«Je ne voulais blesser personne.» «Je ne tenais pas à m’attirer d’ennuis pour une si petite chose.» «Tout le monde déforme un peu la vérité de temps en temps.» Quelles que soient les raisons invoquées pour justifier les petits mensonges — et même les gros — nous savons bien qu’ils ne reflètent pas la vérité, et tout ce que nous pourrons dire pour les excuser n’y changera rien. Mais que faire lorsqu’un mensonge semble être une bonne solution pour soi-même ou une personne proche? Existe-t-il une raison impérieuse pour être sincère et dire la vérité?
La plupart d’entre nous se sont certainement trouvés devant ce dilemme à un moment où à un autre. Cela m’est arrivé quand j’étais au lycée. J’avais un travail pendant l’été qui me permettait de faire du cheval toute la journée sur la plage, tous les jours de la semaine. Je servais de guide à des groupes de touristes qui faisaient une promenade à cheval pendant une heure. En général, tout se passait très bien. J’étais responsable des chevaux et de leurs cavaliers durant ces sorties. Il y avait peu de règles à suivre, mais elles étaient très importantes. Ainsi, nous ne devions jamais laisser les chevaux aller au petit galop lorsque des gens jouaient sur la plage un peu plus loin devant nous.
Un jour, cependant, je me suis laissé distancer par la vingtaine de personnes dont j’avais la charge. Alors que nous allions au petit galop sur la plage, je leur ai crié de s’arrêter ou de ralentir, mais ils ne m’ont pas entendue. Une famille, qui était en train de s’amuser sur la plage, s’est soudain retrouvée au beau milieu d’un groupe de cavaliers chevauchant à bride abattue. Personne n’a été blessé, mais vous imaginez aisément la peur et la colère de ces gens.
Lorsque mon groupe s’est arrêté, nous sommes allés nous excuser auprès d’eux. Mais ils étaient si furieux qu’ils voulaient aller se «plaindre auprès des autorités». Rien ne semblait pouvoir les calmer.
J’avais été élevée dans la Science Chrétienne, mais je dois avouer qu’à ce moment-là, mes pensées n’étaient guère chrétiennes. Je ne pensais à rien d’autre qu’à la situation fâcheuse dans laquelle je me trouvais. Qu’allais-je raconter au propriétaire du centre d'équitation? J’ai échafaudé plusieurs scénarios: 1) ne rien lui dire en espérant que cette famille renoncerait finalement à porter plainte; 2) lui expliquer ce qui s’était passé, mais me justifier en accusant les autres cavaliers, ou même les gens sur la plage, d’avoir manqué de prudence. En réfléchissant à ces différentes versions, je redoutais la réaction du propriétaire. C’était un ami et quelqu’un de très estimable, capable néanmoins de colères terribles dont je ne voulais pas faire les frais.
Dix minutes avant la fin de la promenade, je m’en suis finalement remise à Dieu. J’étais sûre que Dieu, qui est omniprésent et omnipotent, était en ce moment même avec nous, nous protégeant sans cesse. Ni moi ni personne ne s’était jamais trouvé, ne serait-ce qu’un seul instant, en dehors de Sa sollicitude ou de Son gouvernement bienveillants.
Existe-t-il une raison impérieuse pour être sincère et dire la vérité ?
Ce désir de se tourner vers Dieu, l’origine de tout ce qui est vrai et bon, a eu un effet immédiat. La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’était un vers d’un poème de Mary Baker Eddy, découvreuse et fondatrice de la Science Chrétienne: «Montre-moi comment, Berger, / Te suivre aujourd’hui...» Écrits divers, p. 397. Cette idée simple m’a apaisée et m’a permis de comprendre que Dieu me montrerait ce que je devais faire.
Soudain, j’ai su que je devais être franche et honnête. Il était dans ma nature divine même de dire la vérité. Étant l’enfant de Dieu, Son image et Sa ressemblance, je reflétais uniquement la bonté et la grâce de Dieu. Toutes mes inquiétudes ont disparu. La situation n’avait pas changé, mais, puisque j’étais le reflet de Dieu, quelle que soit l’issue des événements, j’étais sûre de bien agir en racontant la vérité au propriétaire.
Comment pouvais-je être si sûre et rassérénée? J’avais pris le parti de Dieu et de l’honnêteté. J’avais compris qu’il valait mieux affronter la situation en m’appuyant sur la réalité spirituelle.
Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé: «Honnêteté est pouvoir spirituel. » Science et Santé, p. 453. Elle ne dit pas que l’honnêteté donne un pouvoir spirituel, mais qu’elle est, en soi, pouvoir spirituel. Dieu est la Vérité, et Il est tout-puissant. Choisir d’agir en toute honnêteté, c’est choisir la totalité de Dieu, le bien toujours présent. Rien de nuisible, de dangereux ni d’effrayant ne saurait résister à la présence de l’amour et de la sollicitude de Dieu.
Choisir d’agir en toute honnêteté, c’est choisir la totalité de Dieu, le bien toujours présent.
Dans la Bible, un homme nommé Joseph dut affronter une situation similaire. Après l’avoir tenté, la femme de Potiphar l’accusa injustement. Bien que Potiphar, enflammé de colère, l’ait fait mettre en prison, Joseph fit l’apprentissage de la grâce et de l’humilité. Ce sont ces qualités qui le mirent certainement à même d’aider sa famille et le peuple d’Égypte à survivre à la famine. (Vous trouverez l’histoire de Joseph dans le livre de la Genèse.)
En arrivant au centre d’équitation, j’ai raconté ce qui s’était passé le plus honnêtement possible, en toute franchise. Le propriétaire ne s’est pas fâché. Il a apprécié le fait que je lui ai tout raconté et a déclaré que j’avais certainement agi de mon mieux en la circonstance. A ma connaissance, les gens ne se sont jamais plaints auprès des autorités. L’incident était clos.
J’ai ainsi appris combien il est important de se laisser guider par Dieu. Chaque fois que l’on prend position en faveur de l’honnêteté, ce choix devient plus facile et plus évident à faire par la suite. En effet, être honnête, c’est demeurer fidèle aux faits spirituels, lesquels sont soutenus par toute la puissance de Dieu.
