Amérique du Sud

 AMERIQUE du SUD 

En quoi la mondialisation peut-elle favoriser, et non empêcher, les changements sociaux positifs, le développement économique et l'élimination de la pauvreté ?

Le bas de l'échelle socio-économique a sans doute autant d'importance que le sommet, quand il s'agit d'étendre l'aspect bénéfique de l'influence des marchés. Les secteurs les plus vulnérables de la société ont un atout: l'initiative personnelle. Elle s'exprime dans l'emploi indépendant généré par les petites entreprises. Or, ces entreprises ont toujours dû faire face à des obstacles, parmi lesquels le manque d'accès au capital.

Le financement à petite échelle est viable sur le plan commercial. En Bolivie, la banque la plus solvable, avec les plus gros rapports de capital, est une banque qui travaille uniquement avec les entreprises installées dans les quartiers les moins chics des villes.

La mondialisation apporte un changement au niveau des moyens dont le monde dispose. A quelles fins elle sera utilisée, et sera-t-elle une illustration de nos instincts les plus nobles, plutôt que de notre côté le plus égoïste et le plus cupide, cela ne tient qu'à nous, les peuples.

Michael Chu, PDG de ACCION International (une organisation privée, à but non lucratif, qui lutte contre la pauvreté en accordant des prêts modestes), vit dans la région de Boston, aux États-Unis.

BRÉSIL 

Dans le contexte de la mondialisation, il est utile de réfléchir à la définition de la Terre que donne Mary Baker Eddy: « Une sphère; un symbole de l'éternité et de l'immortalité, qui, comme la sphère, sont sans commencement ni fin. Pour le sens matériel, la terre est matière; pour le sens spirituel, elle est une idée composée. » (Science et Santé, p. 585.) La mondialisation nous amène de plus en plus à rechercher une expression de l'idée spirituelle de la Terre.

Les effets de la mondialisation se font sentir au Brésil sous la forme d'un fort taux de chômage et de l'instabilité de la devise. Auparavant, la classe moyenne ne connaissait pratiquement pas le chômage, par conséquent, il n'existait aucun filet social permettant de protéger les sans-emplois. La nouvelle monnaie du Brésil, le real, n'existe que depuis quatre ans, et tous les ajustements nécessaires à sa stabilité n'ont pas encore été faits.

Comme d'autres pays, la situation du Brésil va s'améliorer à mesure qu'il s'adaptera à la mondialisation, et il occupera la place qui lui revient au titre de membre à part entière de la famille internationale.

Katharina Helmick, diplômée en gestion commerciale de l'université de Münich, vit dans la région de Boston, aux États-Unis.

ARGENTINE 

La création de nouveaux marchés (comme NAFTA, MERCOSUR, ASEAN et l'Union européenne) élimine nombre de restrictions qui gênaient la libre circulation des biens, des idées et des personnes. Cela entraîne une plus grande liberté individuelle, en permettant aux gens de traverser plus facilement les frontières pour se rendre dans les pays voisins afin de réaliser des projets communs. C'est une source de progrès pour toutes les personnes concernées.

Les économistes, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les pays industrialisés devront exiger des changements qui mèneront à une circulation plus régulière des capitaux et des ressources dans le monde. Cela évitera qu'une crise éclate sur les marchés locaux.

Les fluctuations importantes du marché boursier, la fuite des capitaux et l'inflation se déclarent lorsque la peur de l'avenir s'installe. Chacun recherche la sécurité. L'ouvrier veut un emploi stable, la mère de famille veut que ses enfants reçoivent une bonne instruction, l'investisseur veut éviter les pertes. Nous surmontons la peur quand nous trouvons refuge dans l'amour de Dieu. C'est le seul endroit sûr lors de circonstances adverses.

Pedro Grieco, ancien professeur à l'université de Buenos Aires spécialisé dans les finances publiques, Buenos Aires

VENEZUELA 

Même si l'unification des marchés est favorable à l'économie des pays concernés, il est encore plus important qu'elle donne naissance à une paix stable, encourage les échanges d'idées entre les différentes cultures et apporte la liberté. Si l'unification continue des marchés et des régions est fondée sur des qualités spirituelles – telles que l'amour du prochain, le respect de la diversité, l'honnêteté dans les affaires – elle sera permanente.

Prier pour l'unité des nations apporte l'harmonie et la paix dans notre existence. Cela mène à l'entente universelle.

Jorge Leuschner, directeur d'une compagnie automobile, Caracas

BRÉSIL 

Avec la mondialisation, personne ne peut se cacher derrière un réseau de frontières, qui maintient les gens dans une position rétrograde, et nager à contrecourant de l'histoire. Les progrès s'accomplissent quand on est à l'écoute des nouvelles tendances et qu'on avance avec elles. Au milieu du tumulte que vont peut-être occasionner les changements dus à la mondialisation, les nations et les individus peuvent trouver le réconfort en sachant que Dieu est présent. Dans la Bible, le psalmiste écrit: « Si je prends les ailes de l'aurore, et que j'aille habiter à l'extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira. » (Ps. 139:9, 10)

Le Brésil fait partie d'une union économique formée par l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay, pays de la partie sud du continent qui ont déjà leur marché commun, le Mercosur. Cette union représente une mondialisation en miniature.

Obligé de nager dans le sens du courant de la mondialisation, le peuple brésilien est optimiste. Non pas qu'il n'existe aucun problème. La criminalité augmente au même rythme que dans le autres pays. Comme partout, elle est surtout liée au trafic de stupéfiants. Ce trafic est international, et j'espère que la mondialisation aidera à l'enrayer.

Ce que Mary Baker Eddy dit au sujet de l'individu s'applique aussi à la nation: « L'homme marche dans la direction vers laquelle il tourne ses regards, et là où est son trésor, là aussi sera son cœur. » (Science et Santé, p. 451)

Paul Richard Klien, président d'un groupe de transports brésiliens, Rio de Janeiro

“Nous avons besoin d'une plus grande justice sociale pour tous”

BOLIVIE 

La mondialisation, une économie de marché à la recherche de profits financiers encore plus grands, est entre autres un phénomène économique mû par le besoin d'une utilisation plus efficace des capitaux et de la technologie. Les banques et les compagnies industrielles s'allient. Cela va signifier une plus grande concentration des profits entre moins de mains.

Il existe à la fois une mondialisation des économies et une augmentation mondiale de la pauvreté, du chômage et de la corruption.

Nous avons besoin de trouver un équilibre basé sur une meilleure redistribution des richesses. Ce qu'il est possible d'accomplir grâce à une économie solidaire où les richesses sont mieux partagées. Je veux dire par là que le développement économique serait plus humain.

Je ne suis pas contre les profits, la croissance ni les progrès des grandes compagnies, mais elles pourraient contribuer davantage à la redistribution des richesses en encourageant la création d'entreprises et donc en créant une source d'emplois. Elles pourraient encourager l'activité commerciale dans les régions à faibles revenus. Je ne parle pas de faire la charité. La charité ne vaut pas le développement et n'aide pas à résoudre les difficultés du monde. Nous devrions rechercher un développement plus humain. Nous avons besoin d'une plus grande justice sociale pour tous.

Dr. Roberto Jordan Pando, ambassadeur de Bolivie auprès des Nations Unies