Vous Êtes La Lumière du monde », dit Jésus à ses disciples. Les chrétiens d'aujourd'hui en sont-ils persuadés ? »
Beaucoup se sont engagés à être chrétiens et à suivre le Maître. Mais combien sont intimement convaincus d'être cette lumière spirituelle ? Faisons-nous pour le monde ce qu'attendait Jésus lorsqu'il dit: « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » ? Avons-nous le sentiment de faire briller chaque jour notre véritable identité spirituelle telle que Dieu l'a créée au point de contribuer à guérir et à sauver l'humanité ?
L'avènement de Jésus représentait l'apparition du Christ, la véritable identité spirituelle de l'homme, dans la compréhension humaine. Il avait pour mission d'enseigner et de démontrer au genre humain que le royaume des cieux, le gouvernement de la loi divine, est ici-même. Sa vie entière exprimait la lumière spirituelle qui consolait et guérissait, sauvait et bénissait tous ceux qui recherchaient son aide. Il savait, cependant, que cette lumière devait absolument continuer de briller après son départ, aussi exhorta-t-il ses disciples à découvrir cette lumière, ce royaume des cieux, en eux-mêmes et à la laisser briller devant les hommes. Il voulait voir tous ses disciples guérir, comme lui, les malades, refléter littéralement la lumière divine, démontrer les lois divines de la santé, de la sainteté et de l'harmonie, et être les instruments du salut pour le monde entier.
En tant que chrétiens, comment allons-nous satisfaire cette exigence ? Non seulement en vivant dans l'amour et la fraternité, mais aussi en guérissant les malades ainsi que le faisait Jésus, exclusivement par des moyens spirituels. Il présentait ses œuvres comme des preuves infaillibles de ses enseignements. En fait, ce fut son œuvre de guérison merveilleuse qui révéla la relation de la divinité à l'humanité et fit s'épanouir la coïncidence de l'humain et du divin sur la scène humaine. Mary Baker Eddy comprit que Jésus ne nous laissa aucun moyen de nous soustraire à cette responsabilité. Elle découvrit que ces guérisons dépendaient des lois de Dieu qui sont éternellement en vigueur, et elle vit que tout le monde est capable de marcher sur les traces du Maître. Ce qu'est la Science Chrétienne aujourd'hui, elle le doit à la guérison spirituelle.
Certains penseront peut-être que le pouvoir guérisseur de Jésus était unique, qu'il était « avantagé » par sa naissance, étant le fils d'une vierge. Pourtant, de même que nous tous, le Jésus humain dut découvrir sa filialité divine dans sa propre conscience avant de pouvoir annoncer son message de salut au monde extérieur.
Au moment de son baptême, Jésus entendit, clair et net, ce message de Dieu: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection » (Matthieu). Tout de suite après, cependant, il se retira dans le désert pour méditer sur la portée de ce message et lutter contre le dualisme présenté par le tableau mortel. Maintenant l'intégrité parfaite du rapport qui l'unissait à Dieu, il découvrit dans sa conscience divine la domination qu'il exerçait sur les circonstances extérieures. Dans le désert, le malin le tenta pour le faire douter de sa filialité spirituelle ainsi que de sa capacité de vaincre le péché, la maladie et la mort grâce à des moyens spirituels exclusivement. Ces tentations sont semblables aux situations que nous pouvons vivre.
Si nous voulons démontrer le christianisme comme Christ Jésus l'escomptait, il nous faut aussi reconnaître et démontrer notre propre filialité divine. Il nous faut naître de nouveau grâce à la purification et à la spiritualisation de nos pensées et de nos actes quotidiens. Pour l'entendement humain, les efforts constants à faire pour rejeter toutes formes de sens personnel et de matérialisme — les préjugés, les ressentiments, les critiques, l'apitoiement sur soi, les craintes, etc. — peuvent sembler pénibles parce que la nature humaine non régénérée, ou entendement mortel, est souvent peu encline à se corriger. Cette discipline personnelle est cependant essentielle au développement du caractère chrétien. Nous en retirons une joie merveilleuse et nous devenons capables de guérir. Dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, Mary Baker Eddy parle de la nécessité d'abandonner la croyance à la matérialité et nous exhorte tous à « recherche[r] avec ardeur l'état spirituel de l'homme, qui est en dehors de tout moi matériel ».
Il nous arrive parfois d'être dans le désert et de devoir faire face à la tentation. L'entendement mortel demande alors: « Si tu es le fils de Dieu, pourquoi n'as-tu pas guéri cette maladie ? Pourquoi n'as-tu pas résolu cette situation ? » C'est le moment ou jamais de suivre l'exemple du Maître et de rejeter tout état inharmonieux comme une illusion hypnotique des sens matériels trompeurs. Fils et filles de Dieu, il est de notre devoir d'adorer Dieu, le bien, comme la seule réalité. Nous ne devons pas faire une réalité des états matériels discordants pour ensuite nous efforcer de les guérir par des moyens spirituels !
