Dans Notre « Village Planétaire », où les peuples et les nations sont de plus en plus étroitement liés, le cours de notre vie risque beaucoup plus d’être soudain affecté par les circonstances internationales. Cela constitue autant un défi qu’une bénédiction pour ceux qui désirent apporter la guérison chrétienne aux problèmes divers qui se posent à l’humanité aujourd-d’hui. Les chrétiens ne sont pas chargés par leur Maître de prier seulement pour leur entourage immédiat, mais de répandre l’Évangile dans le monde entier.
L’influence des événements mondiaux sur la vie de chacun m’a été prouvée il y a quelques années, lorsque de graves troubles internationaux augmentèrent le risque d’actes de terrorisme envers mes compatriotes et les citoyens du pays où mon mari et moi devions passer deux semaines. On parlait beaucoup, dans les médias, d’un danger possible et de l’annulation des projets de voyage. J’appris, auprès des autorités, que les voyages dans la région où nous allions ne faisaient l’objet d’aucune mise en garde officielle.
J’étais cependant inquiète et j’eus naturellement recours à la Bible et au livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, afin d’en savoir davantage sur la vraie nature de Dieu et sur l’univers qu’il gouverne.
« Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre ? dit l’Éternel. » Jér. 23:24. En m’appuyant sur cette puissante vérité, je vis peu à peu la situation sous un jour différent. J’acceptai ce que m’apprenait la Bible au sujet d’un Dieu actif omniprésent, qui s’est révélé Lui-même à travers les âges comme le bien infini. Des penseurs à la grande spiritualité ont discerné ce fait et ont recherché auprès de Lui protection et guérison.
Ayant passé toute sa vie à étudier les Écritures et à s’appuyer sur le pouvoir de Dieu, Mary Baker Eddy en vint à comprendre que ce bien infini est I’intelligence suprême, l’amour illimité, i’Être incorporel, la réalité ultime de toutes choses. En pensant à Dieu de cette façon-là, je fus de moins en moins impressionnée par les menaces creuses du mal.
Comme je réfléchissais à la situation dans un esprit de prière, un passage de Science et Santé prit un nouveau sens pour moi: « Si la pensée s’effraie de ce que la Science proclame si énergiquement la suprématie de Dieu, ou la Vérité, et met en doute la suprématie du bien, ne devrions-nous pas, au contraire, être étonnés des prétentions énergiques du mal et les mettre en doute, et ne plus croire naturel d’aimer le péché et antinaturel d’y renoncer, ne plus nous imaginer que le mal est toujours présent et le bien absent ? » Science et Santé, p. 130.
Je priai sincèrement en méditant les vérités contenues dans cette citation. Je vis que la pensée matérialiste qui » met en doute la suprématie du bien » est cette résistance au pouvoir de Dieu que Christ Jésus rencontra souvent dans son œuvre de guérison. En acceptant comme inévitables ces « prétentions énergiques du mal », si manifestes dans les journaux télévisés du soir, ma conscience du bien était devenue un peu floue, comme cette musique d’ambiance qu’on ne remarque pas la plupart du temps.
Il me fallait stimuler ma pensée et me concentrer davantage sur l’activité et la toute-puissance actuelles du bien, Dieu, et reconnaître la futilité de tout ce qui prétend s’opposer au gouvernement divin. Notre Maître était certain que Dieu, la Vie immortelle, est toujours présent et actif, même devant l’apparence de la mort, et cela était manifeste lorsqu’il pria devant la tombe de Lazare, en remerciant son Père avant même que Lazare fût ressuscité.
Si l’on se fie uniquement au témoignage des sens matériels, le bien et le mal semblent se livrer bataille dans la pensée et l’existence des hommes. Mais, à mesure qu'on apprend à suivre plus fidèlement l’exemple de Jésus, on laisse le sens spirituel, ou connaissance de Dieu, déterminer ce qui est réel et durable. En exerçant ce sens spirituel pour voir, à travers la discordance matérielle, la réalité spirituelle de l’être, on découvre que la suprématie du bien et son activité ne peuvent jamais être vraiment reléguées à l’arrièreplan ni cachées.
Rien d’autre n’est présent que l’Amour infini, l’Esprit universel, qui remplit « ciel et terre », et cet Amour ne renferme aucune qualité opposée. « Imaginer que le mal est toujours présent et le bien absent », voilà tout ce qui semble s’opposer à Dieu. Jésus appela le diable, ou mal, un mensonge et un menteur. Cette illusion agressive et trompeuse de l’entendement humain cède devant la certitude inspirée de l’omnipotence divine.
