Je Fus Très heureuse lorsque ma sœur m’inscrivit au bureau de la paroisse pour être la marraine de sa fille. Comme je m’étais occupée d’elle immédiatement après sa naissance, un lien tout particulier s’était créé entre ma nièce et moi.
Cependant, le pasteur me refusa le rôle de marraine parce que, selon lui, les Scientistes Chrétiens méprisent les sacrements. Ce qui le gênait aussi beaucoup, c’est que les enfants des Scientistes Chrétiens ne soient pas baptisés selon le rite traditionnel qui lui tenait tant à cœur. Ses propos m’obligèrent à approfondir sérieusement la question.
Je lus dans la Bible que Jésus lui-même ne baptisait pas, et que seuls ses disciples le faisaient.
Jean-Baptiste avait attendu humblement et de tout son cœur la venue de celui qui était plus grand que lui. Il savait que, dans l’avenir, un baptême de l’Esprit — caractéristique du véritable Christianisme — devait remplacer ce baptême d’eau qu’il pratiquait.
En priant, je demandai à Dieu, l’Entendement divin, de me purifier, ainsi que toute l’humanité, des préjugés qui procèdent de l’ignorance. Toute tristesse avait disparu. Je ressentais même de la gratitude, m’apprêtant à acquérir une meilleure compréhension de l’être réel et de la signification spirituelle du baptême chrétien.
Je perçus encore plus distinctement que la Science Chrétienne ne méprise pas les sacrements; elle demande qu’ils soient pratiqués selon des exigences plus élevées et plus rigoureuses. La spiritualisation de la pensée, dont la pratique est nécessaire à chacun d’entre nous, est alors de la plus haute importance. Quand nous commençons à spiritualiser la pensée humaine, les cérémonies extérieures cèdent le pas à la substance spirituelle de notre adoration et de notre dévotion. Nous n’utilisons peut-être pas les symboles matériels — l’eau, le pain et le vin — mais il nous est nécessaire de rechercher et d’aimer la réalité spirituelle plus profonde qu’ils représentent.
Le sens profond du baptême, tel qu’il est révélé en Science Chrétienne, c’est le renoncement à un concept mortel de son identité, la purification progressive de tout péché et de la croyance au mal sous toutes ses formes. Cela implique l’abandon de toute conduite ou de toute attitude qui ne reflète pas Dieu, grâce à la compréhension de la totalité de l’Entendement divin, le seul et unique Esprit, grâce au Christ, la Vérité — le Chemin. On commence ainsi à démontrer la signification du véritable « baptême » défini par Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Purification par l’Esprit; submersion dans l’Esprit. » Science et Santé, p. 581.
Puisque cette purification ne peut avoir lieu que dans la pensée, il ne s’agit pas d’une cérémonie unique; il nous faut être baptisés jour après jour. La pensée humaine doit être purifiée quotidiennement pour permettre de voir Dieu. Le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, montre quelle est la base spirituelle profonde du baptême comme de l’Eucharistie. Il l’explique ainsi: « Notre baptême est une purification de toute erreur... Notre Eucharistie est la communion spirituelle avec l’unique Dieu. Notre pain, “qui descend du ciel”, est la Vérité. Notre coupe est la croix. Notre vin est l’inspiration de l’Amour, le breuvage que but notre maître et qu’il engagea ses disciples à boire. » Ibid., p. 35.
Je me suis réjouie de cette compréhension profonde des sacrements que m’avaient apportée l’étude et la prière; j’ai reconnu qu’il est possible à tous de prendre part, chaque jour, à ces sacrements du baptême et de la communion, en vivant les vérités que nous découvrons par l’étude systématique de la Bible associée à celle du livre d’étude de la Science Chrétienne.
Un examen de conscience effectué à la lumière de cette compréhension spirituelle des sacrements m’a conduite à me poser beaucoup de questions nouvelles: « Ai-je vraiment pris le pain de la Vérité et bu le vin, « l’inspiration de l’Amour », ce matin? Ai-je communié avec l’unique Dieu dans ma vie quotidienne en utilisant ce que j’ai lu dans la Leçon biblique Dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne.? » Ma prière du matin pour obtenir la compréhension spirituelle réaffirme la possibilité de démontrer chaque jour l’obéissance aux commandements de Christ Jésus. Grâce à la révélation de la Science Chrétienne, le commandement du Maître: « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons » Matth. 10:8. peut se mettre en pratique.
