Harlem, New York, 2004
« Avant de suivre le cours, je n’étais pas praticienne de la Christian Science mais je guérissais déjà, explique Marjorie Moore, ancienne animatrice de radio à New York. Avant de connaître la Christian Science, je pratiquais déjà toutes sortes de guérisons. J’étais connue comme quelqu’un qui guérissait par la prière. Mais j’avais le sentiment de me disperser dans ce travail.
" ... une compréhension spirituelle ... un amour détaché de soi–même"
«Une phrase dans l’autobiographie de Mary Baker Eddy, Rétrospection et introspection, m’a frappée: "Le meilleur type spirituel de la méthode du Christ pour élever la pensée humaine et pour communiquer la Vérité divine, est la puissance, le calme et la force stationnaires; et lorsque cet idéal spirituel devient le nôtre, il devient le modèle de l’action humaine." » (p. 93)
Un jour Marjorie Moore a vu « ce que les gens exigeaient de moi: c’était cette profondeur, "la puissance, le calme et la force stationnaires", une sensation de paix, d’harmonie. Ce sont des qualités qui guérissent. J’ai suivi le cours, ajoute-t-elle, pour me perfectionner, m’élever et pour trouver ce modèle de l’action humaine". » A présent, Mme Moore travaille à devenir praticienne de la Christian Science inscrite dans le Christian Science Journal.
Littleton, New Hampshire, 1884
Journée d’automne dans le nord du New Hampshire, aux États-Unis. Walter et Ada Watson se rendent à pied chez Mary Tarbell. M. Watson est entrepreneur de peinture, il vient d’une famille de neuf enfants et ses parents, des unitariens, sont « de braves gens et d’ardents protestants ». Une douzaine de personnes environ sont réunies chez les Tarbell pour apprendre de Julia Bartlett comment guérir par la prière.
La plupart des personnes présentes ont déjà été guéries par les prières de Julia Bartlett, l’un des premiers professeurs de la Christian Science formés par la Présidente du Massachusetts Metaphysical College, Mary Baker Eddy. Un jour, pendant le cours, à Littleton, M. Watson passe devant la maison de sa mère. Celle-ci l’appelle pour lui dire qu’elle espére qu’il n’est pas en train de dépenser tout son argent pour des « activités louches » comme la guérison métaphysique. « Elle ne savait pas, dira M. Watson, que j’avais hypothéqué ma petite propriété afin de payer les frais du cours, qui se montaient à cinquante dollars, pour ma femme et moi–même, décision que je n’ai jamais regrettée. »1
Marjorie Moore et Walter Watson sont deux personnes parmi tant d’autres qui ont bénéficié du système éducatif spirituel de la Christian Science.
Dans le premier chapitre de son livre d’étude, Science et Santé, Mary Baker Eddy fait ressortir l’essence de l’enseignement du pouvoir de la prière et du traitement scientifique qui guérit: « La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu – une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi–même. » (p. 1) Et c'est sur ce double fondement, la compréhension spirituelle de Dieu et l’amour désintéressé de la part du praticien, qu’elle-même guérissait et apprenait à ses élèves à guérir.
Pendant plus de vingt ans, le concept qu’avait Mary Baker Eddy de la meilleure façon de donner une formation solide et systématique aux praticiens allait connaître une évolution. Ce qui avait commencé sous la forme de cours privés en 1870 se précisa, quelque dix années plus tard, pour devenir le Massachusetts Metaphysical College, auquel fut accordé une charte en 1881. Mary Baker Eddy y enseigna tous les cours, à l’exception de six, jusqu’à ce qu’elle le ferme temporairement en 1889. Pour une femme du XIXe siècle, ouvrir une école était tout aussi inhabituel que de monter en chaire, comme elle l’avait également fait à Boston, à Chicago et dans d’autres villes américaines. En 1898, elle fonda, au sein de son College, le Conseil d’instruction qui, depuis cent six ans, veille sur l’éducation des praticiens et professeurs de guérison.
