Christ Jésus n’essayait pas d’imaginer ce que ressentaient les gens. Mais il les guérissait en rétablissant l’harmonie dans des existences brisées. Il dit: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » Matth. 11:28–30.
Au cours de son ministère, Jésus guérit les gens de leurs souffrances. Il ne se chargeait pas de leur fardeau, il les en libérait. Sa conscience étant totalement acquise à Dieu et imprégnée de cet amour spirituel qui guérit, il pouvait soulager les malades du sentiment douloureux d’être séparés de Dieu et de Sa bonté. S'il avait entretenu le même état mental que ceux qui réclamaient son secours, il n’aurait pas pu leur donner la compréhension qui guérit dont ils avaient tant besoin.
Si nous voulons contribuer dans une large mesure à la guérison son du péché, de la maladie, et faire renaître l'espoir, il est essentiel que nous nous attachions à exprimer cette compassion chrétienne. Même si elle part d’un bon sentiment, l’empathie ne peut guérir; elle risque, au contraire, d’être nuisible, car elle renforce la croyance à la réalité de la souffrance.
Dieu, le bien, n’envoie jamais la souffrance aux hommes. C’est un Créateur parfait, ou plutôt le Créateur parfait, et Sa création, y compris l’homme, est entièrement spirituelle, harmonieuse et éternelle. Il nous faut donc avoir une connaissance intime de Sa bonté et nous engager à fond en faveur du bien. Nous devons nous identifier complètement à Sa pureté et à Sa bonté en sachant que nous sommes Son image, au point de nous sentir au cœur de Sa perfection qui guérit.
N’est-ce pas là ce que fit Jésus ? Il affirmait: « Moi et le Père nous sommes un » Jean 10:30. — et encore: « Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j’entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » Jean 5:30. Par ces déclarations, il s’identifiait non pas à Dieu, mais au reflet de Dieu.
Celui qui exprime de la compassion chrétienne perçoit que l’homme est l’enfant parfait de Dieu. Puisque nous sommes chrétiens, il va de soi que nous voulons le bien de nos semblables et que la souffrance humaine ne nous laisse jamais indifférents. Mais il est important de ne jamais voir en son prochain — ni en soi-même — victime impuissante ou un mortel limité. Sinon, on perdrait sa faculté de guérir, car on conviendrait que la souffrance est légitime et donc voulue par Dieu. On a la faculté de guérir par la Science Chrétienne quand on comprend que la discordance n’est pas créée par Dieu et n’est donc pas réelle.
Mary Baker Eddy explique ceci dans Science et Santé: « Si la maladie est réelle, elle appartient à l’immortalité; si elle est vraie, elle fait partie de la Vérité. Tenteriez-vous, avec ou sans médicaments, de détruire une qualité ou une condition de la Vérité ? Mais si la maladie et le péché sont des illusions, à notre réveil de ce songe mortel, ou illusion, nous nous trouverons dans la santé, la sainteté et l’immortalité. Ce réveil est la venue éternelle du Christ, c’est le précurseur de la Vérité qui chasse l’erreur et guérit les malades. C’est là le salut qui vient par Dieu, le Principe divin, l’Amour, ainsi que le démontra Jésus. »Science et Santé, p. 230.
Comment donc se comporter lorsqu’une personne nous confie qu’elle ne se sent pas bien ou qu’elle redoute l’intervention chirurgicale qu’elle doit subir ? Nous ne voulons surtout pas lui témoigner de la froideur. Le chrétien est affectueux; il n’est jamais insensible. Sans transiger avec nos convictions, nous pouvons lui manifester de la compassion en exprimant l’espoir d’un prompt rétablissement. Il y a toujours moyen de lui demander s’il nous est possible de faire quelque chose pour elle. En outre, nous pouvons nous laisser guider par Dieu afin de savoir s’il est judicieux de lui offrir Science et Santé ou un Héraut, voire d’introduire le sujet de la guérison par la Science Chrétienne.
Si la personne refuse de lire des publications de la Science Chrétienne ou d’entendre nos explications sur la guérison par la Science Chrétienne, il est toujours possible de faire preuve de sollicitude chrétienne. Le meilleur moyen, dans ce cas, est de nous appuyer sur notre compréhension spirituelle du Dieu parfait et de l’homme parfait en sachant que notre divin Père veille sans cesse sur chacun de Ses enfants, le maintient en bonne santé et dans l’harmonie, quelles que soient les apparences.
Aucun symptôme du mal ni aucune conversation sur la maladie ne sauraient annuler les lois de Dieu relatives à la perfection spirituelle, qui gouvernent l’homme dans les moindres aspects de son être, en tout temps et en toutes circonstances. Idée bien-aimée de l’unique Entendement divin, l’homme est invulnérable au péché et à maladie. Nous avons néanmoins du travail à faire pour prouver ce fait spirituel, pour l’appliquer à l’existence humaine. Citons encore une fois Mary Baker Eddy: « Les mauvaises pensées, les convoitises et les intentions malveillantes ne peuvent aller, comme le pollen errant, d’un entendement humain à un autre et y trouver une demeure insoupçonnée, si la vertu et la vérité construisent de solides ouvrages de défense. »Ibid., p. 234. Le comble des mauvaises pensées, ne serait-ce pas de croire que Dieu a créé l’homme pour souffrir ? C’est là une suggestion cruelle de cette « affection de la chair » dont Paul dit qu’elle est « inimitié contre Dieu ».
Notre tâche consiste à demeurer conscients de l’irréalité de la discordance, en sachant que tout être réel reflète la perfection de Dieu. Nous construisons ainsi une solide défense. Nous ne craignons pas la pensée mortelle, car nous reconnaissons l’impuissance de la pensée qui n’a rien en Dieu. Nous n’adoptons pas la façon de penser des mortels, parce que nous sommes trop occupés à voir en chacun, y compris nous-mêmes, l’enfant de Dieu, l’homme créé pour toujours à Sa ressemblance.
« Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur » Ps. 119:165., lit-on dans les Psaumes. Lorsque, fidèles à la norme chrétienne, nous demeurons conscients de l’unité de Dieu et de l’homme (Son enfant bien-aimé), nous découvrons alors cette paix et l’exprimons en accomplissant des guérisons. Elle augmente quand nous louons Dieu, le seul Législateur, dont les lois garantissent à l’homme son droit divin à santé et à l’harmonie.
Les praticiens de la Science Chrétienne, qui consacrent tout leur temps à aider les autres à trouver la guérison par la prière, s’efforcent d’être toujours conscients de la pureté de l’homme, enfant parfait de Dieu. C’est là une partie essentielle de leur travail. En effet, comment pourraient-ils aider ceux qui souffrent s’ils croyaient que les maux humains sont réels et voulus par Dieu ?
« C’est du charlatanisme mental de faire de la maladie une réalité — de la tenir pour quelque chose que l’on peut voir et sentir — et d’essayer ensuite de la guérir par l’Entendement »Science et Santé, p. 395., écrit Mary Baker Eddy. Pour cette raison, les praticiens n’essaient pas d’imaginer ce que ressentent leurs patients. Ils cherchent plutôt à exprimer la compassion chrétienne qui rompt l’envoûtement de l’entendement charnel, de façon à délivrer le patient de ses souffrances.
Pour résister à la tentation du découragement et de l’apitoiement sur soi, celui qui souffre mène parfois une véritable lutte, au cours de laquelle il doit faire preuve d’une humilité héroïque. Mais il est important que celui qui cherche à être guéri par la Science Chrétienne ne cède pas à cette tentation. L’entendement charnel peut insinuer que le praticien ne mesure pas toute la complexité et toutes les implications des symptômes physiques. Il se peut qu’il nous incite à penser: « De toute évidence, le praticien ne se rend pas compte de tout ce que j’endure. Comment pourrait-il donc m’aider ! »
Il est utile de se rappeler qu’il n’est pas nécessaire de décrire en détail tous les symptômes pour que le praticien puisse harmoniser la situation. Il est même déconseillé tant au praticien qu’au patient de s’étendre sur les symptômes physiques, car cela ne sert qu’à renforcer la crainte. Par conséquent, le praticien s’appliquera, avec bonté mais fermeté, à guider la pensée du patient vers la vérité spirituelle.
Ce dont le patient a surtout besoin, c’est de prendre conscience de la totalité de la tendre sollicitude de Dieu. La totalité de Dieu écarte la possibilité d’éprouver quelque chose qui ne vienne pas de Dieu. Ainsi, lorsque le praticien s’abstient de penser que la maladie puisse exercer une emprise sur le patient et qu’il dissuade celui-ci de se lancer dans une vaine description détaillée de ses maux, il manifeste en réalité la compassion chrétienne qui permet de discerner la perfection spirituelle de l’homme et la santé éternelle dont il jouit par décret divin. Cela mène à la guérison. Le recouvrement de la santé est-il infiniment préférable à une simple expression de sympathie humaine ?
Frances Thurber Seal, qui fut la première praticienne de la Science Chrétienne en Allemagne, raconte dans son livre, Christian Science in Germany, qu’elle jeune fille russe, qui étudiait le chant à l’Opéra royal de Moscou, vint lui demander de l’aide. Les médecins lui avaient annoncé qu’elle risquait de ne plus jamais pouvoir chanter à cause d’une grave maladie qu’elle avait contractée. La patiente et la praticienne ne pouvaient s’entretenir ni des détails physiques de la maladie, ni des craintes éprouvées, ni même des vérités spirituelles, car aucune ne parlait la langue de l’autre.
Au début, elles communiquèrent cependant par l’intermédiaire de l’hôtesse chez qui logeait la praticienne; cette femme possédait quelques notions de russe. Frances Thurber Seal raconte: « Je lui ai demandé de prier la jeune fille de s’asseoir, et je me suis attaquée à mon premier traitement en Allemagne. Mon hôtesse s’est alors retirée.. J’ai... demandé la sagesse à Dieu, et, lorsque j’ai pris conscience de l’omnipotence divine, l’erreur a rapidement disparu de ma pensée. Je me suis levée pour raccompagner la jeune fille. Elle est revenue tous les matins pendant cinq jours. Le cinquième jour, elle parlait avec volubilité, aussi ai-je de nouveau fait appel à mon hôtesse pour comprendre ce qu’elle disait. La jeune fille a expliqué qu’elle se sentait parfaitement bien, et ce, depuis le premier traitement: elle pouvait chanter comme avant. Lorsque je lui ai demandé pourquoi elle ne m’en avait pas informée plus tôt, elle a répondu qu’elle ne savait pas qu’il fallait le dire, et qu’elle était heureuse de venir. » Christian Science in Germany (Brookline: Longyear Historical Society, 1977), p. 24.
Ce que nous devons savoir par-dessus tout, c’est que, sans cesse, la bonté omnipotente de Dieu gouverne l’homme. Bien que le fait de parler des symptômes et de la souffrance semble parfois alléger le poids de la douleur, la guérison s’accomplit grâce à la compassion chrétienne, qui discerne, au-delà du tableau mortel, la perfection spirituelle inhérente à l’homme. Et guérir, c’est ce que nous désirons tous !
L’ Éternel est bon, il est un refuge au jour de la détresse ;
il connaît ceux qui se confient en lui...
Nahum 1:7