En priant dans ce sens, je vis qu’il ne serait pas logique d’affirmer la présence du bien omnipotent tout en pensant encore que les personnes de mon entourage et moi-même étions des mortels vulnérables, privés de la sollicitude de Dieu, évoluant dans un monde matériel livré à l’activité du mal. Un tel concept ne correspond pas à la vision de Jésus qui percevait en nous les enfants de l’Esprit, non de la chair. Pour comprendre la nature de la relation qui nous unit à Dieu, il nous faut d’abord comprendre que notre vraie nature est Sa ressemblance spirituelle.
La Bible nous apprend beaucoup de choses concernant cet homme spirituel ou « homme nouveau », selon les termes de Paul. Dans la traduction en anglais du Nouveau Testament par J.B. Phillips, nous lisons ceci: « L’homme qui est réellement le fils de Dieu ne peut pécher, car la nature de Dieu est en lui, pour le bien... » I Jean 3:9. On lit dans la version Segond: « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui. » Christ Jésus n’ignorait certes pas les actes pervers de l’humanité, et il réprouvait souvent avec fermeté ceux qui pratiquaient le mal. Cela ne l'empêchait pas de reconnaître que la bonté de Dieu constituait la nature réelle de chacun, même si, parfois, elle semblait obscurcie par les impressions matérielles de maladie et de péché. En réalité, la vraie nature de l’homme, qui est la ressemblance spirituelle de Dieu, ne saurait être obscurcie par quoi que ce soit. C’est de le comprendre qui permit à Jésus d’accomplir sa grande œuvre de guérison. En rendant la santé et la pureté à ceux qui étaient dans la détresse, il montra l’homme créé à l’image de Dieu dans sa véritable lumière.
Tandis que je continuais de prier, l’activité et la puissance du bien qui embrasse tout me parurent de plus en plus réelles. Notre voyage s’accomplit comme prévu, dans une grande harmonie, et il fut très fructueux. Un soir, alors que nous étions installés dans un restaurant charmant, mais vide (nous étions les seuls touristes), le propriétaire vint nous saluer à notre table et, au moment où nous partions, il nous dit au revoir en nous remerciant de n’avoir pas eu peur de venir dans son pays. J’étais extrêmement reconnaissante d’éprouver cette liberté née de la compréhension du fait que nous vivons dans le bien omnipotent.
L’un des arguments les plus décourageants présentés par le monde afin de nous empêcher de prier pour nous-mêmes et pour l’humanité, c’est que nous avons peu d’influence, individuellement, sur les affaires qui ont une dimension mondiale. Accepter cet argument, c’est déclarer mentalement que nous sommes inutiles et incapables de répondre à l’appel au secours de l’humanité.
Mary Baker Eddy ne concevait pas de limites au potentiel de la prière qui guérit les maux du genre humain. Son amour et son intérêt englobaient le monde entier. Elle comprenait que l’amour de Dieu est omnipotent et universel. Si elle fonda, en 1908, un quotidien international, The Christian Science Monitor, c’est parce qu’elle savait qu’un christianisme revivifié pouvait se démontrer sur le plan pratique dans l’intérêt du monde. L’une de ses élèves écrivit peu après le lancement du Monitor: « Le premier effet manifeste de ce merveilleux don destiné à tous a été de nous faire lever les yeux sur un horizon qui s’étend bien au-delà du seuil de notre porte. Cet appel au secours qui s’adresse à la pensée du monde ne peut plus passer inaperçu. Nous avons le devoir d’y répondre. » Cité dans Christian Science: Its Encounter with American Culture (La Science Chrétienne: sa rencontre avec la culture américaine) de Robert Peel, p. 172.
La vraie prière pour soi et pour le monde n’est pas la mise en action d’une pensée limitée. C’est l’abandon du faux concept d’une intelligence dans la matière pour l’Esprit, ou l’Entendement infini, qui sait tout, et qui est Dieu. La prière, associée à une existence conforme aux règles du christianisme, nous permet de percevoir, là même où apparaît une condition matérielle, la présence de l’univers spirituel de Dieu, univers gouverné par des lois divines immuables. Le Psalmiste priait ainsi: « Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi ! » Ps. 119:18.
Cette prière fondée sur la compréhension peut se comparer à ce qui arrive dans une pièce enveloppée de ténèbres, lorsque quelqu’un ouvre les rideaux et que le premier rayon de lumière y pénètre. La lumière du jour est si forte qu’un seul petit rayon suffit à transformer la scène, rendant visible chaque objet dans la pièce.
De même, à mesure que les ténèbres et le désespoir d’une pensée matérialiste effrayée cèdent à la lumière de la bonté toujours présente de Dieu dans la pensée de chacun, la scène mortelle change de façon positive. Étant donné que les possibilités de faire le bien sont infinies, nous sommes tous capables de regarder au-delà du seuil de notre porte. Nous pouvons ouvrir nos yeux et notre cœur pour embrasser le monde entier dans nos prières.