Mary Baker Eddy conçut le système éducatif de ce qui allait révéler la nature spirituelle de Dieu et de Ses fils et filles, en montrant le lien qui unit ces derniers à Dieu dans la Science de l’être, Science qui nourrit les affamés, guérit les malades et apporte à chacun le développement spirituel. Or, de l’idée à l’application pratique, le parcours ne se fit pas en ligne droite ni sans obstacles. Toute sa vie, Mary Baker Eddy se considéra comme une chercheuse sincère. Elle était toujours prête à changer de cap et à laisser la sagesse et une inspiration renouvelée réorganiser son système éducatif jusqu'à ce que soit mise en place une structure qui résisterait au temps.
Le contenu du cours se trouve dans Science et Santé
Tandis que l’institution a évolué au long des années, le contenu fondamental du cours, lui, est demeuré le même. L’enseignement préconisé par Mary Baker Eddy pour ce qu’elle appela le « cours Primaire » (afin de le différencier du cours qu’elle créa pour former des professeurs de Christian Science et qu’elle appela le « cours Normal ») se trouve dans les pages de Science et Santé. Il se compose de vingt-quatre questions rassemblées dans un chapitre de trentetrois pages intitulé « Récapitulation » (p. 465 à 497).
Ruth Elizabeth (« Betty ») Jenks, professeur de Christian Science installée à Chicago et présidente du Conseil d’instruction, l’institution qui organise le cours Normal, décrit ainsi le cours Primaire: « C'est une série de douze sessions qui ne durent en général pas plus de quatre heures par jour. » Mme Jenks explique que « cela donne aux élèves tout le temps d’étudier chaque leçon le reste de la journée et pendant la soirée ». Même si le chapitre « Récapitulation » est le seul livre de cours, Mme Jenks fait remarquer que ce texte est à la fois une base et un tremplin qui donne structure et spontanéité à la dynamique de la classe. « Chaque professeur enseigne en partant de ce qu’il ou elle a vécu, de son inspiration et des preuves obtenues dans la pratique de la guérison », précise-t-elle.
« Récapitulation » fit sa première apparition dans Science et Santé en 1881, dans la troisième édition. Voici ce que Mary Baker Eddy écrit en tête de ce chapitre: « Ce chapitre est extrait de la première édition du livre d’enseignement de l’auteur, dont les droits de propriété littéraire furent assurés en 1870. Après beaucoup de labeur et grâce à une compréhension spirituelle accrue, elle révisa en 1875 ce traité pour l’inclure dans ce volume. La Science Chrétienne absolue pénètre les énoncés de ce chapitre, afin d’élucider la métaphysique scientifique. »(p. 465)
Poser des questions profondes et guider avec douceur
En utilisant la formule des questions-réponses, Mary Baker Eddy établit son cours Primaire sur une base solide, éprouvée et véritablement pédagogique. « Pour les anciens Grecs, l’éducation était un "éveil", explique Mme Jenks. Socrate et Platon pensaient que l’enseignement faisait prendre conscience à l’élève de quelque chose d’inné. Il lui rappelle ce qu'il sait déjà. » En d’autres termes, ce que vous apprenez sur les réalités de l’existence, la Vérité ellemême, devrait vous frapper « presque comme si c’était un souvenir » Tiré des souvenirs de Walter W. Watson, Collection Mary Baker Eddy, La Bibliothèque Mary Baker Eddy pour le progrès du genre humain., pour reprendre un vers du poète John Keats.
