Il n'existe pas, en chimie, de dissolvant universel, c'est-à-dire de substance capable de dissoudre toutes les autres substances. Or, en métaphysique, l'Amour divin a le pouvoir de dissoudre tout mal – tout ce qui lui est dissemblable.
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « En obéissant patiemment à un Dieu patient, travaillons à dissoudre avec le dissolvant universel de l'Amour l'erreur adamantine – la volonté personnelle, la propre justification et l'amour de soi – qui fait la guerre à la spiritualité et qui est la loi du péché et de la mort. » Science et Santé, p. 242.
Pourquoi l'Amour divin est-il capable de dissoudre toutes sortes d'erreurs ? Parce que l'Amour, synonyme de Dieu, est infini et omnipotent. Dans la totalité et l'infinitude de l'Amour, il n'existe aucun pouvoir, aucune présence ni aucune substance qui lui soient contraires. Puisque l'Amour est la Vie, ses prétendus opposés – la peur, la haine, l'envie, la cruauté, les critiques destructrices et l'égoïsme – n'ont aucune existence ou entité réelle. Ces erreurs se dissipent quand l'omniprésence et l'omnipotence de l'Amour sont comprises.
Même si l'Amour divin peut dissoudre le mal sous toutes ses formes, nous avons un travail à accomplir, un travail qui exige de la patience et de la persévérance. Il consiste à faire agir le « dissolvant universel de l'Amour » sur les erreurs de volonté personnelle, de propre justification et d'amour de soi. En quoi est-ce un travail ? Parce que ces éléments mentaux erronés paraissent parfois inflexibles, opiniâtres.
Il y a un certain nombre d'années, tandis que je faisais face à un difficile problème de relations humaines, j'ai beaucoup médité en priant sur le passage cité plus haut. Le mot « adamantine » m'a sauté aux yeux, parce que mes ennuis semblaient persister. En anglais le mot adamantine est tiré du mot adamant. Un dictionnaire en donne une définition très intéressante: « une pierre imaginaire d'une dureté impénétrable... » Cela m'a beaucoup aidée et encouragée. Je me suis dit que puisque l'erreur adamantine de ma situation était seulement imaginaire, elle devrait céder devant la Vérité; elle ne pouvait pas empêcher que l'Amour divin la dissolve. Il m'a fallu beaucoup de patience et de persévérance, mais le problème qui avait semblé adamantin s'est dissout.
Les guérisons instantanées de la lèpre, de la paralysie, de la folie, de la cécité, de la surdité, et d'autres maux physiques et mentaux que Jésus-Christ accomplit, prouvent que l'Amour est un dissolvant en présence duquel la maladie se dissout forcément. Avant d'être guéris, les gens que Jésus a aidés durent sans doute avoir l'impression que leurs maux étaient incurables.
Les difficultés physiques semblent quelquefois adamantines – nous défiant avec obstination malgré nos prières les plus ferventes. Nous avons peut-être la même impression concernant des relations humaines inharmonieuses, une pénurie chronique, des rancunes et des animosités de longue date, la solitude, la sensualité ou les problèmes nationaux et internationaux apparemment insolubles. Le monde pense que certains problèmes ne peuvent être résolus, que certaines maladies sont incurables, que certains traits de caractère et certaines tendances ne peuvent être corrigés, et qu'il faut simplement les endurer. Les conflits entre races, religions et nations sont aussi parfois considérés insolubles.
Souvenez-vous du mur de Berlin. La pensée de ceux qui l'ont construit pouvait sembler aussi dure, aussi intransigeante et immuable que le mur lui-même. Pourtant, ce symbole adamantin de la guerre froide a fini par être détruit. Peu de temps après la chute du mur, un ami m'en a envoyé quelques fragments enfermés dans une bulle de plastique de la taille d'un petit presse-papiers. je le garde sur mon bureau pour me rappeler que même si un problème paraît persistant, long, impénétrable ou opiniâtre aux sens matériels, il finira par céder; le dissolvant universel de l'Amour finira par le dissoudre. Le livre d'étude de la Christian Science, Science et Santé, nous assure: « Aucune puissance ne peut résister à l'Amour divin. » Ibid., p. 224.
