Mary Baker Eddy écrit à propos de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Le livre d'étude de la Science Chrétienne préserve le christianisme primitif, montre comment le démontrer, et demeure logique dans ses prémisses et ses conclusions, du début à la fin. Se pourrait-il que les Scientistes adhèrent à ses enseignements, établissent leur pratique de la guérison sur ses fondements, accomplissent avec succès des guérisons et deviennent des modèles de vertu si ce livre était absurde et non scientifique? Ne reconnaît-on pas l'arbre à ses fruits?» The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 111.
Comme le montre sa correspondance, Mary Baker Eddy savait combien il était nécessaire que la pratique de la guérison chrétienne soit efficace. C'est pourquoi elle travaillait sans cesse à rendre plus compréhensible son livre d'étude sur la Science de la guérison-Christ. A la fin de janvier 1902 paraissait la 226e édition de Science et Santé. Les lecteurs qui connaissaient bien le livre s'aperçurent tout de suite qu'il s'agissait là d'une révision majeure. Mary Baker Eddy avait consacré de nombreux mois à cette tâche, assistée de deux de ses élèves, Edward A. Kimball et William P. McKenzie. Elle modifia, de façon significative, l'ordre des chapitres, qui devint définitif, et elle en ajouta un qu'elle plaça à la fin de l'ouvrage, «Les fruits de la Science Chrétienne», composé de récits de guérisons parus dans les pages du Christian Science Journal et du Christian Science Sentinel. Ces guérisons avaient un point commun: elles s'étaient toutes produites grâce à la seule lecture de Science et Santé. Mary Baker Eddy entreprit également la révision de toutes les notes marginales de son livre et réécrivit certaines d'entre elles. Pour connaître l'origine des notes marginales et pour plus d'informations à ce sujet, voir l'éditorial «Science and Health: textbook for self-improvement», paru dans The Christian Science Journal de septembre 1993. Elle demanda aussi à Kimball et à McKenzie de s'assurer que toutes les citations bibliques étaient conformes à la version King James. D'autre part, elle numérota les lignes pour la première fois.
Tout au long de l'annèe 1902, Mary Baker Eddy relut, page par page, la nouvelle révision de son livre. En 1902, cette lecture avait pour but d'apporter des corrections à l'ouvrage, alors qu'en 1907, comme elle le déclare dans Science et Santé (xii:21–22), elle relut le livre «afin de rendre clair son idéalisme». Cela l'amena à systématiser l'emploi des majuscules pour les mots ayant trait à Dieu, à supprimer les phrases et les paragraphes redondants et à ajouter quelques éléments nouveaux. Au cours du printemps 1903, Mary Baker Eddy écrivit à Albert F. Conant, qui préparait la concordance:
Je pourrais apporter d' «ultimes changements à Science et Santé» tant que je lirai ce livre! Mais je m'en abstiendrai désormais, aussi pouvez-vous terminer la concordance dès à présent. Document du Service historique de L'Église Mère: L08403.
La révision de Science et Santé n'était que l'une des nombreuses tâches continuelles que se donnait Mary Baker Eddy. Comme elle l'écrivit à un ami: «Je consacre tout mon temps à travailler pour l'humanité.» Document du Service historique: L14299. Remerciant deux élèves qui lui avaient offert un exemplaire de la traduction du Nouveau Testament par Wycliffe, elle leur écrivit:
Que Dieu m'ait choisie pour cette mission, que l'œuvre de ma vie soit l'accomplissement d'une ancienne prophétie et que je sois le scribe qui trace la voie infinie de Son salut, voilà qui me semble aujourd'hui merveilleux! O puisse-t-Il me garder aux pieds du Christ, purifiant la compréhension humaine et la baignant de mes larmes, l'essuyant de mes cheveux – les lambeaux de ma compréhension «comptés» par Dieu pour rendre les hommes sages à salut. Document du Service historique: F00246.
Le salut représentait pour Mary Baker Eddy la compréhension et la démonstration scientifiques de la suprématie de Dieu, guérissant le péché et la maladie. A cette époque, elle ne cessait d'écrire à ceux qui étudiaient la Science Chrétienne combien il était important que les guérisons soient rapides et complètes. Elle écrivit ceci à son cousin, Alfred Baker, un ancien médecin devenu Scientiste Chrétien:
Les malades ont besoin de vous, et vous pouvez faire beaucoup de bien en les guérissant. La Cause réclame un million de fois plus de praticiens que de professeurs. Celui qui guérit le mieux est le meilleur Scientiste. Il prendra la place que Dieu réserve à tous. Document du Service historique: V00274.
Au rédacteur du Journal et du Sentinel, elle écrivit:
J'ai commencé cette grande œuvre et réveillé les gens par la démonstration, non par des paroles mais par des œuvres. Nos périodiques doivent inclure davantage de témoignages... La guérison est le meilleur des sermons, la meilleure des conférences et la démonstration complète de la S[cience] C[hrétienne]. Une fois guéris, les pécheurs et les malades sont nos meilleurs témoins. Document du Service historique: L03057.
