C'est L'un Des Devoirs fondamentaux qui s'imposent aux chrétiens. Et lorsqu'on y répond avec humilité, on y trouve une joie réelle. Se « laver les pieds les uns aux autres » peut se traduire de différentes manières, mais chacune d'elles est édifiante.
La Bible, dans l'Évangile selon Luc, nous parle d'une femme qui, bien que sa condition l'empêchât d'être admise dans la société, se présenta (sans y être invitée) à un dîner très protocolaire organisé par un Pharisien nommé Simon. Christ Jésus y était convié. Simon reçut le Maître avec faste. Quel fut le comportement de la femme ? Elle lui lava les pieds de ses larmes. Quel contraste !
Lorsque nous prions, comment nous rapprochons-nous du Christ, la Vérité? Parfois l'entendement humain énonce avec précipitation de grandes vérités, proclamant la perfection de Dieu et de l'homme. Mais la perfection ne dépend pas de telles déclarations. C'est seulement dans la mesure où cet entendement se fait humble que notre sens spirituel se manifeste; c'est alors que vient la joyeuse découverte que l'homme est créé à l'image de Dieu, qu'il est pur et complet. Ces larmes de repentir qui baignent les pieds du Christ sont le signe que nous sommes en train de nous détacher de la personnalité mortelle, c'est un processus purificateur qui nous met à même de déclarer les vérités de l'être avec la conviction et l'autorité spirituelles qui guérissent.
Mais qu'arrive-t-il lorsque les rôles sont inversés, lorsque c'est à nous que le Christ vient laver les pieds ? Réagissons-nous comme le fit Pierre ? Jésus allait d'un disciple à l'autre. Il arriva devant Pierre et, lisons-nous dans l'Évangile selon Jean, « Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds ».
Ne réagissons-nous jamais de la sorte ? Sommes-nous totalement prêts à recevoir le Christ, quelle que soit la façon dont il vient à nous ? Par exemple, il peut exister des cas où nous nous sentons mal à l'aise. La tendance humaine, c'est d'attribuer le malaise à quelque cause matérielle. Mais cette « perturbation » est peut-être l'effet d'une vérité spirituelle spécifique se faisant jour dans la conscience humaine. Nous pourrions passer à côté si nous nous bornions à réagir, alors qu'une importante leçon nous attend si nous adoptons une attitude positive, non pas par rapport à la douleur ou à la discordance, mais en discernant que le Christ, la Vérité, nous apporte quelque précieuse lumière.
Il est certes possible que cette action de la Vérité procure un sentiment de malaise au sens personnel, qui n'est jamais très enthousiaste à l'égard de la révélation divine, mais si nous sommes assez humbles pour recevoir cette révélation, nous nous réjouirons plus rapidement dans la vérité et éviterons une lutte inutile. Nous modifierons notre réponse, exactement comme le fit Pierre après que Jésus lui eut dit: « Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi. » Ce à quoi Pierre répondit: « Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête. » En ouvrant sans réserve notre pensée à la venue du Christ, soyons sûrs que le pouvoir divin supprimera tout malaise, toute chimicalisation, qui pourrait sembler accompagner notre croissance spirituelle.
En venant nous laver les pieds, le Christ nous révèle également l'amour que Dieu a pour nous. S'il nous arrive de nous sentir seuls, inutiles ou méprisables, le moment est venu de reconnaître avec humilité la présence du Christ, la Vérité. Son amour a sur notre vie un effet purificateur qui guérit. Nous passons par un baptême spirituel. Seule l'humilité véritable ouvre la porte à ce processus de purification qui s'opère dans notre existence.
Laver les pieds signifie encore autre chose. C'est peut-être la leçon la plus dure, celle qui exige non seulement de l'humilité, mais la plus grande force et le plus grand courage spirituels. Lorsqu'il eut lavé les pieds de ses disciples, Jésus leur dit: « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m'appelez Maître et Seigneur; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. »
Jésus lava les pieds de chaque disciple, y compris ceux du traître. N'avons-nous pas l'obligation de servir toute l'humanité, même si le monde est largement indifférent à ce que la Science divine peut lui apporter ? Si nous sommes en conflit avec un voisin, un membre de l'Église, un parent ou un employeur, il se peut que ce soit justement à cette personne-là que nous devions laver les pieds. Par exemple, si cette personne vous appelait ce soir pour vous demander de l'aider par la prière, pourriez-vous le faire... avec un cœur honnête ? Sinon, pourquoi ne pas vous mettre dès maintenant à prier pour vous-même de façon à ce que, si un tel appel devait se produire et que Dieu vous conduise à accepter ce cas, vous puissiez répondre avec la puissance du Christ ?
Nous laver les pieds les uns aux autres n'est pas toujours facile, que ce soit nous qui le fassions ou qui en bénéficions. Mais quelles que soient les circonstances, nous devrions tirer le maximum de l'occasion qui s'offre. De toute façon, nous en ressortirons toujours un peu plus purs.
L'Éternel est mon partage et mon calice ;
C'est toi qui m'assures mon lot...
Je bénis l'Éternel, mon conseiller...
J'ai constamment l'Éternel sous mes yeux ;
Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas.
Psaume 16:5, 7, 8