Cependant, ce dissolvant universel doit être appliqué. Et puisque le concept erroné de soi-même, qui est souvent à l'origine d'une difficulté, est adamantin par nature, il nous faudra peut-être appliquer ce dissolvant plus d'une fois. Néanmoins, chaque prise de conscience de l'infinitude et de la suprématie de l'Amour et de l'impuissance de ce qui voudrait s'y opposer est d'une grande aide. A chaque fois que nous comprenons que l'existence réelle est parfaite sous tous les aspects, gouvernée par Dieu, nous nous rapprochons de la guérison. Ainsi que Jésus-Christ l'a prouvé, le pouvoir de l'Amour peut pénétrer et dissoudre même les formes de maladie et de péché les plus résistantes. Toutefois, il nous faut attendre patiemment que l'Amour ait accompli son œuvre parfaite.
« En obéissant patiemment à un Dieu patient... » Cette phrase m'a aidée de nombreuses fois, quand j'étais tentée de croire que j'étais à bout de patience. L'homme est l'image de Dieu. Alors, comment pouvons-nous manquer de patience si notre Dieu est infini et s'Il est patient ?
Dans quel sens Dieu est-Il patient ? Il est l'Amour immuable. Son amour est toujours là pour nous secourir, nous guérir, nous guider ou nous corriger à tout moment et à toute heure. On pourrait dire que Dieu, le Principe divin, attend patiemment que nous recourions à Ses lois et que nous les mettions en pratique.
La patience est un composant essentiel de la guérison. Les craintes d'une personne malade lui semblent très réelles et la tourmentent. Il est nécessaire de refléter l'Amour divin pour les chasser. Toute impatience ou irritation dans la pensée de celui qui donne le traitement l'empêchera de laisser transparaître l'Amour parfait qui chasse la peur.
Le patient, d'un autre côté, doit cultiver cette patience dans les tribulations à laquelle l'apôtre Paul fait allusion dans l'Épître aux Romains. Voir Rom. 12:12. La patience, au sens le plus élevé du terme, n'est pas une attitude passive et résignée, mais exprime une attente du bien active, persévérante et confiante.
Lorsque nous regardons un plan d'eau, nous ne percevons un reflet non déformé que si l'eau est calme. Une surface paisible est nécessaire pour produire un reflet parfait. Quand des pensées troublées, anxieuses ou obstinées sont remplacées par une confiance patiente et sereine dans le pouvoir de l'Amour infaillible et efficace, l'idée spirituelle nécessaire à la guérison se développe dans la conscience.
Bien que la victoire sur la volonté opiniâtre, l'amour de soi et l'autojustification exige de la patience, il est inévitable qu'elle soit remportée à mesure que le pouvoir de l'Amour, le dissolvant universel, est compris. Aussi inflexibles que paraissent les erreurs humaines, elles ne peuvent résister à ce qui est irrésistible.
Que résulte-t-il de cette dissolution ? Une vision plus claire et une meilleure expression de notre identité réelle, de notre individualité spirituelle d'enfants de Dieu. Le Christ, l'idée spirituelle de l'Amour, qui est toujours présent dans la conscience humaine, nous donne le pouvoir de surmonter toutes les erreurs cherchant à obscurcir notre identité véritable.
L'homme réel, créé à l'image de Dieu, est incapable d'une erreur. Il n'a pas besoin de se perfectionner. Il n'a pas perdu son état parfait pour tomber dans les erreurs mentales de la volonté opiniâtre, de l'autojustification et de l'amour de soi. Il ne reflète que l'Entendement du Christ et il est donc sans défaut, n'ayant besoin ni de se corriger ni de se régénérer. Cette vérité concernant notre véritable individualité spirituelle, à l'image de Dieu, doit être continuellement gardée à l'esprit tandis que nous nous efforçons de surmonter les erreurs de la personnalité matérielle qui masque l'individualité nous venant de Dieu.
La volonté opiniâtre est peut-être l'erreur qui est le plus en conflit avec la spiritualité. Elle est à l'origine de toute mauvaise action. Cette volonté veut être obéie, et si la loi divine, la règle de l'Amour, ne la contient pas ni ne la discipline, rien ne l'arrête, jusqu'à ce qu'elle obtienne ce qu'elle veut. La volonté opiniâtre fait partie intégrante de la croyance dans un entendement séparé de Dieu. Heureux l'enfant qui apprend, grâce à la discipline de parents sages, à réprimer la volonté personnelle pour se soumettre à la volonté divine ! Les adultes, quant à eux, apprennent souvent à vaincre cette erreur au moyen de la discipline qu'imposent les moments difficiles.
