Dernièrement, un membre de la famille a fait remarquer qu'elle ne s'attendait jamais à être heureuse. Un grand nombre de gens pensent que l'ennui, les conflits, la déception, les critiques et le manque d'estime de la part des autres font simplement partie de la vie. Or, il n'y a aucune raison pour que l'existence manque de joie, si nous comprenons ce qu'est la nature véritable de la joie.
La vraie joie émane de l'Amour divin. Les Écritures déclarent que Dieu est Amour, et que l'homme a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Donc, l'homme doit être l'image de l'Amour, et puisque Dieu est Esprit, l'homme doit être spirituel. En réalité, l'Amour divin, l'Esprit, est à l'origine même de l'existence de l'homme. La joie fait partie de la vie humaine, l'expression de l'Amour divin. L'homme est inséparable de l'Amour; par conséquent, l'homme est inséparable de la joie.
L'être de l'homme, sa raison d'être, son bonheur ne sont pas définis — ni même prédéterminés — par l'environnement, la culture, l'hérédité, le sexe ou la situation familiale. Affirmer le contraire, c'est ne pas tenir compte de la nature infinie de l'Amour divin, c'est fonder son raisonnement sur la fausse croyance que la vie est dans la matière, ce qui revient à se soumettre aux limites qu'entraîne ce point de vue. Cependant, comprendre que l'existence de l'homme a une origine spirituelle nous libère et nous permet de connaître et d'exprimer le pouvoir de l'Amour dans notre vie. C'est la raison pour laquelle Jésus Christ pouvait nous assurer qu'il était venu afin que nous ayons «la vie et [que nous soyons] dans l'abondance» Jean 10:10.. En suivant l'exemple qu'il donna d'une vie unie à Dieu, nous démontrons de plus en plus l'abondance de la vie et de la joie dans notre existence quotidienne.
Jésus montra la joie qu'on éprouve à servir Dieu en aimant et en servant son prochain. Après avoir lavé les pieds de ses disciples, il leur dit: «Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.» Il dit aussi: «... le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.» Jean 13:15–17. Jésus Cherchait toujours à donner. Si nous voulons exprimer autant de générosité que lui dans notre vie, nous abandonnons l'attitude qui consiste à se dire: «Et moi?» La charité remplace les pensées qui rapportent tout à soi. L'humilité rejette le besoin d'avoir toujours raison. La réceptivité aux directives divines et l'acceptation de la domination exercée par l'Amour divin sur sa création prennent la place des critiques négatives et de l'indignation.
Servir son prochain de manière chrétienne exige également d'être vigilant et de prier. Rester sur ses gardes afin de résister à la colère, à la volonté humaine, au sentiment d'avoir toujours raison, c'est une première étape. Nous pouvons toujours refuser de nous laisser aller à ces inclinations parce que nous savons que c'est Dieu – non le moi mortel – qui est la source de tout bien. Reconnaître que Dieu est le seul Entendement omnipotent et refuser d'admettre que nous, ou quiconque, ayons une personnalité mortelle ou une intelligence matérielle, remplacera les pensées sombres et accablantes par des idées qui apportent la guérison — et par la joie que nous aurons à les exprimer.
Science et Santé de Mary Baker Eddy explique ainsi la Science du Christ, sur laquelle s'appuient les paroles et les œuvres de Jésus: «Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades. Ainsi Jésus enseignait que le royaume de Dieu est intact, universel, et que l'homme est pur et saint. L'homme n'est pas une habitation matérielle pour l'Ame; il est lui-même spirituel. L'Ame, étant Esprit, ne se trouve en rien d'imparfait ou de matériel.» Science et Santé, p. 476–477.
L'homme est bon par nature, parce qu'il est la ressemblance de Dieu et qu'il exprime la bonté divine. Lorsque nous devons lutter contre une pensée léthargique, sans inspiration, nous avons toujours la possibilité de démontrer l'amour que Dieu nous porte, en servant notre prochain avec amour. Le désintéressement nous permet d'exprimer la grâce et la gentillesse, et de ressentir la joie née de l'Amour divin.
L'aspect pratique de cette approche m'a été prouvé lors d'une conférence de trois jours à laquelle je participais. Au bout de deux heures, je regrettais déjà d'être venue. Je m'attendais à y puiser de l'inspiration et à beaucoup apprendre. Au lieu de cela, je voyais des gens se plaignant de ce qui m'apparaissait comme des problèmes mesquins et personnels. Mécontente, j'ai rendu visite au moniteur de l'école du dimanche d'une église de la Science Chrétienne qui enseignait la classe à laquelle j'avais assisté, le jour précédent. Il a écouté le récit de mes désillusions avec patience. Il m'a ensuite suggéré d'assister à la suite de la réunion avec un objectif différent: celui de donner. Il m'expliqua gentiment qu'en donnant, je servirais Dieu, et que toute autre considération mise à part, c'était mon devoir de servir Dieu.