Mary Baker Eddy elle-même commençait son cours par les questions les plus fondamentales de son époque et de tous les temps: « Qu’est-ce que Dieu ? » «Qu’est-ce que l’homme ? » « Qu’est-ce que l’intelligence ? » « Le cerveau pense-t-il... » « Qu’est-ce que la substance ? » « Voulez-vous expliquer la maladie et montrer comment on doit la guérir ? » « Quel est l’exposé scientifique de l’être ? »
Ces questions avaient pour but de faire prendre conscience aux élèves de leur perfection, de leur spiritualité et de leur faculté de guérir, qualités qui leur sont inhérentes. Si l'élève doit sortir du cours préparé pour guérir, il doit d’abord et avant tout bien comprendre Dieu spirituellement et reconnaître que Lui seul guérit. C’est pourquoi tout le long de son cours elle revient souvent à la même question fondamentale (posée sous diverses formes): « Qu’est-ce que Dieu pour vous ? » « Qu’est-ce que Dieu pour vous en tant que Principe ? » «Qu’est-ce que l’Amour en tant que Dieu ? »
« Comme Jésus, et même comme Socrate, Mary Baker Eddy enseignait en posant des questions profondes et en guidant avec douceur, déclare Mme Jenks. C’est exactement ce que nous faisons pendant le cours Primaire: nous posons des questions et nous guidons avec douceur. Les gens ont déjà les réponses en eux. »
Le but, c’est de former des praticiens
C’est une chose de savoir que Dieu est l’Entendement, l’Esprit, l’Ame, le Principe, la Vie, la Vérité, l’Amour infinis. Et c’en est une autre pour les élèves de saisir toute la portée de ces termes synonymes de Dieu et de mettre en pratique cette compréhension.
« Il est certain, affirme Tom Black, professeur de Christian Science dans le Michigan (États-Unis), que le but du cours de Christian Science est de former des praticiens, non d’approfondir des concepts abstraits ni de rendre la vie des élèves plus confortable. »
Dans la réponse à la cinquième question de « Récapitulation », « Quelles sont les exigences de la Science de l’Ame ? » (Science et Santé, p. 467), on trouve un appel non seulement à mieux comprendre Dieu, mais aussi à suivre l’injonction de Jésus: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matth. 22:39)
Le modèle du praticien et du professeur de guérison, déclare M. Black, c’est Jésus Christ. « La pure générosité et la pure abnégation de Jésus, dont la parabole du bon Samaritain est une excellente illustration, ont établi une norme, de façon à ce que nous puissions répondre au besoin de notre prochain. »
Jean Hebenstreit, professeur à Kansas City, reprend ce thème en citant cette simple phrase de Science et Santé: « Jésus était sans égoïsme. » (p. 51) « C'est tout l’esprit du cours de Christian Science. Ce cours donne l’occasion de spiritualiser sa conscience, de découvrir le fait qu’on est inséparable de Dieu, qu’on possède une joie et une maîtrise innées. » En fin de compte, remarque Mme Hebenstreit, ce qui est important, ce n’est pas tant ce que cet enseignement peut faire pour vous que ce qu’il peut faire pour vous permettre d’aider les autres.
Fujiko Signs, nouveau professeur au Japon, l’explique ainsi: « En fait, c’est égoïste de se servir de ce qu’on apprend au cours exclusivement pour soi-même. Cela doit être mis au service des autres, dans l’esprit du bon Samaritain. » Mme Signs lit un extrait d’une lettre écrite par Mary Baker Eddy: « ... Vous ne pourrez jamais d'un point de vue pratique être un scientiste chrétien sans guérir, outre vous-même, les malades et les pécheurs. Travailler pour soi-même et non pour les autres est trop égoïste. Dieu ne bénit pas cette façon d’agir. » Keats, “To John Taylor”, 27 février 1818.
Ouvert à tous
Si l’amour désintéressé est indispensable pour assurer le succès du cours et pour bien commencer dans la pratique de la guérison, quelles sont les conditions nécessaires à l’inscription au cours ? Mary Baker Eddy l’explique clairement dans le Manuel de l’Église Mère. Il y en a deux: « une bonne conduite dans le passé, et... des dispositions pleines de promesses pour la Science Chrétienne. » (Voir art. xxvi, sect. 2)
A l’époque de Mary Baker Eddy, la plupart des gens qui suivaient son cours étaient de nouveaux lecteurs de Science et Santé. Certains avaient déjà guéri des patients par la prière simplement en étudiant le livre. D’autres élèves, par contre, n’avaient même pas lu son livre, mais ils étaient prêts à apprendre et leur désir de suivre un cours sur la guérison spirituelle avait des motifs humanitaires. Cela suffisait à convaincre Mary Baker Eddy qu’ils étaient prêts.
