Depuis toujours, je suis amoureuse des montagnes du Colorado. J'aime marcher pendant des kilomètres à travers les forêts de pins, tout en écoutant le vent dans les arbres et en admirant les nuages qui dansent dans le ciel. J'ai déménagé et changé d'emploi à plusieurs reprises, afin de pouvoir vivre près de ces collines qui, à mes yeux, sont l'expression de la puissance et de la beauté divines.
Mais en 1996, j'ai commencé à manifester les symptômes d'une intolérance à l'altitude. Comme ce problème provenait d'un accident du travail, j'ai dû subir des examens médicaux. Les médecins m'ont expliqué qu'à la suite d'une intoxication par un pesticide, mes poumons ne fonctionnaient plus normalement. Et ils ont ajouté que je n'avais aucun espoir de guérison.
Il m'a semblé alors que la seule chose à faire était de quitter ma maison dans la montagne. Cela provoqua en moi une terrible sensation de perte. A mesure que le temps passait, les symptômes se sont aggravés, au point que je ne pouvais respirer normalement qu'au niveau de la mer. Dès que je changeais d'altitude ou que j'étais exposée à une atmosphère qui n'était pas parfaitement pure, je suffoquais. J'avais déjà été guérie par la prière, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que ce problème était trop grave pour être guéri.
J'ai appelé plusieurs praticiens de la Christian Science pour qu'ils prient avec moi à différents moments où les symptômes semblaient mettre ma vie en danger, et chaque fois j'ai eu un soulagement immédiat. Mais je persistais à croire qu'il n'y avait aucun espoir de guérison complète.
Puis, un jour, j'ai demandé à un praticien comment surmonter ma crainte de souffrir pour le restant de mes jours ou même de mourir à cause de cette difficulté. Il m'a suggéré d'essayer de prendre conscience du fait que le Christ, le message d'amour que Dieu envoie à Ses enfants, était présent dans ma vie, là même où je me trouvais. Je me suis donc efforcée de me débarrasser de la croyance selon laquelle il me fallait faire quelque chose pour que la guérison se produise, et de prendre seulement conscience de la présence divine où que j'aille.
Même si mon état ne s'améliorait pas, je savais que ma façon de penser avait changé. Peu à peu, la crainte de ne jamais guérir m'a quittée. Je commençais à voir que, puisque Dieu est la Vie et que je suis partie intégrante de Sa création, la vitalité, la force et la santé font partie de mon être. Je ne pouvais pas être séparée de ces qualités, autrement dit de la vie, parce que je ne pouvais pas être séparée de Dieu.
Peu de temps après, les symptômes ont atteint leur paroxysme, et il n'y avait plus un seul endroit où je pouvais respirer normalement. C'est alors qu'une amie proche m'a invitée à passer quelque temps chez elle. Le problème, c'est qu'elle habitait dans les montagnes, non loin de mon ancienne demeure. Mais même si j'avais encore des craintes, j'étais parvenue au point où j'étais prête à m'appuyer sur Dieu. Et j'étais prête aussi à voir se manifester de manière tangible ce que je savais être vrai: la présence du Christ autour de moi.
Lorsque je suis arrivée chez mon amie, son mari a eu une parole extraordinaire: «Il y a une telle pensée de pureté et d'amour dans cette maison que tu ne peux pas ne pas la sentir !» Cette remarque m'a fait grande impression. Pendant tout mon séjour, j'ai donc prié en cherchant à ressentir l'amour, et en particulier l'amour de Dieu. J'ai beaucoup pensé à ces paroles d'un cantique que je connais bien: «Amour, en Toi nous respirons, nous sommes, nous vivons...» (Hymnaire de la Christian Science, nº 144) J'en suis venue à voir que l'environnement pur et aimant de ce foyer était l'expression de l'amour de Dieu. Et j'ai compris que je ne pourrais jamais être privée de cet amour de Dieu ni du confort et de la paix qu'il apporte.
Puis, un jour, alors que j'étais encore chez mes amis, j'ai su que j'étais guérie de l'intolérance à l'altitude. J'ai pris conscience du fait que Dieu était avec moi, et qu'il était impossible que je sois séparée de Lui et du bien qu'Il dispense. Cette guérison fut si totale que j'ai pu faire, le même jour, une randonnée de 13 km sur les flancs d'une montagne haute de 3000 m, et je n'ai ressenti aucun des symptômes dont j'avais souffert jusque-là.
Depuis cette guérison, j'ai pu faire du ski et de la randonnée et m'adonner à toutes les autres activités de plein air que j'aime tant.
Malibu (Californie), États-Unis