A un élève de Boston:
... Je demeure convaincue que le plus grand besoin de notre Cause est d'avoir de meilleurs praticiens. Ceux qui ont de l'expérience, possèdent un caractère chrétien et font preuve de compétence, sont plus utiles, bien plus utiles, pour démontrer la S. C. en s'employant à cette tâche qu'en créant des églises. Document du Service historique: L15516.
A un praticien de la Science Chrétienne:
A moins que nous ayons de meilleurs praticiens, et que nous accomplissions, d'abord et avant tout, davantage d'œuvres de ce genre, notre Cause ne pourra «résister et ayant tout accompli subsister».
La démonstration, c'est toute la Science Chrétienne, rien d'autre ne donne la preuve de son efficacité, rien d'autre ne la préservera ni ne la gardera à nos côtés. Dieu l'a déclaré et Jésus-Christ l'a prouvé. Document du Service historique: L08352.
Et à un professeur de Science Chrétienne:
... la guérison des malades et la réforme des pécheurs démontrent la Science Chrétienne, et rien d'autre ne le peut ni ne le fait.
Chère enfant, n'allez-vous pas vous employer à vous élever à cette hauteur de sainteté? Rien n'est plus indispensable à votre propre bonheur et à votre propre élévation, au succès de notre Cause et à la gloire de guider la race humaine en l'élevant, que cette seule démonstration. C'est elle qui m'a permis d'attirer l'attention du monde. Ni mes paroles ni mes écrits, ni mes sermons ni mes élèves, ou ceux qui adhèrent à mes enseignements, n'auraient pu, n'ont pu, y parvenir. Mais les merveilleuses guérisons que j'ai accomplies y sont parvenues. Document du Service historique: H00071.
Les guérisons effectuées par Mary Baker Eddy étaient toujours «merveilleuses» comme l'a raconté une de ses élèves demeurant dans sa maison. Lors de la foire annuelle de l'État du New Hampshire, en 1901, Mary Baker Eddy vit un artiste de cirque qui avait une blessure à l'œil. L'homme lui rendit visite par la suite:
Un jour, un homme qu'elle avait vu sauter d'une hauteur prodigieuse vint la voir. Il portait des lunettes noires. Elle lui demanda s'il n'avait pas eu peur au moment de sauter dans le vide. Il lui expliqua que s'il lui arrivait un jour d'avoir peur de sauter d'une trop grande hauteur, le saut lui serait fatal. Elle lui tint pendant un moment des propos inspirés qui eurent pour effet de l'éclairer mentalement, ce que révélait l'expression de son visage. Puis elle lui reparla de son absence de crainte, et il affirma à nouveau qu'il n'éprouvait aucune crainte au moment de sauter, sachant qu'il en était capable. Elle lui demanda alors: «Pourquoi ne pas appliquer la même règle à vos yeux?» Il lui répondit qu'il avait perdu l'usage d'un œil à la suite d'un accident. L'autre fonctionnait normalement, mais il portait des lunettes noires pour cacher l'œil atteint. Tandis qu'ils étaient assis dans la bibliothèque et qu'elle lui parlait, j'ai vu et senti que sa crainte avait disparu. Il était rempli d'espoir et de joie, même s'il ne se rendait pas encore compte du bienfait reçu. Un ou deux jours plus tard, le cocher qui l'avait reconduit au train rapporta que ses deux yeux étaient en parfait état quand il était arrivé à la gare. Souvenirs de Clara Shannon, Service historique.
A la fin du mois de juin 1903, Mary Baker Eddy invita ceux qui avaient assisté à l'Assemblée annuelle de L'Église Mère, à Boston, à venir dans sa propriété, dans le New Hampshire. Près de dix mille personnes vinrent à Concord et l'entendirent parler brièvement du balcon de Pleasant View. Ce rassemblement fut marqué par un certain nombre de guérisons. Ainsi, un homme fut délivré de l'habitude de fumer, une femme fut guérie d'un état d'extrême fatigue et un jeune garçon estropié fut débarrassé de son handicap. Une autre guérison merveilleuse se produisit au cours de la promenade en voiture que fit Mary Baker Eddy après s'être exprimée de son balcon. On en trouve le récit dans les souvenirs de Lottie Clark, une garde-malade de la Science Chrétienne:
... Je me trouvais dans une voiture, en compagnie de six autres personnes en route pour Hyde Park, à Boston, afin d'assister à une conférence [de la Science Chrétienne]. Peu après le départ, la dame qui était assise sur le siège avant s'est retournée pour nous dire qu'elle souhaitait nous parler d'une femme demeurant à Concord, dans le New Hampshire. La personne en question avait un côté paralysé, elle n'avait pas un sou, et elle était si malheureuse dans son foyer qu'elle ne supportait plus d'y vivre. Aussi décida-t-elle de le quitter pour ne plus jamais revenir. En sortant dans la rue, elle aperçut une multitude de personnes. Mue par la curiosité, elle les suivit. Il s'agissait des dix mille personnes se rendant à Pleasant