Suzanne Cowin, professeur de Christian Science en Floride, a été frappée par la simplicité du formulaire d’inscription dont se servait Mary Baker Eddy et elle a décidé d’utiliser le même. Mme Cowin mesure la « bonne conduite dans le passé » et les « dispositions pleines de promesses pour la Science Chrétienne » des candidats à ce qu'ils ont au fond du coeur. « Ce sont l’esprit et les motivations d’une personne qui sont importants. »
« Il faut faire preuve d’ouverture d’esprit pour en apprendre davantage sur Dieu, confirme Barbara Vining, qui enseigne dans l’Ohio, pour être prêt à changer sa façon de penser et aspirer à découvrir une liberté qu’on croyait impossible à atteindre. »
Mary Baker Eddy eut des élèves qui venaient de tous les horizons et de diverses confessions. Parmi ceux qui demandèrent à suivre son cours en 1887, on compte un enseignant, une mère de famille, une gouvernante, un commerçant, un fournisseur d’outils, un comptable, une sténographe, un rédacteur, un pharmacien, un banquier, un avocat, un vendeur, une couturière, un guérisseur.
Cette même année, les candidats comprenaient des baptistes, des membres de l’Église du Christ, des anglicans, des congrégationnalistes, des épiscopaliens, des méthodistes, des presbytériens, des unitariens et des universalistes.
De 1884 à 1889, année où Mary Baker Eddy donna son dernier cours primaire, plus de quinze ecclésiastiques et plusieurs médecins suivirent le cours de Christian Science. Il lui arrivait souvent de ne pas faire payer les pasteurs et les médecins, afin, entre autres, de leur présenter la méthode de guérison de la Christian Science, dans l’espoir que leurs préjugés et idées fausses se dissipent, quand ils entendraient par euxmêmes ce qu'il en était réellement.
« Vous n’avez pas besoin d’être scientiste chrétien pour suivre ce cours, affirme Karl Sandberg, professeur du Massachusetts. Il ne s’agit pas d’exposer une religion, mais d’apprendre une science, la Science du christianisme. » M. Sandberg a comme élève une infirmière spécialisée dans l’obstétrique qui travaille toujours dans un hôpital. « Elle ne voulait pas changer de profession; elle voulait se servir en obstétrique de ce qu'elle aurait appris. Et on lui assigne les cas les plus difficiles. »
Mettre en pratique
Mary Baker Eddy s’attendait à ce que ses élèves guérissent les gens et qu’ils commencent immédiatement. Elle disait qu’elle pouvait apprendre à guérir à toute personne sincère. 4
Il était souvent demandé aux élèves de guérir quelqu’un entre une session du cours et la suivante. Janette Weller se souvient: « Je crois que c’est à la fin de la huitième ou neuvième leçon que Mme Eddy a dit à la classe: "Vous connaissez tous quelqu’un qui est malade, alors je veux que vous guérissiez une maladie avant la prochaine leçon, qui aura lieu après-demain."
« L’amie chez qui je séjournais s’était souvent plainte, poursuit Mme Weller, et je me suis dit: “Voilà ma patiente.” [...] Je suis retournée dans ma chambre pour me mettre au travail et j’ai tout de suite dû affronter l’idée négative que Mme Eddy nous avait donné seulement huit leçons et ne nous avait pas encore dit comment guérir les malades et n’avait même encore rien dit sur la maladie. Alors que devais-je faire dans un tel cas ? Puis je me suis souvenue de ce dont elle avait parlé pendant ces huit leçons et je me suis rendu compte qu’elles avaient toutes porté sur Dieu et l’homme, son image et sa ressemblance, et sur le fait qu’il n’y avait de maladie ni chez l’un ni chez l’autre. Ma patiente a très vite été réceptive à cette prise de conscience et elle a été guérie. » L01953, Mary Baker Eddy à Ebenezer J. Foster Eddy, 17 juin 1895.
