Il Faut Penser à beaucoup de choses pour faire face à ses responsabilités quotidiennes. Il faut prendre soin de sa famille, entretenir sa demeure, si simple soit-elle, régler les factures, faire les courses, sans oublier, bien entendu, le travail qui permet de gagner les revenus nécessaires.
On serait tenté de croire que seuls les penseurs « professionnels » — les religieux, les philosophes et autres personnes de ce genre — passent du temps à comprendre l’origine de l’ordre du monde, le rapport qui unit l’homme à Dieu ou la signification et la nature du mal. Pourtant, chacun de nous est concerné au plus haut point par ce qui donne au monde son ordre et sa raison d’être, par la façon dont on peut faire face au mal et à la souffrance, et par la nature du rapport qui nous unit à Dieu. Il est de notre intérêt de comprendre que nous sommes tous des « penseurs » concernés par les grandes questions qui modèlent notre existence.
C’est ce à quoi j’ai pensé lorsque j’ai dû soudain relever plusieurs défis à la fois. N’est-ce pas ce qui semble parfois arriver ? Les défis s’accumulent jusqu’à ce qu’on en vienne à se demander: « Et maintenant que vais-je faire ? »
J’ai prié, tout en ayant à traiter diverses choses plus ou moins courantes à mon travail et chez moi. Les détails concernant ceci ou cela ne gênaient pas réellement le cours de mes pensées. Je n’ai pas tardé à voir qu’on ne trouve pas les solutions qui guérissent en se contentant ressasser les problèmes, de se mettre en colère ou de se désespérer à cause du mal qui semble s’immiscer dans sa vie.
Cela m’a amené à penser à Christ Jésus. Pour lui, le bien et le mal ne se mélangeaient pas. Il savait que Dieu avait établi un ordre universel, qui offrait les moyens sûrs de détruire le mal pendant le processus de développement spirituel. Il m’est venu à l’esprit une parabole de Jésus.
Elle est rapportée dans l’Évangile selon Matthieu et compare le royaume de Dieu à un homme qui sème une bonne semence dans son champ: « Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. » Selon le Nouveau dictionnaire biblique, l’ivraie est « une plante vénéneuse de la famille des graminées » qui pousse presque aussi haut que le blé.
En homme avisé, le propriétaire du champ ne s’est pas affolé. Il savait qu’au temps de la moisson, on distinguerait le blé de l’ivraie. On pourrait alors les séparer: l’ivraie serait détruite et le blé récolté.
La confiance qu’avait Jésus dans l’ordre spirituel de Dieu ne relevait pas simplement de la foi. Elle résultait de son discernement de la nature spirituelle de la vie et de la loi divine qui la régit. Cette compréhension de la réalité est l’essence de Science du Christ et de la guérison chrétienne. Le fait que le mal, quelle que soit sa forme, n’est pas inhérent à l’homme, l’enfant spirituel de Dieu, est essentiel à cette guérison. Le mal n’est pas réellement inhérent à la pensée. Comme l’enseigne la parabole de Jésus, c’est toujours un élément séparable, étranger à l’ordre de Dieu et à notre véritable identité.
L’origine du mal présente toujours une énigme insoluble quand on part du point de vue qu’il est réel et égal, sinon supérieur, à Dieu, le bien. Si l’on croit que c’est un élément fondamental de l’existence, sa mise à nu et sa défaite sont toujours incertaines et peu concluantes. Mary Baker Eddy affirme dans Écrits divers: « L’origine du mal est le problème des âges. Il se présente à nouveau à chaque génération...
«A cette question, la Science Chrétienne répond: Le mal n’a assurément jamais existé en tant qu’entité. Ce n’est qu’une croyance à l’existence d'une intelligence opposée à Dieu...
« L’admission par les mortels de la réalité du mal perpétue la foi dans le mal; et les Écritures déclarent que “en vous livrant à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez”. Cette proposition essentielle, évidente en soi, de la Science Chrétienne, savoir que le bien étant réel, son opposé est forcément irréel, doit être saisie dans toutes ses exigences divines. »
Le paradoxe, pour l’entendement humain, c’est que plus on comprend, grâce à la Science Chrétienne, la profonde irréalité du mal, plus on est à même de l’affronter et d’en triompher. Le processus de pensée qui considère le mal comme impérieux et égal au bien divin produit un effet hypnotique. Il suscite la crainte, la panique et le sentiment d’être vaincu par ce qui est dissemblable à Dieu. Mais la prière qui nous délivre de cette ignorance spirituelle révèle le droit spirituel que nous avons de nier la légitimité du péché et de la maladie. Alors, guidés par l’Entendement divin, Dieu, nous en triomphons.
En fait, quand nous comprenons que le mal n’est pas créé par Dieu et que, par conséquent, il n’a pas le pouvoir ni la présence qui semblent le caractériser, il nous fait moins peur. Nous nous tournons vers Dieu, sachant qu’il est toute-puissance et toute intelligence. Cette attitude change tout et rend à notre existence le rôle de prouver que la loi divine a le pouvoir de réordonner les événements humains. Ainsi nous nous ouvrons à l’influence curative du Christ, la Vérité. Nous ne nions plus seulement le mal, nous prouvons son irréalité.
L’homme est bon; il est créé par Dieu. Cette identité constitue la véritable nature de chacun. Dans la pratique de la Science Chrétienne, il ne suffit pas, cependant, de déclarer ces énoncés métaphysiques d’une manière dogmatique, superficielle ou autoritaire. Il est indispensable d’étudier le message spirituel de la Bible et d’approfondir Science et Santé de Mary Baker Eddy. Cette étude, jointe à un alignement quotidien de sa pensée et de ses actes sur la loi de Dieu, développe le pouvoir moral et spirituel qui vainc tout ce qui nie la bonté de la création spirituelle de Dieu. Vivre de cette façon permet de parvenir à la guérison des maladies et des maux du monde. Et, bien plus, cela apporte la régénération et le salut auxquels, comme Jésus l’a montré, il est en effet possible de parvenir au stade actuel de l’existence.