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Au-delà de l'étiquette, le pardon

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1992


Scène I

Vous venez de descendre à la cave et, en arrivant devant le rayon des conserves, vous découvrez un bocal isolé tout poussiéreux. Vous l'emportez à la cuisine, vous l'essuyez, et vous constatez que le couvercle est toujours bien fixé.

L'étiquette indique que le bocal contient des pêches. Mais, en regardant la forme et la couleur du contenu, vous voyez bien que ce ne sont pas des pêches. Vous en tirez les conclusions suivantes:

1. Le bocal est resté longtemps sur le rayon.

2. Il porte une fausse étiquette.

3. Le couvercle est toujours bien fixé, donc son contenu, quel qu'il soit, est toujours bon.

Scène II

Deux amies déjeunent ensemble, plongées dans une conversation animée. L'une d'elles explique que son père, alcoolique et fils d'alcoolique, a cessé de boire cinq ans auparavant. Il avait été incapable de dominer cette habitude pendant des années puis, grâce à une profonde humilité et à de grands efforts, il a réussi à rester sobre.

Elle se réjouit de ce progrès et de cette guérison durement gagnée, mais son frère refuse toujours de parler à son père. Il ne parvient pas à trouver la force de lui pardonner toutes les années de souffrance causées par son alcoolisme.

Existe-t-il un lien entre ces deux scènes ? Dans les deux cas, il s'agit d'une fausse étiquette qui était là depuis longtemps. L'une disait « pêches », l'autre « alcoolique invétéré ». Dans le premier récit, il était facile de voir que l'étiquette était fausse. Dans le second, elle semblait exacte, et celui qui n'aurait pas regardé au-delà des apparences se serait fourvoyé.

Nous épinglons parfois des étiquettes sur les gens, puis nous semblons incapables de les enlever. Par exemple, nous pouvons nous sentir dans l'impossibilité de pardonner une offense. Or, rien ne nous oblige à être prisonniers du passé: au-delà de ce qui semble s'être produit, nous pouvons contempler la réalité spirituelle de l'existence.

Les Évangiles nous montrent que Christ Jésus n'acceptait pas comme vérité ce qui semblait portant être une réalité incontournable. S'il l'avait fait, il aurait eu le point de vue limité des autres spectateurs, qui ne voyaient qu'un lépreux, un paralytique, un aveugle ou un corps sans vie. Sa clairvoyance spirituelle était si pénétrante qu'il discernait l'enfant parfait et bien-aimé de Dieu en dépit des apparences.

Dans l'Évangile selon Jean, nous lisons l'histoire d'une femme surprise en flagrant délit d'adultère; selon la loi alors en vigueur, un tel délit entraînait la lapidation du coupable. Les scribes et les pharisiens essayèrent de prendre Jésus au piège, pensant le placer devant le dilemme suivant: soit il cautionnait une règle humaine cruelle et condamnait la femme à mort, soit il violait la loi. Au lieu quoi le Maître répondit: « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » Les dénonciateurs, « accusés par leur conscience », s'en allèrent. Puis Jésus, discernant sa véritable identité, lui pardonna et lui donna ce conseil: « Ne pèche plus. » Sa mission ne consistait pas à condamner, mais à sauver et à libérer. Ce serait la façon dont la femme pécheresse rejetterait son passé qui déterminerait son avenir.

Grâce à sa découverte de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy prit conscience de la véritable nature de l'homme, sa nature spirituelle, ainsi que de la nécessité d'abandonner un concept matériel, erroné, de la vie. Elle écrivit dans Rétrospection et Introspection: « L'histoire humaine a besoin d'être révisée, et le souvenir matériel effacé. » Pour suivre ce conseil, il faut renoncer aux mauvaises pensées et aux mauvaises actions. Il est hypocrite et illogique de demander pardon en continuant à mal faire. Mais il n'est pas plus juste pour celui qui a subi un tort de refuser d'oublier le passé.

C'est l'intuition spirituelle qui révèle exactement ce que nous sommes, nous et les autres. Par ce sens spirituel que nous cultivons grâce à la prière et à la purification de notre vie, nous apprenons à mieux connaître le grand amour de Dieu pour Son enfant. Dans la Bible, Habakuk dit en s'adressant à Dieu: « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l'iniquité. » Dieu voit l'homme tel qu'Il l'a créé, non comme un mortel déchu, mais comme Son image spirituelle. Il nous semble que nous soyons tout ce qu'il y a de plus mortel, mais ce n'est pas vrai; nous ne sommes jamais réellement séparés de Dieu. Le lien qui nous unit au seul Créateur est indestructible. Il en est de même de notre pureté spirituelle, qui est innée. A mesure que nous en prenons conscience, nous découvrons que Dieu gouverne chaque aspect de notre vie et qu'il nous est naturel d'agir en conformité avec Ses lois. Dès que nous acceptons ce qui est spirituellement vrai, nous comprenons mieux pourquoi une fausse étiquette ne peut jamais atteindre la pure substance de notre véritable identité. Comment quelque chose de matériel, donc de nature opposée, pourrait-il jamais s'attacher à ce qui est spirituel ? Ce serait comme si l'obscurité essayait de s'attacher à la lumière ! Peu importe depuis combien de temps un trait négatif semble nous être attribué, peu importe le caractère convaincant de son apparence, notre véritable nature, qui a été créée par Dieu, n'est pas touchée: elle est toujours parfaite.

Jésus nous a donné la Prière du Seigneur, qui contient la demande suivante: « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Voici interprétation spirituelle de ces paroles que Mary Baker Eddy nous offre dans Science et Santé: « Et l'Amour se reflète dans l'amour. » L'amour qui exprime l'Amour divin donne et pardonne. L'amour semblable à celui du Christ ne juge pas et nous ouvre le cœur à la miséricorde, parce qu'il nous rend capables d'abandonner le passé et d'accepter la vérité spirituelle toujours présente. Il nous est alors plus facile d'arracher les étiquettes négatives et fausses attachées à une autre personne, et nous discernons mieux l'homme réel créé à l'image de Dieu.

Afin de mieux nous percevoir, nous et les autres, comme Dieu nous connaît, il nous faut enlever les étiquettes que le passé, la génétique ou la géographie peuvent avoir essayé de nous attribuer. Il nous faut refuser le rôle que l'on s'attend à nous voir jouer — alcoolique, drogué, lent à comprendre, pauvre, âgé, manquant de maturité, sans-abri, handicapé, obèse — pour discerner notre véritable identité.

Lorsque nous saurons séparer l'erreur de l'être spirituel, l'être réel, nous pourrons pardonner, aux autres et à nous-mêmes, d'une façon qui amène la guérison. Pour y parvenir, il faut reconnaître que l'homme en tant que reflet de Dieu est incapable de pécher. L'homme spirituel n'a pas d'histoire matérielle, donc, d'un point de vue absolu, il n'y a rien à pardonner. Nous pouvons ainsi enlever les étiquettes qui semblent attachées aux autres ou à nous-mêmes et ouvrir la voie à la véritable guérison spirituelle.

Le véritable pardon apparaît lorsque nous prenons conscience de notre pure identité inviolable, de notre perfection immaculée d'idée de Dieu. Rien ne peut jamais toucher notre être véritable. Nous n'avons jamais été catalogués au moyen d'une étiquette négative. Et les autres non plus.

Ne jugez point,
et vous ne serez point jugés ;
ne condamnez point,
et vous ne serez point condamnés ;
absolvez, et vous serez absous.

Luc 6:37

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