Un cours qui permet d’apprendre à guérir
Même si Mary Baker Eddy insistait beaucoup pour que les élèves se mettent à guérir autrui sans tarder, elle ne s’attendait pas à ce qu’ils apprennent tout ce qui concerne la guérison dans un cours de douze sessions. Le cours ne constitue que la première étape d'un programme professionnel rigoureux. Le cours intensif comprend des travaux oraux et écrits, dirigés par un professeur diplômé du Massachusetts Metaphysical College. Ceci dit, l’instruction et les progrès ne s’arrêtent pas à la fin de la dernière session. Après cela, les élèves entament une période de formation « sur le tas » ou de stage, et leur professeur s’efforce de favoriser les progrès de chacun (voir Manuel de l’Église, art. xxvi, sect.2). Il veille sur les trois années de mise en pratique qui sont nécessaires à l’élève avant qu'il puisse demander à suivre le cours Normal (qui prépare des praticiens de la Christian Science expérimentés à l’enseignement de la Christian Science). De bien des façons, le professeur est aussi un formateur et un mentor pour ses élèves. Les réunions d’associations, par exemple, sont des réunions annuelles d’une journée qu’on comparer aux séminaires de formation continue pour d’autres professions.
Nécessité de s’engager pour répondre à la demande
Aujourd’hui, comme il y a plus de cent ans, des milliards de gens souffrent de maladies physiques et mentales. Ils veulent guérir. Et ils ne veulent pas une guérison provisoire, mais quelque chose de plus profond, de plus fiable, de plus permanent. Quelque chose qui ouvre la pensée à un concept de la vie totalement nouveau. Ceux qui ont suivi le cours Primaire sont équipés pour répondre à cette demande, et ils ont le devoir de le faire, affirme Tom Black.
« Réfléchissez, faites vos calculs », dit M. Black qui vient de donner le « cours Normal » (voir encadré, p. 20) où il a formé des professeurs. « Il y a trente nouveaux professeurs maximum tous les trois ans, et les professeurs n’ont pas plus de trente élèves par an. Mathématiquement, comment est-il possible d’atteindre les millions dont Mary Baker Eddy espérait qu’ils profiteraient de son système de guérison ? Il est évident que le livre Science et Santé devra être le véhicule primordial qui touchera ceux que Mary Baker Eddy appelait les “millions d’esprits sans préjugés” (voir p. 570). Or c’est pour cela que le cours de Christian Science ne peut être une entreprise égoïste. »
Ce que le cours doit apporter à l’élève, affirme M. Black, c’est l’engagement et l’enthousiasme: « Non seulement je peux guérir, mais j’en ai le désir, et rien ne m’empêchera d’y parvenir. Dieu me montrera la voie, parce que c’est Son amour qui s’exprime à travers moi. »
Le cours est une invitation lancée à tous ceux qui désirent apprendre à guérir spirituellement. « Il vous donne la possibilité de raisonner à partir d’un point de vue totalement nouveau, déclare Mme Jenks. Vous partez d’une nouvelle prémisse et ce faisant vous découvrez la liberté et l’assurance dans la prière. »
Un système éducatif de guérison spirituelle
Mary Baker Eddy confia l’enseignement spirituel de la Christian Science au Conseil d’instruction qu’elle établit en 1898 au sein du Massachusetts Metaphysical College. Son système éducatif comprend les éléments suivants:
Cours Primaire: Un cours intensif sur la guérison, qui comprend des travaux écrits et oraux sous la direction d’un professeur de Christian Science. Le cours primaire se compose de douze sessions. Après avoir suivi ce cours, il est possible de s’inscrire comme praticien dans le Christian Science Journal et Le Héraut de la Christian Science. Il faut être praticien depuis au moins trois ans pour pouvoir demander à suivre le cours Normal qui prépare les élèves à l’enseignement de la Christian Science.
