Mère de trois jeunes enfants, et m’occupant aussi d’autres membres de la famille, les journées s’écoulaient très rapidement, remplies par toutes sortes d’activités domestiques.
J’étais heureuse, oui, mais aussi luttant avec le sentiment d’être en retrait du monde, d’en être coupée, de le voir passer sans y avoir part, même d’en être exclue. Et un sentiment de culpabilité s’installait aussi, car, malgré le sincère désir de répondre à la demande pressante de prier spécifiquement pour le monde, les résolutions que je prenais de le faire n’aboutissaient pas.
A chaque difficulté rencontrée dans les activités quotidiennes, je pouvais aller au-delà du problème présent pour englober le monde dans la prière.
Puis un jour, pour la nième fois, j’étais intervenue en vain pour résoudre une dispute entre les enfants et, lasse, je m’étais retirée pour prier, au lieu de m’interposer. Très rapidement, une bonne entente est revenue, et j’ai entendu les rires des enfants. J’ai réalisé alors que le même type de prière était nécessaire, qu’il s’agisse d’une petite dispute entre frères et sœurs ou de conflits à l’échelon mondial.
Les « je veux ce que tu as », « c’est à moi, pas à toi, je ne te le prête pas », « tu dois faire ce que je te dis, je suis le plus fort », etc., c’est-à-dire l’expression de l’envie, de l’égoïsme, de l’avarice, de la volonté, de la domination, de la soumission, etc., tous ces péchés sont les mêmes, qu’ils soient exprimés par des individus ou par des collectivités. En niant toute réalité et tout pouvoir de tels sentiments dans la pensée des enfants, j’ai pris conscience qu’ils pouvaient rejeter ces fausses pensées et qu’ils étaient libres d’exprimer toutes leurs qualités innées, leur véritable caractère et identité en tant qu’enfants de Dieu. C’est ce qu’exprime Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Tout ce qui existe réellement est l’Entendement divin et son idée, et dans cet Entendement l’être intégral est révélé harmonieux et éternel. » (p. 151)
Cette conviction que je pouvais, à tout moment, m’attendre au bien pour mes enfants, je pouvais l’étendre à un contexte plus large, à un conflit spécifique ou global. Lorsque le résultat d’une telle prière est visible, comme ce fut le cas lorsque j’ai prié pour mes enfants, la conviction de l’efficacité de la prière est décuplée.
J’ai compris comment, sans avoir plus de temps disponible pour lire ou étudier, je pouvais apporter ma petite contribution à « la guérison des nations ». A chaque difficulté rencontrée dans les activités quotidiennes, je pouvais aller au-delà du problème présent pour englober le monde dans la prière.
Presque tous les problèmes du monde tendent à se manifester d’une manière ou d’une autre dans le cadre familial, et cela nous donne toutes les occasions nécessaires pour participer à leur guérison. Par exemple:
Lors de petits accidents, le passage suivant de Science et Santé m’a souvent aidée: « Les accidents sont inconnus à Dieu, l’Entendement immortel, et nous devons abandonner la base mortelle de la croyance et nous unir à l’unique Entendement, afin de remplacer la notion de hasard par le vrai sens de la direction infaillible de Dieu et de faire ainsi paraître l’harmonie. » (p. 424) Je suis convaincue que prier sur cette base est efficace, car j’en ai souvent constaté les bienfaits au niveau de la famille.
Comprendre, face à la maladie, que Dieu n’en est pas l’auteur et en avoir la preuve dans la guérison par la prière, c’est s’attaquer à la racine même de cette croyance.
Ce qui est possible au sein de la famille est réalisable, à plus forte raison, dans toute autre circonstance.
Lorsque certains échanges semblent engendrer une dispute ou une polémique, j’aime penser à ce que dit Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « L’intercommunication se fait toujours de Dieu à Son idée, l’homme. » (p. 284) Cette idée m’a bien des fois apporté le réconfort. Et avec un peu de patience et beaucoup d’amour, les incompréhensions se dissolvent. L’assurance que Dieu communique les idées nécessaires pour l’établissement de la paix à chaque partie concernée libère la pensée et exige simplement d’être soi-même à l’écoute de Sa parole. Ce qui est possible au sein de la famille, où les sentiments sont si forts, est réalisable, à plus forte raison, dans toute autre circonstance.
J’eus la réponse à ma quête et une grande paix s’installa en moi. Les nombreuses occasions que j’avais de me tourner vers Dieu pour résoudre les problèmes au sein de ma famille illustraient la possibilité que nous avons tous d’englober le monde dans nos prières. La frustration, le mécontentement, le découragement ont disparu et je me suis sentie devenir participante de la vie active, ayant un rôle défini à jouer. Ceci m’a donné un sentiment de direction et a conféré un but à toutes mes activités, même les plus répétitives, valorisant, à mes yeux en tout cas, le rôle de mère au foyer, et ouvrant toute grande la porte sur le monde.
Avec le Psalmiste, je peux vraiment dire: « Mon âme, bénis l’Éternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! » (Ps. 103). Et parmi les bienfaits que je chéris le plus, il y a cette paix avec laquelle on peut aborder tous les moments de la vie car la lumière divine est vraiment un puissant guide.