Je m'étais tant préoccupée de ce que moi, je voulais et espérais que je n'avais pas vu le bien déjà présent !
Le lourd fardeau me tomba immédiatement des épaules. Je m'étais tant préoccupée de ce que moi, je voulais et espérais que je n'avais pas vu le bien déjà présent! Je suis retournée à la conférence, bien décidée à donner, c'est-à-dire à exprimer la joie, la patience et l'amour de Dieu envers tous. Les réunions qui suivirent ont donné matière à réfléchir profondément, ont donné envie de se consacrer au bien et ont fait naître en moi le désir de croître en grâce par le désintéressement et la charité. Plusieurs personnes m'ont dit que ma joie, mon écoute attentive et mes idées les ont aidées à surmonter la timidité et ont affermi leur désir de se montrer plus désintéressées. Ce qui avait changé, c'est que je souhaitais donner, au lieu de simplement recevoir.
Bien entendu, on ne parvient pas à l'amour totalement désintéressé en une seule fois. Pour ressentir l'inspiration de la Vie infinie, exprimer constamment la joie de l'Amour divin et connaître la paix émanant de Dieu seul, il nous faut être vigilants et généreux quotidiennement. A chaque fois que nous nous soumettons aux moyens et aux méthodes de l'Amour divin, nous progressons et bénissons notre prochain et nous-mêmes.
Plusieurs mois après la conférence, je m'appuyais toujours sur cette idée d'avoir pour but de donner où que j'aille, et je cherchais à la mettre en pratique. Or, un matin, de bonne heure, je remarquai le silence inhabituel de la personne qui servait le petit-déjeuner à la cafétéria. En réfléchissant à ce que je pourrais dire, je trouvais froid et insuffisant tout ce qui me venait à l'esprit.
La charité remplace les pensées qui rapportent tout à soi.
Je me suis alors tournée vers Dieu de tout mon cœur en Lui demandant ce que je pouvais faire. La réponse a été Claire et immédiate. Je pouvais aimer. J'avais la possibilité de la voir de la façon dont Dieu, l'Amour divin, la voyait, parce que l'homme reflète Dieu. J'ai compris que je n'avais pas besoin de connaître la nature du problème, et elle n'avait pas non plus besoin de savoir que je souhaitais l'aider. Dieu sait ce dont Ses enfants ont besoin; Il les aime tous et prend soin d'eux sans cesse. Ma prière consistait à affirmer la totalité de l'Amour ainsi que la nature de l'homme qui est le reflet de l'Amour, et l'unité absolue de la loi de l'Amour gouvernant tous les enfants de Dieu. En partant pour l'école, j'ai remercié Dieu de Sa bonté, ayant l'assu-rance que personne ne pouvait être privé de Sa sollicitude.
Lorsque je suis revenue beaucoup plus tard dans la journée, j'ai trouvé un mot de cette femme sur ma boîte à lettres. Elle expliquait qu'elle avait été très malade, mais que, lorsque nous nous étions vues au petit-déjeuner, elle avait été guérie instantanément. Elle était sûre que j'avais prié. Elle appréciait le fait qu'aucune parole n'avait été échangée, si ce n'est un bonjour amical; malgré tout, elle avait ressenti l'amour exprimé. Elle reconnaissait que Dieu était à l'origine de cet amour et me remerciait de l'avoir manifesté. Elle disait également que le sentiment de ployer sous un fardeau s'était transformé en joie et en une vision très claire de la solution à apporter aux problèmes qu'elle rencontrait. Nous avions toutes les deux été témoins de l'expression naturelle de l'Amour divin, de la Vie de l'homme.
Tous les jours, nous avons un choix à faire: voir la vie comme un boulet à traîner ou comme une joie. A chaque fois que nous abandonnons la volonté personnelle ou le ressentiment, nos actes s'en trouvent davantage motivés par l'Amour. Animés du désir de donner avec désintéressement, nous devenons les témoins actifs et joyeux de la bonté divine.
Comme de bons dispensateurs
des diverses grâces de Dieu,
que chacun de vous
mette au service des autres
le don qu'il a reçu.
Si quelqu'un parle,
que ce soit comme annonçant
les oracles de Dieu;
si quelqu'un remplit un ministère,
qu'il le remplisse
selon la force que Dieu communique...
I Pierre 4:10, 11