Il semble parfois si naturel aux gens d'éprouver de la haine. Quelqu'un pourrait très bien se dire qu'il a tous les droits de haïr Untel parce que ce dernier se montre cruel envers les autres. Or, cette personne doit comprendre qu'il n'est pas naturel de haïr, et doit rester sur ses gardes afin de ne pas justifier des sentiments de haine.
La haine hypnotise. Elle provient de la croyance en un entendement séparé de Dieu. Il n'existe aucune bonne raison de haïr quelqu'un, parce que Dieu nous a tous créés parfaits et bons, comme Lui. Et il est beaucoup plus facile d'aimer de façon inconditionnelle si vous gardez à l'esprit l'image et la ressemblance de Dieu.
Il y a un an environ, j'ai dû me débarrasser de sentiments de haine. J'avais une amie qui m'était très chère. Nous étions toujours ensemble. Puis un jour, très soudainement m'a-t-il semblé, elle s'est mise à se droguer. Nos relations se sont très vite détériorées. J'avais l'impression que nous n'avions plus rien en commun. Nous continuions de nous parler, mais tous les jours, elle se vantait de passer des moments extraordinaires en fumant de la drogue et en s'enivrant. Je ne disais jamais rien à ce sujet, mais cela m'irritait profondément. Je pensais qu'elle se conduisait de façon grotesque parce qu'elle prenait de la drogue, et aussi parce qu'elle avait complètement changé de style de vie pour être «cool». En outre, elle était devenue prétentieuse.
Je me suis mise à la haïr, et cela me rendait malheureuse. Je savais que ce n'était pas bien, et je me tournais souvent vers Dieu, mais pour une mauvaise raison: je m'apitoyais sur mon sort. Pendant quelque temps, j'ai justifié cette haine en me disant qu'il n'y avait aucun mal à être en colère parce qu'elle était devenue désagréable et qu'elle était en train de gâcher sa vie. Cependant, les jours passaient et il n'y avait aucune amélioration. Au contraire, ma haine grandissait. Et les histoires qu'elle me racontait me déprimaient.
Comme tout cela me contrariait vraiment beaucoup j'en ai parlé pendant la classe, à l'école du dimanche. Ma monitrice a été d'une grande aide. Elle a expliqué que la haine est comme une épée à deux tranchants: en essayant de nuire à quelqu'un, vous finissez par vous blesser. Je me suis rendu compte que c'était vrai. Dans Écrits divers, Mary Baker Eddy cite Hannah More: «Si je voulais punir mon ennemi, je lui ferais haïr quelqu'un.» Écrits divers, p. 223.
Cela m'a réveillée. J'ai compris que ce n'était pas réellement cette fille qui me rendait malheureuse. C'étaient les pensées de haine qui avaient besoin d'être corrigées. J'ai pensé à Jésus-Christ et à tous les gens qui l'ont persécuté. Malgré les persécutions, il continuait de les aimer et tentait de les aider.
Il me fallait comprendre que nous sommes tous les enfants de Dieu et que Dieu aime chacun de nous de la même façon, y compris cette fille. Elle était tout aussi guidée et protégée par Dieu que je l'étais ! Dieu fit tout ce qui est réel. Et Il créa tout parfait. Chacun de nous est capable d'exprimer Ses qualités d'amour, de bonté, de force, d'intelligence, de compréhension, de douceur – tout bien. Le mal est une illusion. En vérité, Dieu remplit tout l'espace et il n'y a pas de place pour l'erreur ou le mal. Il est impossible de ne pas être parfait, aimé et guidé par Dieu.
En prenant conscience de tout cela, j'étais maintenant prête à voir en cette fille l'enfant de Dieu. Je me suis efforcée de corriger les pensées de haine en sachant que les mauvais penchants étaient irréels. Au lieu de la blâmer, j'ai prié afin de savoir qu'elle était protégée et que Dieu lui montrait comment bien agir.
Je suis beaucoup plus patiente avec elle à présent. Et je suis sûre que cela l'aide bien plus que ma haine aveugle. Je sais que cela m'aide. Haïr n'est jamais une solution.
