Pour Beaucoup, la violence est une terreur quotidienne. Pour d’autres, y compris moi-même, c’est un problème assez éloigné dont parlent la presse et les journaux télévisés du soir.
Il y a peu, cependant, une série d’événements m’a fait comprendre que nul ne peut rester indifférent à la violence. J’avais été chargé de m’occuper d’un adulte accusé d’avoir eu un comportement violent. Très affectées par la situation, plusieurs personnes, qui avaient déposé une plainte contre lui, exigeaient des mesures sévères. Voulant agir de façon équitable envers tous, je me suis mis à prier.
J’ai essayé de mieux comprendre comment Dieu a créé l’univers, y compris nous tous, Ses enfants. Je savais qu’il me fallait voir au-delà des signes manifestes de la crainte, des conflits et de la colère, pour reconnaître que nous étions tous environnés de l’amour protecteur de Dieu.
Alors que je priais ainsi, j’ai reçu un appel téléphonique de l’une des personnes très perturbées par la situation. Lorsque je lui ai expliqué de quelle façon je comptais régler l’affaire, mon interlocuteur s’est emporté et a raccroché brutalement le téléphone. J’ai eu l’impression de recevoir une gifle. J’étais envahi par la colère, la crainte et un sentiment d’autojustification. C’est alors qu’une nouvelle définition de la violence m’est venue à l’esprit. Pour la première fois, je me suis rendu compte que toute manifestation de colère et de haine est une forme de violence qui sème dans la pensée le germe de l’agressivité physique. Une simple parole, un seul regard ou même une pensée non formulée peuvent faire du mal.
J’ai senti qu’il me fallait encore prier. Cette fois, toute attitude distante et supérieure de ma part avait disparu. Avec des larmes de repentir, j’ai prié pour être libéré de la suffisance qui m’avait conduit à considérer les autres comme violents et pour prévenir tout sentiment de colère, toute crainte, toute réaction, toute critique et toute pensée susceptibles d’engendrer la violence, sous une forme mentale ou physique. L’honnêteté et l’humilité sincères m’ouvraient une voie nouvelle; j’ai prié dans l’esprit de ce passage de l’épître de Paul aux Philippiens: « Ayez en vous cet entendement qui était en Jésus-Christ. » Phil. 2:5 (d’après la version King James). Je me suis dit que Christ Jésus ressentait et connaissait sans cesse les pensées de Dieu, l’Entendement divin. Ses pensées étaient donc pures, aimantes, courageuses, magnanimes, patientes, tendres, humbles et douces. Aucune forme de violence n’a la moindre place en Dieu ni dans les pensées qu’Il nous communique. A l’écoute des messages divins, j’ai entrevu l’harmonie et la fraternité de tous les enfants de Dieu. La personne qui m’avait téléphoné et moi-même étions tous deux gouvernés par Dieu et maintenus dans Son harmonie. Notre fraternité n’avait jamais été troublée par un incident violent.
La crainte, l’autosatisfaction, la colère et l’esprit de critique ont alors disparu. J’étais libéré: je n’éprouvais plus aucun sentiment agressif et ne pensais plus que les autres puissent être violents. Évoquant cet état mental caractérisé par une pensée spiritualisée, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit dans son livre Science et Santé: « L’homme chrétiennement scientifique reflète la loi divine et devient ainsi une loi pour lui-même. Il ne fait violence à personne. »Science et Santé, p. 458. Voilà donc un bon point de départ pour triompher de la violence non seulement dans sa propre existence, mais aussi dans le monde. Lorsque nous nous repentons, avec une humilité sincère, d’avoir entretenu des pensées mortelles, et que nous spiritualisons notre conscience pour refléter davantage l’Amour divin, nous devenons une loi pour nous-mêmes en nous comportant d’une façon sainte. Nous ne pouvons alors jamais agir contrairement à la loi, perdre le contrôle de nous-mêmes ou devenir violents, car ce genre d’attitude n’a rien de divin, et ne peut donc faire partie de l’homme, l’idée de Dieu. L’homme créé par Dieu exprime l’amour, la patience, la douceur, la force, la bonté, la sagesse et la maîtrise de soi.
Le lendemain, l’homme qui m’avait brutalement raccroché au nez m’a rappelé pour me demander de l’excuser. Il regrettait la violence de son acte et reconnaissait qu’il s’était lui-même rendu coupable de ce dont il accusait l’autre personne. Je l’ai remercié de son appel, et, quelques jours plus tard, nous avons pu nous réunir pour réfléchir ensemble au moyen de résoudre le problème initial.
Si nous doutons de l’effet que peut avoir sur le monde les prières d’une seule personne, pensons à Christ Jésus. Il était désireux de rendre témoignage à la lumière de la Vérité, de la laisser éclairer sa conscience et apporter la guérison à tous les maux, y compris la violence. L’exemple qu’il a laissé continue de transformer le monde lorsque l’amour que nous éprouvons est si pur qu’il annule chaque pensée agressive, chaque acte de violence.
Nous pouvons suivre l’exemple de Christ Jésus, au moins dans une certaine mesure, en parvenant à nous aimer les uns les autres avec plus de sincérité. Lorsque nous serons prêts à reconnaître la nécessité de remplacer les pensées de colère, de haine et de crainte par les pensées d’amour, de patience et de paix que Dieu nous communique, nous sentirons que l’amour de Dieu appuie et même développe cette façon correcte de penser.
Il est naturel pour nous qui sommes les enfants de Dieu et exprimons Ses pensées de connaître, dans notre existence et dans le monde, la maîtrise, l’harmonie et la paix. Nous pouvons tous trouver au moins un point de départ pour triompher de la violence. La participation de chacun est indispensable à la disparition définitive de toute violence, et nous pouvons tous commencer dès aujourd’hui.