Réunion d’association: Réunion annuelle d’une journée qui rassemble les élèves d’un même professeur. Ces sessions ont un but comparable à celui des séminaires pour d’autres professions. C’est une formation continue ou séminaire sur la guérison. Tout en continuant son propre parcours de praticien, le professeur est un conseiller, un guide et un mentor spirituel pour ses élèves et veille sur leur période de formation dans la pratique.
Cours Normal: Cours en plusieurs sessions donné tous les trois ans, dans le but d’accréditer des praticiens de la Christian Science pour qu'ils ajoutent à leur fonction celle de professeur capable d’enseigner la guérison. Les professeurs accrédités reçoivent un diplôme du Massachusetts Metaphysical College. « C’est une chose de savoir guérir spirituellement, déclare Tom Black, professeur d’un récent Cours Normal. Ce sont d’autres compétences, même si elles sont liées à la guérison, qui permettent d’apprendre aux autres à guérir. »
Apprendre à guérir: ce que cela coûte
Mary Baker Eddy attachait une grande valeur à son système de guérison et à ses cours, et elle s’attendait à ce que les élèves gagnent leur vie grâce à ce qu'ils auraient appris. Pour elle, il était évident que la demande de soins efficaces, abordables, ayant une fondation spirituelle et fournis par des praticiens compétents allait connaître une progression constante. Pour ses cours, elle demandait des honoraires à ses premiers élèves, puis un petit pourcentage des revenus de leur pratique. Plus tard, elle renonça au pourcentage et faisait payer trois cents dollars par cours. Elle permit à de nombreux candidats de suivre le cours gratuitement et diminua ses honoraires pour ceux qui pouvaient donner une partie seulement du prix du cours.
En 1910, elle fixa les trais du cours à cent dollars, un montant qui n’a pas changé depuis. Il est intéressant de savoir qu' à l’époque où Mary Baker Eddy était professeur de guérison, on ne connaissait pas l’économie inflationniste à laquelle nous sommes habitués aujourd’hui. En raison de graves problèmes économiques, le coût des biens et des services aux États-Unis avait en fait considérablement baissé entre 1870 et 1898, année où Mary Baker Eddy cessa d’enseigner. Les services qui coûtaient 100 $ en 1870 ne coûtaient plus que 62,57 $ en 1898.
Après des décennies d’inflation au xxe siècle, ces honoraires de cent dollars n’ont plus du tout la même valeur. Ce qui coûtait 100 $ en 1910 en coûterait presque 2000 aujourd’hui. C’est pourquoi, de nos jours, parmi les élèves qui suivent le cours, un grand nombre offrent de payer davantage, reconnaissants de la véritable valeur de ce qu'ils ont appris et de la manière dont leur existence a été transformée et dont elle bénit les autres.
Notes prises pendant des cours donnés par Mary Baker Eddy
Joshua Bailey avait été agent spécial du ministère des Finances des États-Unis. Il avait travaillé pour la compagnie de téléphone et d’électricité Thomas Edison et vécu en Amérique du Sud et en Europe. Il suivit le cours de Christian Science avec Mary Baker Eddy en 1888. Nouveau rédacteur en chef du Christian Science Journal, il prit des notes, à la demande de Mary Baker Eddy, pendant le cours Primaire et le cours Normal qu'elle donna en 1889. Une sélection très limitée des notes prises pendant le cours Primaire a été publiée dans Écrits divers (voir p. 279). D’autres notes prises pendant le même cours et appartenant à la collection de la Bibliothèque, sont reproduites ci-dessous. Tiré des souvenirs d’Harriet Betts, Collection Mary Baker Eddy.
