Je voudrais exprimer ma très profonde gratitude pour les nombreuses guérisons que j'ai eues grâce à la Christian Science. Sans elle, je ne crois pas que j'aurais pu m'en sortir lors d'une expérience particulièrement éprouvante.
Il y a quelques années j'avais très envie d'aller vivre en Californie. Je m'y étais déjà rendue une fois auparavant, mais avais fini par retourner à la maison dans le centre des États-Unis. Étant une personne persistante et semble-t-il entêtée, je voulais essayer de nouveau. Après avoir terminé mes études universitaires, je suis repartie vers l'Ouest.
En me remémorant maintenant cette expérience, je vois à quel point j'étais obstinée. Je pensais que tout dépendait de moi, notamment ma réussite. Je me sentais sous pression, frustrée, d'autant plus que ma carrière ne progressait pas aussi vite que je le souhaitais. A cette époque aussi j'avais une conduite immorale et je buvais trop.
Un jour une cliente de la société pour laquelle je travaillais m'a signalé un séminaire qui, pensait-elle, m'intéresserait. Elle voyait que mon emploi ne me satisfaisait pas et elle pensait que le séminaire m'aiderait. J'ai appris plus tard que le séminaire était organisé par une secte, mais à ce moment-là je ne le savais pas. Après la première séance, je n'étais pas sûre qu'il soit judicieux que je retourne aux suivantes.
La femme qui m'avait parlé du séminaire m'a assuré que c'était bon pour moi et que je devais m'engager à suivre le reste des cours. Ces séminaires consistaient essentiellement à convaincre les gens qu'il leur manquait ce dont ils avaient besoin mais qu'ils étaient capables d'accomplir davantage. Le professeur parlait fort et d'un ton courroucé; il n'émanait de lui ni amour ni paix.
Il nous conseillait aussi de rompre tous liens avec nos parents, ce qui m'angoissait. Ce soir-là j'ai téléphoné à ma mère, la réveillant très tôt le matin (à cause des différents fuseaux horaires). Je lui ai raconté en sanglotant ce qu'on nous avait dit. Elle m'a réconfortée avec tendresse; le lendemain elle a pris l'avion pour venir me retrouver. Elle est restée quelques jours avec moi, et il est devenu évident que je devais rentrer à la maison avec elle.
Je perdais constamment le sens de la réalité. Par moments, je croyais que j'étais au purgatoire ou en enfer sur terre. Ma sœur pensait qu'on m'avait droguée pendant le séminaire. J'étais sûre que ce n'avait pas été le cas, mais je me comportais parfois comme si j'étais sous l'effet d'une drogue. Il me semblait que je n'avais pas le contrôle de mes pensées.
J'étais dans l'incapacité de travailler à cette époque, et ma mère veillait à ce que je ne sois jamais seule. Pendant toute cette période elle me préparait mes repas et étudiait la Christian Science avec moi. Elle et moi avons souvent eu des nuits très courtes.
J'avais parfois envie de tout abandonner, et je me demandais si ce cercle vicieux allait jamais s'arrêter. Il y avait des jours où je sentais que je m'élevais au-dessus du brouillard, pour y retomber ensuite.
Pendant toute cette période un praticien de la Christian Science priait pour moi. Chaque jour ma mère et moi lisions ensemble la Leçon biblique (indiquée dans le Livret trimestriel de la Christian Science). Chaque soir nous lisions aussi la Bible et Science et Santé.
Je priais diligemment pour comprendre que Dieu gouvernait ma pensée et qu'il n'y a qu'un seul Entendement, Dieu. Nous sommes tous gouvernés par cet Entendement. Le pouvoir de la prière et la valeur de la persistance comptent parmi les choses que j'ai apprises à cette époque.
Cela a duré en tout six mois environ. Le jour de l'Association des élèves de mon professeur de la Christian Science, je me suis levée le matin, je me suis préparée et j'y suis allée avec ma famille. Ce fut la fin de l'épreuve. Aucun des symptômes n'est jamais revenu. Le sentiment d'être sous l'emprise d'une domination mentale s'est dissipé, et la tentation de boire et de mener une vie immorale disparu.
Je suis en admiration devant l'endurance de ma mère, sa force et son dévouement infatigables, et devant le fait qu'elle ne se laissait pas affecter par mes crises de colère. Je n'ai de sa part ressenti que de l'amour, jamais d'hostilité. Elle manifestait constamment sa tendre sollicitude, et n'a jamais douté que nous nous en sortirions. Elle ne m'a jamais abandonnée.
Je suis si reconnaissante pour les prières de ma famille et du praticien, ainsi que pour tous les périodiques de la Christian Science et les écrits de Mary Baker Eddy vers lesquels je me suis tournée pour y puiser l'inspiration spirituelle. Quand je repense à cette expérience, j'ai l'impression de l'avoir vécue comme dans un rêve, parce que c'était bien un rêve. J'entends par cela que mon identité réelle n'a pas été changée ni même touchée par cette expérience. Mais je trouve que celle-ci a renouvelé et renforcé ma foi en Dieu et en ma religion. Elle m'a montré que je ne devais pas chercher la guérison ailleurs qu'en Dieu.
