Les scientifiques et les théologiens débattent de vieilles questions sous un nouvel angle
« “Pour les scientifiques, des sujets comme l'origine de l'univers, l'origine de la vie, la nature du temps et la nature de la conscience font bien partie à présent des questions à traiter”, déclare Paul Davies, professeur de philosophie naturelle au Centre australien d'astrobiologie de l'Université Macquarie de Sydney. “Cela veut dire que les scientifiques revisitent les grandes questions séculaires de l'existence, mais ce faisant ils se servent de nouveaux concepts. Cela a obligé les théologiens à s'engager dans de vieux débats en les abordant sous un nouvel angle.” Dans la science et la religion, on découvre “que lorsque des gens réfléchis et à l'esprit ouvert se réunissent autour d'une même table, ils se rendent compte qu'ils ne sont pas en conflit”, dit Karl Giberson, rédacteur en chef de Research News & Opportunities in Science and Theology, un mensuel consacré à cette question. [...]
Les scientifiques revisitent les grandes questions séculaires de l'existence en se servant de nouveaux concepts.
« Max Tegmark, professeur de physique et d'astronomie à l'Université de Pennsylvanie... [explique] que les observations faites par les astronomes confirment l'idée d'univers parallèles. [...]
« Les possibilités, comme les univers, sont infinies. Alors où est la place de Dieu dans tout cela ? D'abord, la science et la théologie ne sont pas totalement incompatibles. Il est tout à fait possible que Dieu mène le bal, même si c'est un bal incroyablement complexe. “Dieu est un être infini. Il est donc logique que si l'univers reflète l'infinité de Dieu, il devrait être infini”, affirme Robin Collins, professeur de philosophie à la Faculté Messiah de Grantham, en Pennsylvanie. “On s'attend à ce qu'il reflète les attributs de Dieu.” »
“The deity and the data; how science is putting God under its lens”
[La divinité et les données scientifiques:
comment la science place Dieu sous sa lentille]
Chicago Tribune
11 janvier 2004
Comment l'esprit guérit le corps
Les effets des placebos sont plus importants qu'on ne pensait.
Hambourg, 19 septembre 2003 — De faux médicaments, des opérations simulées et de simples entretiens avec des médecins qui ont la confiance des patients ont un effet sur la guérison des malades bien plus grand que ce que la médecine classique enseignée dans les facultés suppose et admet depuis longtemps. C'est la conclusion d'un reportage paru dans le numéro d'octobre du magazine GEO (édition allemande), où il est question des recherches, qui se sont intensifiées dernièrement, sur le pouvoir qu'a l'humanité de se guérir elle-même. D'après cet article, Bruce Moseley par exemple, orthopédiste texan respecté, a observé, dans un groupe témoin, que les patients sur lesquels il avait pratiqué une opération simulée du genou, en faisant une coupure superficielle, étaient tout aussi contents et libérés de la douleur que ceux qui avaient subi une opération réelle.
Ainsi que l'explique GEO, des facteurs « complémentaires » comme le rituel des visites, l'attitude du médecin ou même la vue d'un jardin depuis le lit d'hôpital, au lieu d'un mur, ont eu beaucoup d'influence sur le processus de convalescence. En outre, des études ont montré que le résultat, par exemple, n'est pas le même selon que c'est une infirmière ou le médecin chef qui administre des médicaments aux patients, et que le résultat dépend aussi du pouvoir dont un docteur « investit » un médicament et donc de l'effet que le docteur peut « orchestrer ». Les placebos, qui ne contiennent aucun médicament, ont parfois des effets « négatifs », c'est-à-dire que, lors de tests où des patients ont pris des placebos, ils se sont plaints d'effets secondaires qui n'auraient dû apparaître que si les comprimés avaient été réels.
Dans une interview supplémentaire publiée dans le numéro d'octobre de GEO, le docteur Franz Prozolt, responsable du département Économie clinique de l'Hôpital universitaire d'Ulm, demande que soient entreprises des recherches plus poussées sur les pouvoirs de l'homme de se guérir luimême et que soit pris un engagement accru envers la réorganisation des services médicaux allemands. Il estime que ces démarches alliées à l'utilisation d'une médecine moins axée sur la technologie épargneraient environ un milliard d'euros.
Sondage GEO: auto-guérison et effet placebo
73,1 % des personnes sondées en Allemagne approuvent la prescription de placebos afin de réduire les dépenses en soins médicaux.
Hambourg, 19 septembre 2003 — 74 % des personnes interrogées lors d'un sondage fait sur le site Internet de GEO (édition allemande), sont persuadées que les maladies peuvent être guéries grâce au désir, c'est-à-dire, grâce à l'auto-guérison du corps. 7 % seulement rejettent cette méthode de guérison. 19 % pensent que c'est « peutêtre » possible. Tels sont les résultats d'un sondage sur un échantillon non représentatif de la population: 1030 visiteurs du site Internet de GEO (« Comment l'esprit guérit le corps »).
Les faux médicaments peuvent-ils remplacer les vrais ? Est-il possible que la simple croyance à la guérison guérisse véritablement ? La médecine classique a longtemps résisté à l'idée. Or les participants du sondage GEO attribuent une grande efficacité à ce qu'on appelle l'effet placebo.
A la question « A votre avis, combien de guérisons sont dues à l'effet placebo ou à de faux médicaments ? », 38 % ont répondu « jusqu'à 40 % de toutes les guérisons ». 19 % pensent même que cela va « jusqu'à 60 % de tous les cas ». Seulement 1,8 % considèrent que l'effet placebo n'a jamais guéri aucune maladie.
Étant donné le débat [actuel] sur les dépenses médicales, ces résultats ne manquent pas d'intérêt: pour réduire ces dépenses, 73 % des personnes interrogées étaient en faveur des prescriptions placebo si elles se justifient d'un point de vue médical.
La confiance dans la médecine classique est manifestement ébranlée: 40 % des personnes sondées avaient déjà consulté un praticien d'une médecine alternative ou envisagent de le faire. 66 % des sondés sont certains que les médecins ne prennent pas en compte le pouvoir de l'auto-guérison dans leur thérapie, et 77 % sont convaincus que les docteurs prescrivent trop de médicaments. 80 % des personnes interrogées ont l'impression que les médecins ne prennent pas assez le temps de parler avec leurs patients, ce qui renforce encore le scepticisme.