Nous ne pouvons pas nous guérir et voir notre prochain malade.
Un seul Dieu, un seul Entendement, et aimer son prochain comme soi-même. Dans cette vérité, nous sommes dans l’harmonie divine. Il est tout aussi impératif d’aimer notre prochain comme nous-même que de n’avoir qu'un seul Dieu. Tu aimeras ton prochain, etc. Alors nous avons tous un seul intérêt, pas d’intérêt divisé. Ce n’est plus « Mon intérêt », le mien & et le tien, mais le nôtre.
Il n’y a pas de guérison physique sans guérison morale. Vous guérissez l’entendement, non la matière. Vous agissez sur l’entendement, non sur la matière.
Faisons tout ce que nous savons, et Dieu nous donne la force. Dieu seul, l’unique Entendement, donne le traitement, tenez cette position avec tant de clarté que ces soi-disant entendements n’auront aucun pouvoir. Une autre chose... Si vous ne réussissez pas en partant de cette base, alors il faut que vous cherchiez l’élément mauvais. Le pouvoir de la haine fut le paroxisme de ce que Jésus dut affronter sur la croix. Cela exige que vous aimiez au point qu’il n’y ait aucun pouvoir de la haine.
Emma McDonald: lettre à sa famille concernant le cours avec Mary Baker Eddy
Emma McDonald suivit le premier des quatre cours que Mary Baker Eddy donna à Chicago, en mai 1884. Pendant cette période, elle écrivit à sa famille, à Green Bay, dans le Wisconsin. Malgré les doutes qu'elle exprime dans sa lettre, elle devint praticienne et plus tard professeur de Christian Science.
Chicago, Illinois, 16 mai 1884
Nous venons d’avoir notre troisième session, je ne sais pas encore comment nous allons nous en sortir. Mme Eddy nous dit que cela ira, mais j’ai des doutes parfois. Si vous venez ici pour un jour ou deux, vous pourrez assister à une leçon ou deux. J’aimerais que vous entendiez ses explications, elles sont tout simplement extraordinaires. Je comprends certaines parties de la Bible beaucoup mieux qu’avant. Un certain docteur Thomas est venu en classe ce matin, mais n’est pas resté longtemps. Avez-vous lu ce qu’on dit sur lui ? C’est un méthodiste. Nous avons des médecins, des pasteurs et toutes sortes de gens dans la classe.
... Elle dit qu’elle préfère nous instruire tels que nous sommes maintenant plutôt que d’attendre que nous ayons étudié, et elle dit que nous nous en sortirons très bien.
Souvenirs d’Emma McDonald, lettre fournie par La Bibliothèque Mary Baker Eddy pour le progrès du genre humain.
Ce que les élèves disent du cours de Christian Science
Fujiko Signs, professeur à Tokyo, au Japon, a lu Science et Santé et, après avoir été guérie à de nombreuses reprises, elle s’est demandé comment elle pouvait en apprendre davantage sur la Christian Science. En 1994, six mois après avoir entendu parler de la Christian Science pour la première fois, elle a demandé à suivre le cours. Elle s’est tout de suite mise à guérir les gens par la prière et en 2000 était inscrite comme praticienne. Mme Signs dit avoir été très touchée par les sacrifices que faisaient les gens, à l’époque de Mary Baker Eddy, pour suivre le cours ainsi que par leur désir de s’engager. « Cent dollars, c’était très cher à l’époque. Ces gens empruntaient pour pouvoir suivre le cours et lui sacrifiaient tout personnellement, j’avais le sentiment de ne pas être prête à m’engager ainsi. Je ne me donnais pas à 100 % comme ces gens. C’est alors que j’ai décidé de franchir l’étape suivante, de me discipliner et de m’engager. »
Mme Signs poursuit en disant que si vous attendez être « prêt », selon vous, à suivre le cours ou à utiliser ce que vous apprenez en cours pour guérir les autres, vous ne sauterez peut-être jamais le pas. « Il me fallait un but auquel je puisse me mesurer ou qui élargisse la compréhension que j’avais de moi-même. Je devais sans cesse me demander: « "Et ensuite ? Que puis-je faire de plus ?" Après tout, Science et Santé le cours demandent de ne pas garder pour soi ce qu'on a appris sur la guérison. »
« Alors, engagez-vous à faire cela, poursuit-elle, et vous n’aurez jamais peur de ce qui pourrait arriver sur le plan financier ou autre. Seul le bien peut en découler.»
Violet Graham, d’Upland en Californie, n’a pas suivi le cours avec l’intention de changer de carrière. « Je voulais simplement savoir comment guérir », se souvient-elle. Aujourd’hui praticienne à plein temps inscrite dans le Christian Science Journal, Mme Graham était pourtant infirmière avant de suivre le cours. « J’avais une autre mentalité », dit-elle. Pour pouvoir supporter le stress lié à son travail, elle était devenue dépendante des amphétamines, des somnifères, de l’alcool et du tabac.
Mme Graham ne pratiquait aucune religion. « Je ne comptais que sur moi-même, mais je sentais que c’était totalement insuffisant. » Alors elle a abandonné son métier d’infirmière. Puis elle s’est mise à lire Science et Santé. Cette lecture a tout changé. Mme Graham était devenue infirmière par amour des autres, et à présent, en lisant Science et Santé, elle découvrait que l’amour était à la base d'une méthode scientifique et fiable pour guérir les gens. Après avoir suivi le cours intensif de Christian Science, elle a désiré mettre en pratique ce qu'elle avait appris. Qu’avait-elle appris principalement ? Ceci: ce qui accomplit la guérison en réalité, c’est le Christ – la présence et le message divins à l’humanité – or, ajoute Mme Graham, « le Christ est toujours là ». Immédiatement après avoir suivi le cours, elle a reçu des appels de gens qui avaient besoin d’aide. Le premier appel est venu de la mère d’une enfant de huit ans atteinte de leucémie, selon le diagnostic des médecins de trois hôpitaux différents. Quatre mois plus tard, la petite fille était guérie; six mois plus tard, elle partait en camp de vacances.
Mme Graham a vu sa pratique prendre son essor au point qu’elle a décidé d’en faire sa carrière. Au bout de six ans, elle était inscrite dans le Christian Science Journal. Les sessions du cours, explique-t-elle, ont vraiment pour but de « vous élever, de vous faire découvrir votre vraie nature Christ et de vous permettre de vivre cela en voyant le Christ s’exprimer chez votre prochain, et en apportant ainsi la guérison au monde. » Comment résumerait-elle sa pratique en deux mots ? « Si vous aimez véritablement votre prochain comme vous-même, vous désirerez naturellement le guérir et consacrer votre existence à cette activité. » Ursula Klauss, de Berlin en Allemagne, s’est intéressée à la Christian Science il y a cinq ans. Une amie lui a offert Science et Santé. Elle l’a lu, mais l’a d’abord trouvé difficile à comprendre, parce que « je me trouvais, ditelle, face à des choses auxquelles je n’avais jamais pensé ». Elle a donc demandé à suivre le cours de Christian Science avec un professeur « car j’espérais mieux comprendre ce livre ». Elle s’intéressait aussi beaucoup à la vie de Mary Baker Eddy, et surtout à « son amour de la Bible et du genre humain ». Son professeur « a tout clarifié. Il m’a révélé, confie-t-elle, un monde nouveau. Il était clair que la Christian Science était ma vie. J’en ai entendu parler il y a seulement cinq ans, mais j’ai l’impression de l'avoir toujours vécue. Je me sens libre grâce à elle. Ce cours a été une étape très importante pour moi, car sans cela, je ne comprendrais pas la Christian Science aussi clairement, et je ne me sentirais pas aussi libre. Quand je lis Science et Santé à présent, c’est comme s’il me parlait. »