La Bible nous exhorte ainsi: « Priez sans cesse. » I Thess. 5:17. Sans cesse ! Pour moi, cela veut dire continuellement, avec persistance. Nous n’avons peut-être pas envie de prier autant. Mais celui qui prie avec constance sera récompensé et verra sa prière exaucée.
La prière n’est pas la volonté acharnée de voir quelque chose s’accomplir, ni un plaidoyer auprès d’une puissance supérieure pour que les événements se déroulent à notre convenance. C’est plutôt un recours à Dieu, le bien tout-puissant, avec le profond désir de laisser Sa volonté s’accomplir. Prier, c’est oublier le moi, c’est-à-dire abandonner une existence craintive et égocentrique, séparée de Dieu, pour reconnaître que Dieu est le Père et la Mère de l’univers, le Père-Mère qui veille avec amour sur l’homme créé à Son image. Prier, c’est comprendre que Dieu est la Vie, la Vérité, l’Amour, l’Esprit, comme le révèle la Bible. C’est aussi voir que nous sommes tous les enfants de Dieu, ce qui exige que nous élevions notre pensée au-dessus de l’image d’un mortel imparfait, afin de comprendre la véritable identité, parfaite, de l’homme, l’expression spirituelle de Dieu.
La prière, de même que la surveillance que nous exerçons sur nos pensées pour être sûrs qu’elles ne soient ni égoïstes ni matérialistes, mais orientées vers Dieu, est un processus continu. C’est un véritable travail. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, le livre d’étude de la Science ChrétienneChristian Science (´kristienn ´saïennce), Mary Baker Eddy consacre tout un chapitre à la prière. Elle y écrit: « La prière, la vigilance et le travail, unis à l’immolation de soi, sont les moyens accordés par la grâce de Dieu pour l’accomplissement de tout ce qui a été fait avec succès pour la christianisation et la santé du genre humain. »Science et Santé, p. 1.
Parfois, nous estimons avoir assez prié pour une situation et, si nous n’obtenons pas les résultats escomptés, nous cherchons peut-être la solution ailleurs. Mais ne doit-on pas prier « sans cesse » ? Soyons assurés qu’il « vaut la peine » de persévérer.
La Bible foisonne d’exemples de la façon dont la prière fervente guérit. Notre Sauveur était capable d’accomplir des guérisons, parce qu’il obéissait à la volonté de Dieu et manifestait de la compassion envers son prochain. Il déclara que ses disciples devaient accomplir les mêmes œuvres que lui. Il dit dans l’Évangile selon Jean: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Jean 8:31, 32. Connaître la vérité, c’est-à-dire reconnaître ce qui est vrai de Dieu et de l’homme à Son image, c’est prier sans cesse avec ferveur. Et cette connaissance amène la guérison.
Un jour, alors que j’étais en Afrique, j’observais la pluie tomber sur un sol desséché. Les premières gouttes n’eurent aucun effet, puis elles s’abattirent de plus en plus fort sur le sol jusqu’à ce qu’il se ramollisse et que l’eau pénètre dans la terre. Cela me fit penser que, lorsqu’on affronte un problème qui semble insurmontable, il est salutaire de travailler plus dur afin de comprendre et de ressentir l’esprit de la Vérité dans son existence, au lieu de renoncer et de se détourner de Dieu. Ce travail ne peut se faire sans croissance spirituelle. Nous devons renoncer aux pensées et aux comportements qui n’expriment pas Dieu et nous efforcer de nous conformer au Christ, la vraie idée de Dieu. Nous devons aussi reconnaître que c’est Dieu seul qui guérit. Tout pouvoir appartient à Dieu, le bien, et à rien d’autre. Nous pouvons faire confiance à ce pouvoir. Renoncer à un mode de pensée égocentrique ou à l’habitude de pécher semble parfois une tâche impossible. Mais Dieu, l’Amour divin, nous rend capables d’accomplir chaque pas nécessaire à mesure que nous travaillons à notre salut. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, nous explique quel est notre rôle dans ce processus: « Chercher ne suffit pas. Il faut lutter pour entrer. Les gains spirituels ouvrent la porte sur une compréhension plus élevée de la Vie divine. »Science et Santé, p. 10.
J’eus la preuve de l’efficacité de la prière fervente après m’être fait si mal au dos que je ne pouvais plus marcher. Je priai jour et nuit, étudiant la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy. Je désirais mieux comprendre la perfection de mon être à l’image et à la ressemblance de Dieu, et percevoir plus clairement que, puisque j’étais Son reflet, c’est en Lui que j’avais « la vie, le mouvement, et l’être » Actes 17:28., comme l’explique Paul.
Au bout de deux semaines, il n’y avait aucune amélioration. La situation empirait même. Me souvenant qu’un des aspects de la prière, c’est l’écoute, je priai pour entendre la voix de Dieu. Dans le calme de ma conscience, la réponse se présenta sous la forme d’une question qui me surprit: « As-tu fait preuve d’amour ?» Bien sûr que oui ! Mais j’avais aussi fait preuve d’emportement et de pharisaïsme, je m’étais montré critique, impitoyable... Et la liste de s’allonger ! Tout en priant pour voir la perfection de mon être, j’avais entretenu des pensées dépourvues d’amour au sujet des autres. Je n’avais guère suivi l’exemple de Christ Jésus, qui voyait en chacun sa véritable identité parfaite ! Les pensées négatives n’étant pas divines, je ne reflétais pas mon Père-Mère Dieu en les acceptant. Cet état d’esprit n’est pas conforme à la volonté de Dieu, qui est que nous cherchions le royaume des cieux au-dedans de nous et que nous aimions notre prochain comme nous-mêmes. C’était là une tâche bien difficile, car j’estimais qu’on m’avait fait du tort peu auparavant.
Je me demandai quel était mon but réel: marcher de nouveau ou aimer mon prochain ? Choisir ma propre route, ou écouter Dieu et suivre le chemin qu’Il trace ? Sans conteste, je désirais en toute sincérité aimer autrui et sentir cet amour sans égoïsme jaillir du fond de mon cœur. Priant afin d’apprendre à pardonner, à aimer et à voir que les autres étaient les enfants parfaits de Dieu, je compris bientôt que je n’étais pas une terre durcie dans laquelle l’eau ne pouvait pénétrer. Au contraire, puisque la véritable identité de l’homme est spirituelle, j’étais à même d’accepter l’amour inconditionnel de Dieu et de l’exprimer.
Je pris conscience de la perfection de l’homme, qui est protégé par la loi immuable de l’Amour divin. Lorsque, grâce à une prière soutenue, je refusai de considérer les autres et de me considérer moi-même d’un point de vue matériel erroné, je saisis mieux l’importance de l’amour fraternel. Un tel amour est vital parce qu’il fait percevoir en l’homme l’enfant de Dieu, pur, bon, digne d’être aimé. Je pus alors me tenir debout et marcher. Ma joie était telle que je fis une promenade de près de cinq kilomètres, sans éprouver la moindre difficulté ! La guérison était complète. J’étais en outre très heureuse de savoir mieux exprimer l’amour.
Cette guérison m’a montré la nécessité de surveiller mes pensées et de continuer à prier jusqu’à ce que la solution apparaisse. Depuis, chaque fois que je suis tentée de m’irriter contre quelqu’un ou contre quelque chose, je me laisse gouverner par l’Amour, même si cela exige des efforts persistants. Vigilance et travail, voilà en quoi consiste la prière.