Parfois, le mal semble se présenter à nous de façon inattendue, sous la forme d'une peur totalement irrationnelle. Cette peur nous paraît si réelle que nous croyons avoir un gros problème à résoudre ou un énorme obstacle à surmonter. C'est d'autant plus troublant que, souvent, nous ne parvenons pas à mettre le doigt sur l'origine de la difficulté.
Même ces peurs énigmatiques – qu'on appelle quelquefois phobies – peuvent se dissiper en présence de la lumière du Christ, la Vérité, et être vues pour ce qu'elles sont: rien. Cette lumière éclaire notre conscience grâce à la prière qui affirme avec persistance notre nature spirituelle véritable d'idée de Dieu. Jésus-Christ exposa, et démontra, cette véritable individualité de l'homme à l'image de Dieu.
Nous devons être vigilants afin de ne pas ressasser des problèmes ou nous attendre à des catastrophes possibles, mais il nous faut au contraire prendre conscience avec humilité de la totalité de l'Amour divin. En priant ainsi, nous devenons convaincus de la totalité de l'Amour et cette certitude annihile inévitablement tout ascendant que la peur prétend avoir sur notre vie. Nous lisons dans la Bible: «La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte.» I Jean 4:18. Reconnaître notre véritable identité d'enfant bien-aimé de Dieu nous permet de desserrer l'étau mental de la peur. Quand nous voyons vraiment que rien en dehors de Sa bonté n'existe dans l'univers spirituel de Dieu, la peur doit disparaître.
Si nous espérons que Dieu nous apportera sur un plateau cette vérité qui guérit, nous serons sans doute déçus. En général, elle ne descend pas du ciel comme un coup de tonnerre ! Cependant, le Christ, la Vérité, vient d'une façon qui est adaptée à notre compréhension du moment, et réconforte immédiatement. Parfois, ce réconfort est si précieux qu'il devient un bâton sur lequel s'appuyer en période de crise.
C'est ce qui m'est arrivé un jour: de façon soudaine et inexplicable, je me suis mise à avoir peur de conduire. J'avais beaucoup conduit au cours des années, sans éprouver d'inquiétude la plupart du temps. A présent, j'avais peur de me rendre n'importe où en voiture, tout au moins quand je conduisais. Le soir, dans mon lit, j'étais prise de panique en pensant au long trajet que je devais faire en auto jusqu'à mon lieu de travail le lendemain ou à tout autre trajet qu'il me faudrait accomplir. J'avais essayé de prier pour me débarrasser de la peur, mais mes prières ne semblaient aboutir à rien. Cela était en partie dû au fait que je m'étais absorbée dans le problème au point de croire que je faisais face à quelque chose de réel qu'il me fallait surmonter avant de pouvoir conduire en toute sécurité. J'étais de plus en plus terrifiée. Puis un jour, ce fut mon tour de conduire un groupe de professeurs à un stage. J'avais très sérieusement envisagé de me faire porter malade afin de ne pas avoir à conduire. J'en étais arrivée là.
Comme je l'avais fait si souvent auparavant, j'ai eu recours à la Bible et à Science et Santé. J'ai tous les passages que j'ai trouvés sur la sécurité. Celui qui suit, tiré de Science et Santé, me semblait tout particulièrement approprié: «Les accidents sont inconnus à Dieu, l'Entendement immortel, et nous devons abandonner la base mortelle de la croyance et nous unir à l'unque Entendement, afin de remplacer la notion de hasard par le vrai sens de la direction infaillible de Dieu et faire ainsi paraître l'harmonie.» Science et Santé, p. 424. Je savais que l'Amour divin gouvernait tout et que j'étais éternellement entourée de cet Amour. Par conséquent, je devais être capable de m'en remettre, en toute confiance, à l'amour immuable de Dieu pour ma sécurité. Je savais que cette prière devait m'apporter la paix et la liberté. Et néanmoins, j'avais encore peur.
J'en étais si agacée que je me levais de ma chaise en souhaitant pouvoir tout simplement oublier le problème. Une pensée m'est alors venue à l'esprit de façon si claire qu'elle m'a réveillée: «Mais ça n'est rien du tout ! Vas-y, conduis et ne t'inquiète pas.» C'était comme si, tout à coup, je sortais des ténèbres pour aller vers la lumière où tout avait un aspect différent. En outre, j'éprouvais un merveilleux sentiment de paix.
Le lendemain matin, je suis montée dans la voiture comme si de rien n'était, je suis allée chercher les trois professeurs et les ai conduits au stage. Et ce n'était rien du tout ! Je n'ai même pas pensé à avoir peur, et ce fut la fin du problème.
La solution à apporter à ce qui fut tout de même une peur paralysante paraissait si simple que cela ne ressemblait même pas vraiment à une guérison. J'avais l'impression d'avoir «triché», de n'avoir pas fait ce qu'il fallait. Puis j'ai compris qu'il s'agissait d'une des plus belles guérisons qui soit, accompagnée de progrès spirituels. Un rayon de lumière de la Vérité avait traversé le brouillard épais de l'inquiétude, voilà ce qui s'était passé. Il avait dissipé la peur de façon si naturelle sur le plan humain que je n'avais même pas la sensation qu'il y avait eu un problème. Lorsque j'ai enfin vu que cela n'avait jamais eu de réalité, que ce n'était rien du tout, qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, le problème a disparu. J'ai alors pu vivre de façon parfaitement normale. En fait, la peur a disparu au point que je ne me souviens même pas réellement de ce qu'on ressent quand on a peur de conduire. Ce que j'ai compris sur le plan spirituel, néanmoins, m'est resté et m'a aidée à de nombreuses occasions.
Qu'il est réconfortant de savoir que nous n'avons pas à être les esclaves de peurs agressives ! Le Christ est toujours avec nous pour nous bénir et éclairer notre conscience de sa lumière. Il nous faut simplement être réceptif à la vérité de notre identité en tant que l'idée de Dieu afin de voir ces peurs et ces fausses croyances disparaître de notre existence.
