La Guérison Spirituelle n’appartient pas seulement au passé, elle se produit aujourd’hui comme le prouvent les témoignages contenus dans ce périodique. Au cours des réunions du mercredi soir tenues dans les Églises du Christ, Scientistes, des gens racontent les guérisons qu’ils ont eues grâce à leur étude et à leur mise en pratique de la Science Chrétienne. Des émissions sur ondes courtes du Héraut de la Science Chrétienne, permettant d’entendre des témoignages individuels de guérison spirituelle, sont diffusées dans le monde entier.
Tout cela est encourageant lorsqu’on s’en remet à la prière pour guérir. Mais, face à la maladie ou à tout autre problème, on désire ardemment voir se manifester des signes précis d’amélioration. Le fait de se sentir moins mal ou de regagner des forces apporte espoir et courage. Percevoir le signe que la guérison a commencé et que la santé va se rétablir accélère le processus.
Parfois, cependant, ce signe de guérison se manifeste indépendamment de notre état physique. Un changement s’opère en nous qui indique que nous sommes guéris ou que notre état s’améliore, même si, extérieurement, la situation semble persister quelque temps encore.
Ce changement se produit grâce à la prière. Il survient lorsque nos craintes sont balayées par la prise de conscience du fait que notre être réel est spirituel. Bien que chacun la vive d’une façon différente, une telle évolution accompagne toujours la guérison spirituelle.
Naturellement, cela n’exclut pas pour autant le besoin de guérir le corps. Mais le changement le plus important, celui qui amorce la guérison et opère le rétablissement extérieur, implique une évolution de la pensée. Pour expliquer ce processus mental dans Science et Santé, Mary Baker Eddy emploie le terme de « chimicalisation »: « Par chimicalisation j’entends le processus subi par l’entendement et le corps mortels lorsque la croyance passe d’une base matérielle à une base spirituelle. » Parlant de ce processus dans son œuvre de guérison, elle poursuit ainsi: « Chaque fois qu’il s’est produit une aggravation de symptômes en raison de la chimicalisation mentale, j’ai perçu les signes mentaux m’assurant que le danger était passé avant que le malade ait ressenti le changement; et j’ai dit au patient: “Vous êtes guéri” — ce qui le déroutait parfois, lorsqu’il ne le croyait pas. Mais il en était toujours comme je l’avais prédit. »
L’aspect essentiel de ce processus de guérison se traduit par une nouvelle conception de notre véritable identité, qui est à l’image de Dieu. L’homme créé par Dieu, la ressemblance du bien infini, est spirituel et complet. Comme il n’inclut rien qui soit dissemblable au bien, il est incapable d’être malade et ne saurait se trouver dans un état physique discordant. Il n’est pas plus un mortel parfait qu’imparfait. Étant donné qu’il est entièrement spirituel, il est immortel et exprime à jamais la santé, l’harmonie, la force et l’action.
Chacun de nous, en réalité, est cet homme parfait. Reflet de l’Esprit, il n’est jamais séparé du bien ni privé du nécessaire. Cela peut sembler difficile à croire lorsqu’on a l’impression de sombrer dans la douleur ou la discordance, mais c’est la vérité de l’être. Avec l’aide de Dieu, nous voyons se manifester des preuves de cette vérité dans notre vie. L’inspiration et la croissance spirituelle que nous acquérons grâce à notre perception et notre acceptation de la vérité nous mettent à même de comprendre notre exemption totale de la matérialité. Nous voyons alors que le problème qui nous affecte est en fait irréel et sans pouvoir, et cela nous guérit.
Quand Élisée, le prophète de l’Ancien Testament, passa par la ville de Sunem, il rencontra une femme qui reconnut en lui un saint homme (voir II Rois). Impressionnée, la femme mit une chambre à sa disposition pour qu’il puisse s’y reposer chaque fois qu’il était dans la région. Grâce à la prière d’Élisée, elle et son mari eurent l’enfant qu’ils désiraient tant. Et, lorsque son fils tomba malade et sembla mort, c’est tout naturellement qu’elle alla chercher de l’aide auprès d’Élisée. Ayant vu que le pouvoir de la prière l’avait aidée à avoir un enfant, elle gardait confiance, même face à ce malheur. Lorsque le serviteur d’Élisée lui demanda: « Ton mari et ton enfant se portent-ils bien ? » elle répondit, en dépit du témoignage physique qui affirmait le contraire: « