Quand les enfants sont très jeunes, leurs parents sont capables, en général, de réparer les injustices qu'ils rencontrent. Le chat a cassé un jouet. L'astronaute a perdu sa tête. Ce n'est pas juste. Cependant, on lui recolle la tête et tout va bien. Le petit frère dribble et lance le ballon, dribble et lance le ballon, sans jamais atteindre le panier. Cela aussi, c'est injuste. Alors, il grimpe sur les épaules de son père et réussit à faire entrer le ballon dans le panier.
Or, quand les enfants deviennent un peu plus grands, ils doivent faire face à des injustices que leurs parents ne peuvent pas toujours réparer. A l'école, certains élèves sont méchants. Quel-qu'un triche lors d'un contrôle, ne se fait pas prendre et gagne même le prix du meilleur élève de la semaine. Puis, très vite, ces petites injustices pâlissent pour laisser place à un monde où il arrive des choses vraiment terribles à des enfants et à des adultes qui n'avaient rien fait de mal.
Pour peu que tout continue de s'enchaîner ainsi, il s'ensuit une lutte intérieure entre l'idéalisme de la jeunesse et la désillusion, et on donne au résultat final le nom de réalisme. La justice et l'injustice, la bonté et l'indifférence se côtoient. Mais cette vision «réaliste» de l'existence est-elle vraiment une vision réelle ? Accepter cette vision équivaut-il à comprendre ce qu'est la vie ?
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