Percevoir la vérité de l'être telle que l'explique la Science Chrétienne produit des résultats merveilleux. Mary Baker Eddy l'a prouvé à maintes reprises par la guérison et la régénération. Ses déclarations sur la compréhension spirituelle ont une autorité reposant sur son expérience aussi vaste que profonde. C'est ainsi qu'elle écrit: «Un point incontestable en Science divine est le suivant: Étant donné que Dieu est Tout, une compréhension de ce fait chasse même le sens ou la conscience du péché, et nous rapproche de Dieu, révélant ainsi les phénomènes suprêmes du Tout Entendement.» Unité du Bien, p. 7.
Un événement relaté dans la Bible illustre bien le pouvoir de la compréhension spirituelle – d'une perception claire – de la totalité de Dieu, le bien. Voir II Rois 6:8–17. Élisée, menacé par les chevaux et les chars de l'ennemi qui l'encerclaient, prit manifestement conscience de la puissance de la protection divine et du rempart que représentait Sa sollicitude. Et sa faculté de perception dans cette situation difficile a révélé des «phénomènes suprêmes du Tout Entendement». La vérité que Dieu est Tout était pour lui un fait si réel et si concret que cela lui apparut sous forme de chevaux et de chariots de feu l'entourant de tous côtés. Mais ce n'était pas le cas de son serviteur. Alors Élisée pria pour que son serviteur perçoive, comme lui, la réalité. Le serviteur prit conscience de ce qu'Élisée avait vu, et il vit, lui aussi, les chevaux et les chariots de feu.
Quand celui qui pratique la guérison par la Science Chrétienne est appelé à aider quelqu'un spirituellement par la prière, il n'essaie pas simplement de «comprendre» que cette personne malade est en bonne santé. Cela équivaudrait à se tromper soi-même, parce que cela reviendrait à laisser Dieu à l'écart. Toute guérison qu'une telle approche semblerait provoquer ne serait pas durable. Ce qu'il faut, c'est prendre conscience, en priant, de la vérité, c'est-à-dire que l'homme complet et parfait créé par Dieu est l'identité réelle de celui qui paraît être malade, que l'Entendement divin est toujours le véritable Entendement de l'homme, et que l'Entendement n'est conscient que du bien. Il n'a pas la faculté de connaître les irréalités et les mensonges.
Par ailleurs, essayer de voir en des voisins extrêmement bruyants des voisins vraiment gentils et tranquilles, ce serait aussi laisser Dieu à l'écart, même s'ils baissaient de moitié le son de leur stéréo. Ce ne serait pas aborder la guérison d'une façon conforme à la Science Chrétienne. Une approche spirituelle consisterait à prendre conscience, par exemple, de la vérité corrective selon laquelle Dieu, le bien omniprésent, est notre «voisin» le plus proche maintenant même, là où il semble y avoir quelque chose de très différent, en l'occurrence des adolescents tapageurs.
La perception spirituelle qui guérit exprime l'activité du Christ, la Vérité, qui nous permet de sentir que Dieu est seul présent.
La perception spirituelle qui guérit dépasse de très loin la pensée humaine positive – elle fait partie en réalité d'une toute autre catégorie mentale. Elle tire son efficacité et son autorité de la vérité de ce que l'Entendement divin, Dieu, sait de Sa création, ainsi que de la réalité de la totalité de l'Entendement. Elle va bien au-delà de simples mots scientifiques et métaphysiques. Cette compréhension s'élève jusqu'à prendre conscience de la réalité spécifique qui est présente là où quelque chose de dissemblable à Dieu, et par conséquent d'irréel, semble se manifester. La prise de conscience spirituelle n'est pas une sorte de manipulation mentale humaine. C'est la perception de l'harmonie que fait régner l'Entendement divin et qu'il maintient sans cesse. Elle exprime l'activité du Christ, la Vérité, qui nous permet de sentir que Dieu est seul présent. Si nous éprouvons le besoin de mieux démontrer la Science Chrétienne, le moment est peut-être venu de nous demander: «Je connais ces vérités relatives à la totalité de Dieu – mais est-ce que je les comprends vraiment?» Il existe là une différence essentielle.
L'expression «entendement mortel» désigne la croyance commune à l'existence d'un entendement autre que Dieu. Et selon l'inversion de la compréhension spirituelle que prétend opérer l'entendement mortel, il semble qu'il puisse arriver n'importe quoi. La pensée mortelle tend à percevoir ce qu'elle s'affirme à elle-même, à l'accepter comme réel. Si nous laissons s'insinuer dans notre esprit un faux concept de l'être, des bouleversements dans les domaines les plus variés – santé, relations, finances ou problèmes liés au stress – semblent se manifester dans notre vie. Mais en obéissant à l'Entendement divin, nous voyons les choses telles qu'elles sont réellement, et la guérison s'ensuit.
La compréhension scientifique implique une confiance absolue dans la vérité de l'être. Et elle dérive de ce qui est une vérité indiscutable dans la Science divine: la totalité absolue de Dieu et de Ses phénomènes parfaits. Nous parvenons à comprendre à fond la vérité seulement lorsque nous savons ce qu'est la pure réalité absolue, et que nous vivons en conformité avec elle autant que nous le pouvons.
Mary Baker Eddy résume clairement la méthode de traitement et de guérison scientifiques: «Lorsqu'on traite un patient, il n'est pas conforme à la Science de traiter chacun des organes du corps. Déclarer positivement que l'harmonie est le réel et l'inharmonie l'irréel, et porter ensuite une attention spéciale à ce qui, selon la croyance du patient, est malade, est scientifique; et si le praticien réalise la vérité, le patient sera libéré.» Rudiments de la Science divine, p. 13.
Du point de vue le plus scientifique, nous pourrions expliquer toute prise de conscience spirituelle de la façon suivante: l'Entendement divin est la seule conscience, lui seul comprend. Le Tout Entendement est la seule entité qui connaît parfaitement l'immortalité de l'homme, parce qu'il connaît sa propre immortalité. Comprendre ce fait, c'est le rendre concret.
Mieux saisir ces vérités nous aide à prendre davantage conscience de la perfection de toutes choses et à démontrer cette perfection de façon plus systématique.