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A la jeune femme d'Oslo...

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 1997


Vous ne vous souvenez sans doute pas de moi. C'est surtout mon amie qui vous a parlé lorsque nous sommes descendues du trolley. Vous lui avez dit que vous aviez faim, que vous étiez sans domicile et que vous aviez besoin d'argent. Puis vous vous êtes mise à tousser et avez serré contre vous votre pull-over trop mince pour vous protéger du vent froid du soir.

Je ne parle pas le norvégien, mais il était évident que vous étiez dans une situation difficile. Je suis heureuse que mon amie vous ait donné un peu d'argent. Et elle n'a pas résisté à l'envie de vous dire: « Faites bien attention à vous. » Pendant une seconde, une lueur de défi s'est allumée dans votre triste regard bleu. Puis, vous avez hoché la tête, esquissé un sourire et avez disparu dans l'ombre.

Depuis ce soir-là, je pense beaucoup à vous. Je vous ai même donné un nom: Inger. Et le plus étrange, Inger, c'est que c'était la première fois que je vous voyais, mais j'ai tout de suite eu l'impression de vous connaître. Peut-être parce que j'avais déjà vu cette expression dans vos yeux. Je l'ai vue dans les yeux de jeunes femmes et de jeunes gens à New York, Londres, Paris, Athènes, Kingston, Stockolm et Boston. Je l'ai vue dans les yeux d'enfants de ma famille.

Je me trompe peut-être, Inger, mais je crois que cette expression dans votre regard était un cri d'appel et un avertissement. Elle disait: «Écoutez-moi, aidez-moi, donnez-moi un tout petit peu de votre temps. Mais par pitié, n'essayez pas de diriger ma vie. J'ai besoin de donner un sens à ma vie par moi-même. J'ai besoin de trouver – peut-être en souffrant – ce en quoi je peux croire, et ce en quoi je ne peux pas croire. Je vous demande donc de me faire confiance, non de me critiquer ou de me juger. J'ai besoin de votre soutien, de votre affection, et peut-être même de vos prières.»

Vous savez, Inger, il y a des signes encourageants. Dans le monde entier, on se met à écouter les voix jeunes comme la vôtre. On commence à s'inquiéter du fait que vous ayez faim et soyez sans domicile. Ou que vous ayez été maltraitée. Ou qu'un gang terrorise votre quartier. Ou que quelqu'un vous force à vous prostituer. Ou que vous faites face à tout cela en buvant et en prenant de la drogue afin de pouvoir dormir la nuit.

Un grand nombre de gens s'inquiètent vraiment de votre sort. Et ils apportent leur aide de façon très concrète. Ils organisent de nouvelles associations d'entraide et des centres d'hébergement pour adolescents. Et ils apprennent à vous écouter.

Vous et moi, Inger, savons qu'il est essentiel d'écouter. Aux États-Unis, un jeune garçcon de onze ans a déclaré: « Parfois, les adultes écoutent, mais pas beaucoup. Ils sont préoccupés par leur travail... Je pense qu'il n'y aurait pas autant de violence si les gens écoutaient vraiment.» Carnegie Council on Adolescent Development, in "Teen-age Wasteland", The Boston Globe, 15 octobre 1995.

Or nous, les adultes, nous devons faire plus que simplement écouter. Il arrive des choses extraordinaires non seulement quand on écoute, mais aussi quand on prie. Comme le fait Mark Terrell à Spokane, dans l'État de Washington (U.S.A.). Mark est un jeune prédicateur. Il n'a pas d'église. Il prêche dans la rue, à chaque adolescent sans abri qu'il rencontre.

Bien entendu, Mark fournit des vêtements, des couvertures et de la nourriture aux jeunes qui en ont besoin. Il prie aussi, et c'est la chose la plus importante. Nuit après nuit, il dit aux jeunes qui sont dans la rue que Dieu les aime. Récemment, un jeune homme qu'il avait aidé lui a confié: « Tu sais, j'aime bien parler avec toi, parce que je me sens toujours mieux après. Tu écoutes ce que j'ai à dire.» Kelly McBride, "Young minister brings God's message to homeless teens", The Bulletin (Bend, Oregon), 4 octobre 1996.

Dieu comprend exactement ce que vous êtes vraiment. Et Il vous aime.

Vous pensez peut-être, Inger, que j'attache trop d'importance à l'idée qu'il faut non seulement écouter, mais aussi prier. Or, si nous nous contentons d'écouter les gens nous raconter leurs problèmes, nous ne parviendrons peut-être jamais à les aider à les résoudre. Nous allons peut-être avoir l'impression d'être dépassés par l'ampleur de la diffi culté. D'un autre côté, si nous n'écoutons pas la personne que nous essayons d'aider, nous ne saurons pas nécessairement comment prier.

Quand on y réfléchit bien, prier c'est écouter au sens le plus profond du terme. C'est écouter Dieu. C'est porter devant Dieu ce qui vous rend triste, vous ou quelqu'un d'autre, ce qui vous blesse, ce qui vous inquiète. C'est comprendre qu'il existe quelque chose de bien plus grand que tout cela – bien plus grand que tous les problèmes du monde mis ensemble. Et ce quelque chose, c'est Dieu. C'est comprendre que Dieu est tout ce qui est vrai dans la vie, et qu'Il aime chacun de Ses enfants bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer.

Inger, je crois que la prière, c'est aussi autre chose. C'est ressentir du fond du cœur que Dieu vous écoute, qu'Il vous entend et qu'Il vous entendra toujours. Michée, l'un des grands prophètes de la Bible l'exprime de façon très simple: « Mon Dieu m'exaucera» Michée 7:7., affirme-t-il.

Dieu ne vous entend pas d'une manière matérielle, cependant, comme quelqu'un qui écoute son interlocuteur parler au téléphone. Il vous entend spirituellement – comme quelqu'un qui vous connaît si bien et vous aime tant qu'il comprend automatiquement ce dont vous avez besoin, à quel moment et pourquoi.

En réalité, Dieu comprend exactement ce que vous êtes vraiment. Et Il vous aime. Parce que tout ce qu'Il voit et entend de vous est bon. Il ne voit rien de mauvais en vous, parce qu'Il n'a rien créé de mauvais. Et Il a créé tout ce qui existe.

Dieu exauce vos prières par Sa totalité. Lorsque vous ressentez cette totalité, même un tout petit peu, quelque chose se transforme en vous. Vous vous sentez mieux. Vous sentez la lumière de l'amour et de la paix de Dieu vous réchauffer. Les choses qui semblaient dangereuses ou menaçantes disparaissent, parce que vous voyez que Dieu est plus fort et plus grand qu'elles, en des proportions infinies.

Inger, je ne comprendrai sans doute jamais la profondeur des difficultés au milieu desquelles vous vous débattez. Mais je sais une chose. Ces circonstances, même si elles sont terribles, n'ont jamais altéré l'essence pure, véritable, spirituelle, de votre être. La belle et noble individualité qui est celle de l'enfant de Dieu.

Cette identité réelle qui est la vôtre est absolument indestructible. Comme la fleur qui sort toute fraîche au printemps – même si l'hiver a été rude. Cette identité survivra toujours, parce qu'elle a été créée par Dieu et qu'elle vit en Dieu. Et pour Dieu.

Une Américaine nommée Mary Baker Eddy écrivit un livre, et j'espère que vous aurez un jour l'occasion de le lire. Il s'intitule Science et Santé avec la Clef des Écritures et explique certaines des choses que j'ai essayé d'exprimer dans cet article. Il dit en particulier: «L'Amour ne perd jamais de vue la beauté.» Science et Santé, p. 248. J'aime penser que c'est aussi vrai à votre sujet, que Dieu est «l'Amour» et que vous êtes la «beauté».

Inger, je ne vous reverrai sans doute jamais. Mais cela n'est pas très grave. Dieu, Lui, ne vous perdra jamais de vue.

Avec toute mon affection, Mary

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