Je Me Rends compte maintenant que j'ai gâché ma vie », me disait un ami, les larmes aux yeux. Une maladie soudaine l'avait mis face à la mortalité et, réexaminant sa vie passée, il s'apercevait qu'il n'avait pas vraiment vécu. Sans s'en rendre compte, il se trouvait en fait dans un état de détresse profonde, regrettant la vie qu'il n'avait jamais connue, la vie qu'il aurait pu avoir.
Il se lamentait d'avoir passé toute son existence à entasser de l'argent, au lieu de développer un talent véritable qu'il possédait sur le plan artistique. Il se désolait de n'avoir jamais eu d'enfants et de ce que sa vie conjugale soit un état permanent de guerre froide. Il regrettait de n'avoir eu que bien peu d'amis et encore moins de joies. Parvenu maintenant au crépuscule de la vie, il était désespéré.
J'ai pris la main de mon ami et essayé de le réconforter. Ce geste a peut-être eu plus d'effet que tout ce que j'ai pu dire ce jour-là. Son visage s'est éclairé et il m'a remerciée de l'avoir écouté. Il m'a assuré qu'il se montrerait courageux.
Plus tard, en repensant à mon ami, j'éprouvais une profonde compassion. En fait, j'éprouvais de la compassion pour tous ceux qui passent par des moments sombres de solitude et de désespoir. Il y a tellement de gens qui sont découragés, sans la moindre véritable lumière, sans aucun espoir ! Ce qui je voulais dire à mon ami, bien qu'il ne m'ait pas semblé prêt à l'entendre à ce moment-là, c'est que la vie n'a pas à être un chemin sombre menant à la dissolution. La vie peut être, et elle l'est, tellement plus que cela, si seulement nous sommes disposés à le savoir.
Ce dont je voulais lui parler, c'est de la vie spirituelle. Je ne veux pas dire cet idéal de vie qu'atteignent seulement les ascètes religieux ou les saints. Je ne pense pas non plus à cette « spiritualité pop » tellement à la mode ces derniers temps. Je parle d'une vie spirituelle profonde et satisfaisante — une vie que tous les êtres humains peuvent connaître dès maintenant.
Le moyen de parvenir à cette vie productive et satisfaisante, c'est de découvrir la nature de Dieu et du lien qui nous unit à Lui — chose dont nous n'avons peut-être maintenant qu'une idée très vague. Que nous en ayons été conscients ou non, le fait est que Dieu a toujours été présent dans notre vie, Il a toujours été la source unique de tout le bien réel qui se manifeste. Ainsi donc, si nous souhaitons voir ce bien augmenter ou s'installer de façon permanente dans notre vie, nous devons en apprendre davantage sur le lien qui nous unit à Dieu et découvrir ce que nous sommes vraiment.
C'est là ce que le meilleur ami des hommes, Christ Jésus, a voulu nous montrer. Il discernait le potentiel spirituel de l'homme, il ne voyait pas les hommes comme une race de mortels malheureux et pécheurs, mais comme les enfants de Dieu. Il appelait Dieu « notre Père », un Dieu infiniment tendre et bon qui nous aime tous, puisque nous sommes l'image spirituelle de Son être. Même si, maintenant, nous n'apercevons que faiblement cette fïlialité, elle n'en demeure pas moins la nôtre et nous pouvons la revendiquer et la prouver réelle.
Il y a dans la Bible un beau passage qui évoque cette idée: « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu !... Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. »
Que nous ayons huit ans ou quatre-vingt-huit ans, que notre vie ait été une réussite ou un désastre sur le plan humain, un fait demeure démontrable: « Nous sommes maintenant enfants de Dieu. » Le problème, bien sûr, c'est que « ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ». Nous n'avons maintenant qu'un faible aperçu de la réalité et de la gloire reflétée qui sont celles de l'homme réel, l'image et la ressemblance de Dieu, l'homme qui est entièrement spirituel et immortel. Mais, pour prendre un nouveau départ dans la vie, il nous faut commencer quelque part. Accepter le Christ, le lien spirituel qui nous unit à Dieu et notre fïlialité divine, c'est par là que nous pouvons commencer pour racheter et renouveler notre existence.
Mary Baker Eddy perçut cette vérité dans toute sa profondeur. Elle découvrit la Science — et son Principe divin — qu'elle considérait comme la base des guérisons et des paroles de Jésus. Mary Baker Eddy fonda la Science Chrétienne sur le principe de guérison qu'enseignait Christ Jésus, sur le pouvoir de Dieu, de l'Esprit. Elle écrit dans Science et Santé, son œuvre principale: « Admettre en son for intérieur que l'homme est la propre ressemblance de Dieu met l'homme à même de saisir l'idée infinie. Cette conviction ferme la porte à la mort et l'ouvre toute grande sur l'immortalité. Il faudra finalement arriver à comprendre et à reconnaître l'Esprit, et nous ferions bien d'employer notre temps à résoudre les mystères de l'existence par la compréhension du Principe divin. A présent nous ne savons pas ce qu'est l'homme, mais nous le saurons certainement lorsque l'homme reflétera Dieu. »
Avez-vous le sentiment que votre vie est pratiquement terminée ou qu'elle a été gâchée jusqu'à présent ? Aujourd'hui, une vie nouvelle peut commencer pour quiconque est disposé à découvrir ce qu'il est vraiment. Qu'avez-vous à y perdre, en dehors du désespoir et du malheur qu'entraîne une vie matérielle ? Par contre, vous y gagnez la joie et la bonté qui vous reviennent de droit en votre qualité d'enfant de Dieu.
Si quelqu 'un est en Christ,
il est une nouvelle créature.
Les choses anciennes sont passées ;
voici, toutes choses sont devenues nouvelles.
II Corinthiens 5:17