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Mais il n'y a rien à pardonner!

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 2001


A une certaine période, la chaîne nationale de télévision de mon pays, la R.D.C. (à l'époque c'était le Zaïre) a diffusé une série de films qui ont suscité de la part des téléspectateurs, et même des journaux, des commentaires sur le personnage principal. Le rôle était critiqué par tout le monde, et des gens en parlaient comme si c'était un fait réel.

Un jour, une personne manifesta sa désapprobation concernant un des épisodes du film. Son interlocuteur finit par lui conseiller de pardonner à l'actrice. Elle répondit: « Mais il n'y a rien à pardonner, ce n'est qu'un film ! »

L'histoire du film dont il s'agit n'était que le fruit de l'imagination de son auteur. Rien ne peut rendre l'imagination réelle, pas même la performance des acteurs, récompensés peutêtre par des prix d'interprétation.

Or le concept du pardon a en général pour fondement la reconnaissance d'un fait réel, d'un mal réel, d'un coupable et d'une victime réels.

Pour le genre humain, ce que l'on voit ou éprouve constitue la réalité. L'homme est perçu comme un être imparfait, faible, mortel, possédant une vie et une intelligence dans la matière, séparées de Dieu.

C'est cette vision de l'univers et de l'homme qui est à la base du pardon, tel que ce terme est communément employé. Pour des raisons morales, affectives, politiques ou autres, on réclame ou accorde ce pardon. Le pardon est aussi sollicité dans la religion sous forme de confession, de sacrifice, d'invocation pour apaiser la colère de Dieu. Ce pardon n'efface ni le crime, ni ses mobiles, ni son souvenir.

Dans Science et Santé on apprend que Dieu, le bien, est omnipotent et tout présent. Tout ce qui s'oppose à Dieu n'est pas fondé sur la réalité que Dieu connaît. Le vrai pardon implique la destruction du mal et de ses mobiles par la compréhension de l'omniprésence de Dieu, le bien, et de la perfection de Sa création. Dans la présence de Dieu, il n'y a ni mal, ni malfaiteur, ni victime. A la question de savoir si Dieu, la Vérité, pardonne le péché, Mary Baker Eddy répond ainsi dans son livre, Non et Oui: « La loi de la Vie et de la Vérité est la loi du Christ, détruisant tout sens de péché et de mort. Elle fait plus que pardonner le sens erroné nommé péché, car elle le poursuit et le punit, et ne lâche pas le péché tant qu'il n'est pas détruit – tant qu'il reste quelque chose à pardonner, quelque chose qui souffre, quelque chose à punir. Pardonnés de cette façon, la maladie et le péché ne reparaissent pas. La loi de Dieu atteint et détruit le mal en vertu de la totalité de Dieu. » (p. 30)

En réalité, nous ne sommes pas des êtres imparfaits, faibles, soumis à des volontés et pouvoirs opposés à Dieu, paraissant parfois irrésistibles. Dieu nous a créés à Son image et à Sa ressemblance. Il nous a créés parfaits, complets, spirituels et éternels, incapables de pécher ou de faire le mal. Dans le premier chapitre de la Genèse nous lisons que « Dieu créa l'homme à Son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme ». Et plus loin il est dit que « Dieu vit tout ce qu'il avait fait; et voici, cela était très bon » (Gen. 1:27, 31). Il devient clair alors que le fait d'accepter dans notre conscience l'homme comme étant un être matériel, imparfait et mortel équivaut à un faux jugement porté sur Dieu et sur Son œuvre merveilleuse qu'il a Luimême déclarée bonne.

Le vrai pardon ne résulte pas de la pitié face aux faiblesses et à l'imperfection du genre humain, puisque Dieu ne connaît personne qui soit en dehors de la perfection, et qu'il faille réhabiliter. Le vrai pardon vient de la perception spirituelle que personne ne peut perdre son statut d'enfant de Dieu.

L'enseignement de Jésus-Christ était basé sur l'amour du prochain. Aimer signifie voir son prochain, même son ennemi, tel que Dieu l'a créé, innocent et sans défaut. Cet amour est une lumière placée sur la montagne qui non seulement éclaire et permet de voir chacun comme enfant de Dieu, mais aussi fait disparaître les ténèbres du mal. Sans cet amour qui transforme, un simple pardon n'effacerait pas la fausse image qu'on peut avoir des autres. Pour Dieu, l'Amour, il n'existe pas d'autres formes de pardon.

Un souvenir du mal ne peut guérir le problème de celui qui entretient ce souvenir. J'en ai fait l'expérience. Je souffrais d'inharmonie dans mon foyer. Dans mes prières, je reconnaissais l'identité spirituelle parfaite de mon épouse comme enfant de Dieu. Mais en même temps je ne cessais de la condamner, lui attribuant la cause de mon malheur. Ma peine me donnait des insomnies et m'empêchait de me concentrer sur quoi que ce soit. Mon épouse me condamnait à son tour et refusait mon offre de pardon et mes demandes d'un changement de sa part. Ni les supplications ni les interventions humaines n'ont pu réhabiliter mon foyer.

Après le divorce, je n'ai pas cessé de prier. J'ai chassé de ma pensée toute condamnation, toute idée d'un coupable et d'une victime, en reconnaissant l'irréalité du mal. J'ai aussi refusé d'accepter que nos enfants doivent souffrir d'une séparation, parce qu'aucun mal ne peut exister dans le royaume de Dieu. Il y a eu des progrès spirituels, et chacun de son côté a fondé un nouveau foyer. Près de dix ans après le divorce, ma première épouse m'a demandé pardon, alors que je ne m'y attendais pas. Mes enfants ont grandi heureux et s'entendent bien avec mon épouse.

Mary Baker Eddy écrit dans son livre Non et Oui: « Le Christ réel n'était pas conscient de la matière, du péché, de la maladie et de la mort; il n'était conscient que de Dieu, du bien, de la Vie éternelle et de l'harmonie. [...] S'il avait été aussi conscient de ces maux qu'il l'était de Dieu, en qui n'existe aucune conscience de l'erreur humaine, Jésus n'aurait pu leur résister; il n'aurait pu davantage triompher de la méchanceté de ses ennemis, rouler la pierre du sépulcre, et s'élever du sens humain à un concept plus haut que celui qu'il présenta à sa naissance. » (p. 36)

En réalité Dieu est toujours présent, infiniment miséricordieux. Le pardon qu'Il concède signifie qu'Il détruit le péché en tant qu'irréalité. Il en est de même du soleil qui n'a pas à se plaindre des ténèbres, parce que celles-ci n'existent pas sous la lumière de ses rayons. Et là où nous voyons l'homme spirituel, l'homme matériel et sa fausse conception de vie dans la matière disparaissent, et voici, tout est harmonie, et il n'y a rien à pardonner.

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