View. Lorsqu'elles furent arrivées, la femme se retrouva derrière la foule, trop loin pour entendre ne serait-ce que le son de la voix de Mary Baker Eddy. Et lorsque cette dernière rentra à l'intérieur de la maison, au sentiment d'impuissance et de désespoir de cette femme vint s'ajouter la déception de n'avoir pu entendre le message, certainement très important pour avoir attiré tant de monde. Elle s'en retourna vers Concord, les larmes lui coulant sur le visage. En cours de route, elle atteignit un terrain à l'abandon. Elle le traversa pour rejoindre la rue et, là, se mit à pleurer amèrement. Elle avait le visage inondé de larmes lorsqu'elle vit venir un attelage de deux chevaux. Immobile, elle le regarda s'approcher et reconnut en la personne assise dans la voiture celle-là même qui avait parlé du balcon. Aussi attendit-elle pour la voir de près. A ce moment-là, Mary Baker Eddy se pencha en avant et la regarda. Aucune parole ne fut prononcée, mais la dame fut guérie sur-le-champ. Elle rentra chez elle et s'aperçut que l'harmonie était revenue dans son foyer. L'histoire s'est arrêtée là. Nous demeurions silencieux, sous le charme du récit, médusés par les guérisons merveilleuses accomplies par Mary Baker Eddy. Puis au bout d'un moment, une dame qui était assise à mes côtés a rompu le silence pour dire d'une voix tranquille: « Cette femme, c'était moi. Et je suis désormais heureuse dans mon foyer.» Puis elle a ajouté: «Je n'avais jamais vu auparavant et n'ai jamais vu depuis, sur aucun visage, l'amour et la compassion exprimés par Mary Baker Eddy lorsqu'elle s'est penchée en avant pour me regarder.» Souvenirs de Lottie Clark, Service historique.
Comme l'écrivit Mary Baker Eddy à l'un de ses élèves un an plus tard: «C'est la foi en la totalité de l'Amour divin et la compréhension de la totalité de cet Amour qui guérissent.» Document du Service historique: L04273. Un autre passage de cette lettre a été publié dans le Sentinel du 9 septembre 1936, p. 50.
A l'époque où Mary Baker Eddy s'adressa à la foule son balcon, elle révisait depuis trois mois le Manuel de L'Église Mère. Elle acheva ce travail à la fin du mois de juillet. Cette vingt-neuvième édition du Manuel de l'Église, qui parut le 5 septembre 1903, comprenait dix-sept nouvelles dispositions statutaires et des amendements aux 122 dispositions déjà existantes. D'autre part, vingt anciennes règles ont été retirées. Mary Baker Eddy révisa aussi les «Articles de Foi» et l'«Aperçu historique». Une semaine après la publication, elle fit paraître dans le Christian Science Sentinel un article intitulé «Mental Digestion» consacré à ce nouveau Manuel. Elle concluait l'article par cette déclaration surprenante: «Une chose dont je suis sûre, c'est que chaque règle et chaque statut de ce Manuel augmenteront la spiritualité de celui qui leur obéit, et renforceront sa capacité de guérir les malades, de consoler les affligés et de réveiller les pécheurs.» Sentinel, 12 septembre 1903, p. 24. Republié dans Miscellany, p. 229. Aux yeux de Mary Baker Eddy, le Manuel représentait bien plus qu'une série de règles destinées à assurer le bon fonctionnement de son Église. Elle s'attendait à ce qu'il joue le rôle tout aussi important de guide, un guide qui, s'il était compris et suivi fidèlement, permettrait à tous ceux qui l'étudieraient d'accomplir davantage de guérisons chrétiennes. De même que Science et Santé, le Manuel devait être appliqué dans tous les domaines de l'existence quotidienne. En 1904, Mary Baker Eddy écrivit à deux reprises au Conseil des Directeurs de l'Église pour lui rappeler combien il était nécessaire que les Scientistes Chrétiens effectuent des guérisons. En mai elle écrivit:
Je viens de sauver la vie d'un de mes élèves avec un seul traitement. C'est la démonstration de ce que je leur ai enseigné qui guérit les malades. Document du Service historique: L00383.
Et en août elle écrivit:
Ainsi que je le comprends, la Cause de Dieu est démontrée dans la guérison des malades... Expliquez à ceux qui vous écrivent que le mieux pour notre Cause et pour ses adeptes, c'est d'avoir moins d'enseignement et plus de guérisons; moins de rapports concernant la création de nouvelles églises et plus de témoignages de gratitude pour nos guérisons en disent bien davantage sur les progrès de la Science Chrétienne. Document du Service historique: L01365.
Rien n'était plus important pour Mary Baker Eddy que de faire la volonté de Dieu. Pour elle, la guérison représentait l'activité la plus haute à laquelle quiconque pouvait aspirer, et, au moyen de ses livres et de son Église, elle consacra son temps et son énergie à tout faire pour promouvoir cette activité et l'étendre à toute l'humanité.