Depuis Quelque Temps, la façon dont je conçois la famille et la fraternité a pris une nouvelle dimension. Je désirais respecter toujours mieux un des principes fondamentaux du christianisme: l’ordre que nous donna Jésus d’aimer notre prochain comme nous-mêmes Voir Matth. 22:39.. Notre Maître s’attendait à ce que nous mettions ce précepte en pratique. Il nous enjoignit en outre d’aimer nos ennemis et de pardonner « jusqu’à septante fois sept fois » Voir Matth. 18:22. à ceux qui nous avaient porté préjudice.
Or, lorsqu’on observe la scène mondiale, les guerres, les meurtres, les viols, les génocides, le terrorisme, il peut sembler bien difficile d’aimer son ennemi. Il est parfois même difficile d’aimer son voisin jour après jour ! Comment apprendre alors à aimer davantage son prochain ?
J’ai abordé la question en pensant à l’amour que je portais à ma famille. Depuis longtemps, je me rends compte que j’aime les membres de ma famille quoi qu’ils fassent. Même s’ils se montrent parfois indifférents, désagréables, égoïstes, désobéissants, mon affection pour eux reste inébranlable. Je n’approuve pas toujours leur attitude, je condamne parfois ce que je perçois comme des erreurs de conduite, mais cela ne diminue pas mon amour. Cet amour est un fait, un élément reconnu et immuable de ma vie.
Le tableau qui nous dépeint un membre de la famille méchant ou désobéissant est faux. L’image spirituelle, véritable, de chacun de nous ne comporte aucune caractéristique impure. L’étude de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) m’a appris à effacer les traits négatifs de l’image que je me faisais des membres de ma famille et à discerner l’homme réel créé par Dieu. Cela m’a permis d’aimer ma famille quoi qu’il advienne.
Passons maintenant du noyau familial à la famille universelle. La Bible nous montre que nous sommes tous, en vérité, les enfants d’un seul Père-Mère Dieu, nous sommes tous frères et sœurs. Je peux donc ressentir pour cette famille élargie le même amour immuable que pour mon petit cercle familial. Je dois aussi pouvoir aimer toute l’humanité quoi qu’il advienne. Je dois cultiver la faculté de discerner la vérité spirituelle au sujet de l’homme en général comme je l’ai fait pour les membres de ma propre famille.
Afin de pouvoir éprouver un amour inébranlable pour le monde entier, il est indispensable de comprendre la pureté et la perfection spirituelles de la création de Dieu, de l’homme à l’image de Dieu. Dieu est Amour, donc, pour l’homme qu’Il a créé, il est naturel d’aimer et d’être aimé. Dieu n’inclut que le bien, donc Son enfant spirituel ne peut exprimer que le bien. La bonté infinie de notre Père-Mère céleste, qui embrasse tout, ne laisse aucune place au mal.
Le concept d’un homme spirituellement parfait et innocent m’a beaucoup aidée à prier pour le monde. Il ne s’agit bien sûr pas de faire comme si le mal n’existait pas, ou d’espérer qu’il disparaisse. Mais nous pouvons aider le monde à se libérer de l’emprise du mal en comprenant que le mal ne fait pas partie de la réalité, qu’il n’a aucune existence dans la Vérité éternelle. En nous fondant sur la véritable nature de l’homme et sur la fraternité universelle, nous pouvons apprendre à aimer tout le monde. Nous pouvons reconnaître qu’un ennemi, même s’il a été grossièrement induit en erreur, est par nature l’enfant de Dieu. Il nous faut renoncer à penser « nous » et « eux » pour comprendre que, dans la vérité absolue, nous sommes tous chéris par notre Père-Mère Dieu.
La fait de penser à Dieu en tant qu’Entendement m’aide souvent. Il existe un seul Dieu, un seul Entendement, et cet Entendement s’exprime en chacune de ses idées spirituelles, en chaque enfant de Dieu. L’homme n’a qu’un Entendement; il n’a donc conscience que du bien, de la Vie, de la Vérité. Dans la Bible, Paul nous demande d’avoir « un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée ». Et il ajoute: « Que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes... Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. » Phil. 2:2, 3, 5. Nous trouvons dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, un passage qui correspond: « Et nous promettons solennellement de veiller, et de prier pour que cet Entendement qui était en Christ Jésus soit également en nous, de faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fissent, et d’être miséricordieux, justes et purs. »Science et Santé, p. 497.
Nous ne pouvons nous contenter d’aimer en théorie, nous devons mettre en pratique ce que nous savons. Il s’agit de surmonter la colère, d’apprécier la valeur de chacun, et de nous aider mutuellement à porter nos fardeaux. Une amie me raconta que, lorsqu’elle était institutrice, elle avait expliqué à des enfants qui se disputaient au fond de la classe que c’était ainsi que commençaient les guerres: ils avaient été stupéfaits. Il est important d’exprimer les qualités chrétiennes, dans tous les domaines de l’existence, en s’efforçant avec sincérité de vivre son amour pour tous.
Un jour, alors que j’étais de service dans une salle de lecture de la Science Chrétienne, une dame est entrée pour acheter une Bible. Par bribes, dans un anglais hésitant, elle nous a expliqué ce qui lui était arrivé. Son sac à main avait été volé. Le voleur avait été arrêté peu après dans un centre commercial tout proche, grâce à une caissière vigilante qui s’était aperçue que la carte de crédit avait été volée. La Bible en coréen était très familière à notre visiteuse, qui était venue en acheter une en anglais pour que la police la donne au voleur. Elle avait pardonné et sentait que celui qui avait volé son sac avait besoin de secours. Elle savait que la Bible lui ferait du bien. Quelle démonstration de l’amour en action !
Le vrai pardon vient du fond du cœur. Un pardon superficiel, qui consiste à afficher un beau sourire tout en bouillonnant à l’intérieur de soi, ne sert à rien. Le fait de s’examiner en toute honnêteté, et de mieux comprendre la véritable nature de l’homme à la ressemblance de Dieu, permet d’éliminer toute hypocrisie éventuelle. Plus nos pensées sont spirituelles, moins nous sommes perturbés par l’entourage et mieux nous sommes équipés pour apporter la guérison au monde.
Dans l’Épître aux Éphésiens, nous lisons qu’il y a « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous » Éph. 4:6.. Dans mes prières pour le monde, j’essaie de reconnaître que nous sommes tous, en vérité, les enfants de Dieu, tous frères et sœurs, et que rien ne peut modifier ce fait spirituel. En comprenant que nous appartenons tous à la famille bien-aimée de Dieu, nous bénissons le monde.
On n’entendra plus parler de violence dans ton pays...
tu donneras à tes murs le nom de salut,
et à tes portes celui de gloire.
Ésaïe 60:18