J'étais Parvenue au sommet de la grande échelle. J'avais les mains moites et le souffle court. Mais je savais que tout se passerait bien. Je lâchai l'échelle et tombai en arrière, dans les bras tendus de mes amis. Il s'agissait d'un exercice de confiance exécuté pendant un cours d'art dramatique. C'était une leçon vivante !
Un soir, je suis tombée sur une déclaration surprenante qui m'a rappelé cet exercice: « Osez être fidèles à Dieu et à l'homme » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany de Mary Baker Eddy). Je n'avais jamais associé la fidélité à l'audace, mais plus je réfléchissais à cette déclaration, plus elle m'aidait à comprendre non seulement ce qu'est la fidélité, mais aussi ce qu'est la foi.
Il arrive de penser que la foi en Dieu est quelque chose que l'on a ou que l'on n'a pas, mais on ne songe pas toujours à cultiver consciemment cette foi. Cependant, la déclaration citée plus haut montre que la fidélité nécessite une participation active, et même du courage. La vraie foi n'est pas une dénégation timide et ignorante de la réalité ni une piété superficielle et affectée, mais elle est audacieuse et exige de la force et de l'intégrité spirituelles, parce qu'elle fait souvent aller à l'encontre du comportement généralement admis par la société.
Quelle que soit notre foi, elle exige que nous soyons prêts, pour ainsi dire, à « lâcher l'échelle » et à « tomber en arrière », sûrs que l'objet de notre foi ne nous laissera pas nous écraser au sol. Il peut être difficile d'y parvenir tant qu'on ne comprend pas réellement la raison de sa foi. Je ne me serais jamais laissée tomber de l'échelle si je n'avais pas su que mes amis — aux bras musclés — étaient en dessous, prêts à me recevoir.
La foi en Dieu peut se comparer à cela. Il faut du courage pour avoir foi en la sollicitude divine lorsqu'on est effrayé par l'environnement, par la maladie ou même par quelque habitude destructrice qui semble nous dominer. Mais la Science Chrétienne révèle qu'il est normal d'oser avoir foi dans le pouvoir qu'a Dieu de nous secourir et de nous guérir, parce que cette Science nous montre pourquoi nous pouvons Lui faire confiance. Il ne s'agit pas d'un simple espoir ni d'une sorte de foi aveugle dans le fait que Dieu nous aidera. La confiance spirituelle implique la compréhension de la toute-présence de Dieu, de Son pouvoir absolu et de Son amour infini pour l'homme. Comme le promet ce magnifique verset biblique, « le Dieu d'éternité est un refuge, et sous ses bras éternels est une retraite ».
La Science Chrétienne explique qu'être fidèle à Dieu, c'est être fidèle à Son idée, l'homme. La Bible révèle que l'homme est créé à la ressemblance de Dieu, qui est l'Amour, l'Esprit, l'Entendement. L'homme n'est donc pas ce qu'il paraît: un mortel imparfait, faillible et vulnérable. Il est en vérité spirituel, et il est parfait parce qu'il est semblable à Dieu.
Être fidèle à Dieu et à l'homme, c'est vivre cette vérité, être vraiment l'homme créé par Dieu, Son expression. La fidélité exige donc qu'on exprime l'Amour divin plutôt qu'un amour possessif, qu'on rende un culte à l'Esprit plutôt qu'à l'argent, à la nourriture ou aux voitures, qu'on entretienne des pensées profondes émanant de l'Entendement du Christ au lieu d'un ramassis de croyances et d'opinions humaines limitées et restrictives. On ne parvient pas aisément à ce genre de fidélité, et il faut du courage, mais cela devient plus facile à mesure qu'on cesse de s'accrocher à des objets matériels peu fiables pour s'appuyer sur le pouvoir immuable et toujours présent de Dieu, l'Amour divin.
Un passage de Science et Santé de Mary Baker Eddy parle des influences qui voudraient nous empêcher d'oser être fidèles à Dieu et à l'homme qu'Il a créé. Nous y lisons: « Actuellement les mortels progressent lentement de crainte d'être jugés ridicules. Ils sont esclaves de la mode, de l'orgueil et des sens... Nous devrions nous lasser de ce qui est fugitif et faux, et ne rien chérir qui entrave en nous le moi le plus élevé. »
La mode, l'orgueil et la sensualité constituent de solides arguments pour éviter à tout prix la spiritualité et la discipline qu'exige la fidélité à Dieu et à l'homme réel. Ils embellissent, se vantent et promettent (faussement) qu'en leur obéissant nous serons appréciés et heureux. Mais, en réalité, ils entravent nos progrès spirituels, dont dépendent nos progrès dans la vie, en concentrant notre attention et nos affections sur la matérialité. Nous nous engageons alors tout droit dans la mauvaise direction.
Le fait de chérir les valeurs matérielles « fugitives et fausses » par orgueil ou par plaisir physique nous détourne de Dieu et de tout le bien pur, éternel et profondément satisfaisant qui émane de Lui. Cela nous amène également à perdre de vue notre réelle identité, qui est ce vers quoi nous tendons, car elle est parfaite et inclut toute joie, toute paix, tout amour, toute intelligence et toute félicité. Cette identité parfaite nous appartient dès maintenant. Mais il nous faut la démontrer en nous détournant des influences matérialistes et en osant être fidèles à Dieu et à l'homme.
Ne pas oser, n'est-ce pas tout simplement une manière de prolonger ou de remettre à plus tard le processus qui nous amènera inévitablement à faire face à la réalité ? Si nous ne sommes pas disposés à être fidèles, nous ne parvenons que lentement à comprendre ce qu'est la Vie, à découvrir notre véritable identité et à la vivre. Résultat: nous ne connaissons pas la joie et la paix durables de l'être réel. La Vie est Dieu, et l'homme est l'expression de cette Vie parfaite. Tôt ou tard, nous devons tous apprendre cela et faire en sorte que notre existence en soit la preuve vivante. C'est là tout le sens de la vie; aussi la fidélité à Dieu et à l'homme est-elle essentielle à une vie honnête, profondément satisfaisante et caractérisée par le progrès.
Dans les efforts que nous accomplissons pour être véritablement fidèles, rappelons-nous que nous ne luttons pas seuls contre des forces du mal qui seraient réelles et immuables. Les influences matérielles sont fugitives et fausses. Tout pouvoir réel est entre les mains de Dieu, ces mains qui nous soutiennent tendrement et éternellement. En osant vivre notre foi en Dieu, nous avons la joie de prouver toujours plus ce que nous sommes réellement: l'homme parfait de Dieu.