Nous ne pouvons vraiment pas nous permettre de mettre en danger notre compréhension spirituelle et l'autorité divine qui l'accompagne en croyant le mal irrésistible sous ses diverses formes: maladie, tempérament critique ou obstiné, pénurie, localité affligée de problèmes, église en difficulté ou apparences d'un monde mauvais. Notre identité spirituelle nous donne la domination sur les circonstances extérieures lorsque nous reconnaissons que le royaume des cieux est en nous. Nous corrigeons la conception matérielle erronée de toute situation grâce aux lois divines de la perfection et de l'harmonie.
Comment revendiquer notre filialité spirituelle ? En déclarant que chaque attribut que Dieu a créé en l'homme — la force, l'amour, l'intelligence, la domination, etc. — fait partie de notre véritable identité. Il est aussi impossible de nous priver d'une seule qualité de Dieu que d'enlever la lumière du soleil aux rayons qui en émanent. S'il semble nous manquer certaine qualité, c'est précisément celle-là qu'il nous faut nous efforcer de chérir et de reconnaître en nous-mêmes. Nous démontrons notre obéissance à Dieu en étant disposés à démontrer que nous possédons toutes Ses qualités.
Paul déclare dans la Seconde épître aux Corinthiens: « Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. » Dieu a donc ordonné que la joie, que la santé, que la paix brillent dans nos cœurs, au sein même des ténèbres des frayeurs et des croyances mauvaises qui semblent nous assaillir. Il l'a ordonné ainsi afin que nous puissions rayonner cette joie, cette santé et cette paix à travers notre caractère chrétien en agissant pour le bien de tout le genre humain.
Fils et filles de Dieu, nous avons naturellement la capacité de démontrer notre domination sur toutes les situations discordantes auxquelles nous pouvons avoir à faire face. Il m'est arrivé récemment quelque chose qui m'a permis de comprendre ce que cela signifiait. Un soir, je fus saisie d'un mal de gorge et je manifestais d'autres symptômes agressifs. Tandis que je priais pour recevoir l'inspiration capable de m'aider à m'élever au-dessus de cet état, mes yeux sont tombés sur le paragraphe situé en haut de la page 237 de Science et Santé. Mary Baker Eddy y rapporte la guérison d'une petite fille qui s'était blessée gravement au doigt.
J'ai soudain vu, dans ce récit, une série de pas menant à la guérison. J'ai décidé de les accomplir. En premier lieu, le livre d'étude dit: « Elle semblait ne pas s'en apercevoir. » Mais comment puis-je en faire autant ? me suis-je demandé, me sentant dans un état pitoyable. J'ai vu le deuxième pas à faire dans la réponse de la petite fille qu'on interrogeait sur sa blessure: « Il n'y a pas de sensation dans la matière. » Très bien, dis-je, c'est sur cette base que je dois rejeter les symptômes. J'ai alors vu que la troisième chose toute simple consistait à agir d'après les faits spirituels et non d'après les circonstances matérielles. « Elle s'en alla en bondissant, les yeux riants. » J'ai immédiatement saisi l'esprit de sa pensée pure et j'ai décidé de faire la même chose. J'ai pu, moi aussi, sentir cette joie intérieure m'envahir, parce que le Christ qui est en nous ne peut être détrôné. Pour ce qui est du pas final, je n'avais pas de mère humaine pour me consoler, mais j'avais notre Père-Mère Dieu. En allant me coucher, j'ai déclaré avec conviction au sujet de ma gorge ce que la petite fille avait dit à propos de son doigt. J'ai reconnu: « Maman [Dieu], [ma gorge] ne me fait pas mal du tout. » Ce n'était pas ce que me disaient les sens, mais je savais dans mon cœur que c'était vrai. Le lendemain au réveil, il n'y avait plus aucune trace de l'affection. J'étais libérée.
Chacun a l'identité spirituelle du Christ. Grâce aux sens spirituels qui nous viennent de Dieu, nous pouvons tous nous détourner de la maladie ou autres problèmes pour percevoir l'assurance de notre filialité divine, cette assurance qui inonda la conscience de Jésus il y a près de deux mille ans. Si nous subissons, comme Jésus, une épreuve dans le désert, il nous faut apprendre à chérir plus que jamais le Christ en nous. Il nous faut faire taire les sens de façon à entendre Dieu nous dire: « Je suis extrêmement satisfait de la façon dont je t'ai créé. Je suis extrêmement satisfait de la spiritualité, de la santé et de la beauté que je vois en toi. Tu es mon enfant bien-aimé. C'est pour cela que tu es si harmonieux. »
Le lien spirituel qui nous unit à Dieu nous permet d'être la lumière du monde, c'est-à-dire de nous guérir et de guérir les autres de tous les maux de la chair.