Christ Jésus vint pour rendre gloire à Dieu, pour guérir, réveiller et purifier — pour chasser le mal; et maintenant, dans une certaine mesure, nous éprouvons nous-mêmes l’émerveillement et la joie de l’esprit-Christ qui animait Jésus. Il est à l’œuvre en chacun de nous.
Mais nous ne pouvons nous arrêter au dernier souper que Jésus prit avec ses disciples avant le crucifiement, parce que, en vérité, l’Eucharistie nous parle de ce repas du matin qu’il prit avec eux après sa résurrection. Voir Jean 21:1–17. Ce concept spiritualisé de la communion mène à une vie nouvelle, à une renaissance. Et, tout comme les disciples discernèrent le Christ sur les bords de la mer de Galilée, tous les Chrétiens peuvent maintenant célébrer joyeusement le repas du matin.
L’Eucharistie, en tant que cérémonie rituelle sert à commémorer Christ Jésus, mais Science et Santé nous dit: « Si le Christ, la Vérité, est avec nous dans la démonstration, nulle autre commémoration n’est nécessaire, car la démonstration est Emmanuel, ou Dieu avec nous; et si un ami est avec nous, pourquoi aurions-nous besoin de souvenirs de cet ami? » Science et Santé, p. 34.
Toute guérison par la Science Chrétienne est une purification de la conscience, assimilable au baptême. Elle demande qu’on se détourne de la matérialité et qu’on surmonte l’assujettissement aux sens mortels. Cela signifie, en fait, se séparer de la croyance que l’Entendement et la Vie sont dans la matière. C’est se tourner vers le divin, s’élever à une vie nouvelle en Christ, car, comme le dit Paul, « si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » II Cor. 5:17..
Parmi les nombreuses guérisons qui se sont produites pour moi et pour les miens grâce à la Science Chrétienne, il en est une qui me semble particulièrement représentative du repas du matin, de l’apparition du Christ vivant qui régénère.
Au milieu de la bousculade générale, parmi la foule qui assistait à l’inauguration d’un pont, ma petite fille tomba d’une estrade mal protégée et s’entailla profondément la cuisse sur une traverse de chemin de fer. En dépit de tous les gens qui nous entouraient et des pleurs de l’enfant, je déclarai immédiatement et fermement ce qui est vrai de Dieu et de l’homme qu’Il a créé. Cet homme est, et a toujours été, intact et protégé, car il est l’expression même de Dieu. La petite se calma instantanément. Je la pris dans mes bras et lui dis à haute voix toutes les vérités divines qui me vinrent à l’esprit. Nous faisions tout pour ne pas regarder le corps, pour libérer nos pensées de l’image effrayante et pénible qui voulait nous duper, nous faire croire au mal au lieu de nous laisser reconnaître la totalité de Dieu, le bien. Continuant à prier silencieusement, je sus que Dieu maintient toujours l’homme, qui est Son expression, dans l’ordre éternel de Sa loi, dans l’indestructible harmonie, et que jamais personne ne peut tomber de cet ordre immuable.
Pendant ce travail de prière, cette « submersion dans l’Esprit », je ressentis une paix profonde et la conviction absolue de la totalité et de la toute-puissance de l’Amour divin. Loi immuable, cette puissante vérité accomplit son œuvre et, en moins d’une demi-heure, la plaie se referma complètement. Ma fille avait fait l’expérience du baptême véritable grâce au Christ qui pénètre la conscience en apportant la purification, la bénédiction et la guérison.
L’apparition du Christ guérisseur omniprésent, qui révèle l’unité de l’homme avec Dieu, ressemble toujours à un miracle pour le sens humain. Elle nous rend, maintes et maintes fois, profondément reconnaissants de ce baptême et de cette communion dont la Science Chrétienne nous fait faire l’expérience véritable.