Nous devons tous être prêts à abandonner notre prétendue nature charnelle afin de démontrer notre véritable individualité, notre identité spirituelle. Cela ne s'accomplit pas en une fois. C'est une exigence qui revient régulièrement. C'est souvent lorsque nous faisons face à des situations difficiles que nous nous débarrassons de la matérialité; ce faisant, nous en retirons de riches avantages spirituels: la paix, la joie et la maîtrise de soi.
L'humilité est l'antipode de la volonté opiniâtre. « L'humilité est le marchepied pour accéder à une plus haute perception de la Divinité », écrit Mary Baker Eddy. Puis elle ajoute: « Des cendres du moi qui se dissout, la conscience qui s'élève recueille des formes nouvelles et une flamme étrange, et elle abandonne le monde. » Écrits divers, p. 1. Nous pouvons nous réjouir de chaque cendre du moi qui rabaisse l'orgueil et le contentement procurés par l'individualité matérielle et qui favorise notre humble prise de conscience du lien de filiation spirituelle entre Dieu et l'homme. La sainte humilité de Jésus-Christ lui permit de démontrer le pouvoir qu'a l'Amour de dissoudre les états d'erreur mentale les plus persistants se manifestant sous forme de maladie et de péché.
En exprimant réellement l'humilité, nous trouvons l'honnêteté nécessaire pour déceler la tendance à nous justifier. Quand nous sommes prêts à cesser de nous trouver des excuses pour nos erreurs et nos échecs, quand nous résistons à la tentation de les reprocher aux autres, quand nous sommes décidés à reconnaître la nécessité de nous corriger et demandons humblement à Dieu de nous montrer comment, nous sommes en passe de guérir l'autojustification. Nous devrons peut-être mener un rude combat pour faire taire l'erreur, mais l'Amour divin dissoudra cet obstacle qui entrave nos progrès spirituels.
La troisième erreur mentionnée, l'amour de soi, sous-entend l'égoïsme, l'égocentrisme. L'amour désintéressé est son antipode. Nous obéissons au « premier et [au] plus grand commandement », qui exige de nous d'aimer et d'honorer Dieu de tout notre cœur et de toute notre pensée, grâce à cet amour pur. Seule cette qualité nous permet d'obéir au second commandement qui, ainsi que nous le dit Jésus-Christ, requiert que nous aimions notre prochain comme nous-mêmes. Voir Matth. 22:35–40. C'est uniquement l'amour désintéressé qui met en pratique la loi et l'évangile.
Pourquoi est-il si important que nous travaillions à dissoudre la volonté personnelle, l'autojustification et l'amour de soi ? Parce que cette triple erreur adamantine « fait la guerre à la spiritualité et [...] est la loi du péché et de la mort. » Il nous faut combattre chaque jour cette triade afin de démontrer la vérité concernant notre individualité spirituelle qui n'inclut ni péché ni maladie.
Ce sont toujours des états mentaux qui ont besoin d'être dissous, non des états de la matière. La Christian Science, qui affirme que le corps matériel reflète les erreurs entretenues mentalement, traite la pensée troublée qui se projette sur le corps sous la forme d'une maladie. L'Amour divin, le dissolvant universel, dissout toute forme d'erreur mentale, « amen[ant] toute pensée captive à l'obéissance de Christ. » II Cor. 10:5. La guérison physique s'ensuit.
Il est profondément réconfortant de savoir qu'en comprenant que Dieu est l'Amour, l'humanité dispose d'un dissolvant universel qui dissoudra toutes les formes d'erreur mentale et leurs manifestations: les problèmes physiques, les relations tendues ou interrompues, les divisions, l'animosité, l'inimitié. Travaillons patiemment, avec obéissance, à appliquer ce dissolvant afin de répondre non seulement à nos propres besoins, mais aussi à ceux de notre famille, de notre église, de nos voisins et du monde.
