feraient-ils aujourd'hui ? J'ai reçu des réponses encourageantes à ces questions, sous des formes diverses. J'ai découvert qu'ils font souvent appel à leur compréhension spirituelle, même s'ils lui donnent un autre nom. Et un incident survenu récemment à l'une de mes filles, Joy, m'a remplie de gratitude.
Elle roulait dans la file de gauche, sur une autoroute chargée, lorsqu'elle a vu devant elle plusieurs voitures faire une embardée. Avec un muret de béton à sa gauche et une circulation très dense à sa droite, elle ne voyait pas comment éviter un accident grave.
Joy n'a pour ainsi dire pas eu le temps de prier. Mais elle est parvenue à affirmer simplement: «Mon Dieu je suis entre Tes mains !» Puis elle m'a confié plus tard qu'une voix intérieure lui a clairement indiqué de ne pas freiner trop brutalement et de rester dans le flot des autres voitures: de virer à gauche, de se rapprocher le plus possible du mur, de freiner avant de heurter la voiture devant elle, puis de se reposer contre l'appui-tête et de souffler. Ayant pu garder le contrôle de son véhicule, elle n'a que légèrement éraflé la voiture qui se trouvait à sa droite.
Le conducteur qui la suivait et qui l'a heurtée n'a laissé que la marque de l'emblème de sa Cadillac sur la plaque d'immatriculation. Des ambulances et la police sont très vite arrivées sur les lieux, mais il est apparu que personne n'était gravement blessé. Joy s'en est sortie sans une égratignure et, au bout d'une heure, elle a pu rentrer chez elle en voiture. La police lui a fait remarquer qu'elle avait eu de la chance, mais pour elle, ce n'était pas de la chance. Elle avait eu le sentiment que des anges l'avaient guidée dans ses manœuvres.
Plus tard, quand j'ai eu connaissance de ce qui s'était passé, j'ai été transportée de joie d'apprendre que le divin Père-Mère avait parfaitement protégé Son enfant. Et tandis qu'elle me relatait l'incident, les vers d'un cantique me sont venus à l'esprit: «Notre présent est embelli / Des choses bonnes du passé.» (Hymnaire de la Christian Science, n° 238)
Ces paroles m'ont confirmé que toutes les bonnes choses enseignées aux enfants concernant Dieu leur restent. La raison en est, je pense, qu'avant même d'apprendre qui est leur Créateur tout aimant, ils ont cette connaissance déjà en eux, inscrite dans leur identité spirituelle. Et elle les protège du mal. Notre rôle de parents consiste simplement à leur rappeler cette vérité.
La pensée que rien de bon ni de vrai concernant Dieu ne peut être perdu, rejeté ni détruit m'apporte toujours plus de réconfort. Ce bien demeure intact, et immédiatement à la portée de tout «enfant» qui y fait appel, à n'importe quel moment.
Je n'ai peut-être pas connu une réussite totale dans mon rôle de mère, mais je suis certaine que Dieu, le Père-Mère de chacun, aime prendre soin de Sa création. C'est Sa seule occupation, et Il n'abandonnera jamais.
