Lorsque j'étais petite, je guéris de son habitude de fumer un homme qui m'était très cher grâce à quelques paroles toutes simples. Je ne me rappelle pas mot pour mot ce que je lui ai dit, mais je me souviens de l'affection profonde que j'avais pour lui. Il me paraissait absolument impossible qu'une personne aussi admirable ne puisse s'empêcher de fumer ou qu'elle puisse seulement en avoir envie. Je pus facilement faire la distinction entre cet homme et cette mauvaise habitude. A ma façon, et très simplement, j'avais commencé à percevoir sa nature véritable – l'image et la ressemblance de Dieu. Et il fut guéri.
On dit souvent que les enfants expriment d'une façon merveilleuse la pureté, l'innocence et l'amour. Toutefois, à force d'être exposés à l'agitation du monde, nous avons tendance à perdre ces qualités propres à l'enfance. Or, il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi. On peut les cultiver et les préserver en comprenant qu'elles sont inhérentes à chacun de nous en tant qu'enfants bien-aimés de Dieu. Elles nous sont bénéfiques, tant à nous qu'à notre prochain, et elles sont essentielles pour suivre Jésus-Christ et pratiquer la guérison chrétienne.
Nous entretenons ces qualités grâce à la prière, ainsi qu'en nous efforçant humblement de faire le bien, d'être bons et de voir le bien autour de nous. En réalité, ce sont des qualités de Dieu, le bien infini, reflétées par l'homme, et c'est pourquoi elles sont inhérentes à notre être.
La prière utilise le pouvoir de la pureté, de l'innocence et de l'amour, pouvoir qui a sa source en Dieu, en établissant ces qualités dans la pensée et en en cultivant l'expression dans notre vie. Du fait que l'homme est le reflet de Dieu, son origine et sa vie sont caractérisées par la pureté. Lorsque notre pensée reste unie à Dieu, et que nous nous attachons à la véritable nature de l'homme, nous manifestons davantage Sa bonté dans notre existence quotidienne. Cette innocence constitue une base spirituelle sur laquelle fonder notre raisonnement et notre confiance en Dieu, le bien. L'innocence véritable, qui n'est pas de la naïveté, inclut la compréhension scientifique de la perfection de Dieu et de la perfection de l'homme, la ressemblance parfaite de Dieu – et nous permet d'aimer d'une manière inconditionnelle. Ces qualités divines, gardées bien présentes à la pensée, nous ouvrent les yeux et nous donnent une vision correcte de l'homme, une vision divinement inspirée qui guérit.
L'innocence véritable nous permet d'aimer d'une manière inconditionnelle. Jésus accueillit les petits enfants à bras ouverts, les incluant dans sa mission de guérison.
Dans l'Évangile selon Marc, il est rapporté qu'un jour, alors que Jésus enseignait, «on lui amena des petits enfants afin qu'il les touchât», mais les disciples ne voulaient pas qu'on dérange le Maître, et ils reprirent ceux qui l'interrompaient. Jésus répondit: «Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.» Marc 10:14. Jésus les prit alors dans ses bras et les bénit. Il voyait que chacun d'eux appartenait à Dieu — et il les accueillit à bras ouverts, les incluant dans sa mission de guérison. Ils ont dû être tout naturellement attirés par son affection inconditionnelle, offerte à tous.
Discernant à quel point l'humanité avait besoin du pouvoir divin de guérison et de rédemption, Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, a décrit les qualités de l'enfant comme étant au cœur d'une mission de guérison efficace: «Enfants bien-aimés, le monde a besoin de vous — et davantage en qualité d'enfants qu'en qualité d'hommes et de femmes: il a besoin de votre innocence, de votre désintéressement, de votre fidèle affection, de votre vie sans souillure. Il vous faut aussi veiller, et prier afin de conserver immaculées ces vertus, et de ne pas les perdre au contact du monde. Quelle plus noble ambition y a-t-il que de maintenir en vous-mêmes ce que Jésus aimait et de savoir que votre exemple, plus que des paroles, constitue un critère de morale pour l'humanité!»Écrits divers, p. 110.
Notre désir de mener une vie sans souillure, qui ne soit pas ternie par la dureté et la négligence du monde et de ses éléments, nous guidera vers la guérison pour nous-mêmes et pour les autres. Que nous répondions à l'appel de quelqu'un demandant de l'aide par la prière, ou que nous nous conformions à ce qui est exigé de nous, c'est-à-dire refléter l'amour de Dieu dans nos contacts quotidiens avec notre prochain, nous avons tous une mission de guérison a remplir en laissant notre pureté luire sans réserve sur tous comme une lumière.
Récemment, alors que j'allais prendre l'avion, je sentis soudain des petits bras s'accrocher à moi: c'était une petite fille que je ne connaissais pas. Je me baissais et elle m'entoura de ses bras; nous nous sommes embrassées comme des amies qui ne se seraient pas vues depuis longtemps. Sa grand-mère se chargea alors de me la présenter. La petite fille me regarda et dit: «Je t'aime bien.» Nous nous sommes de nouveau embrassées avant de nous dire au revoir. Cet incident m'a rappelé combien l'amour que Dieu exprime en nous est inconditionnel. Ceux qui étaient assis aux pieds de Jésus et ceux qu'il a guéris ont dû sentir la tendre influence de l'Esprit, la douce présence, l'étreinte ferme, le profond amour exprimé sans crainte qui témoignent du pouvoir de Dieu démontré. Nous aussi, nous pouvons exprimer ce pouvoir en cultivant chaque jour en nous-mêmes la pureté, l'innocence et l'amour. C'est là un bon point de départ pour notre mission de guérison.
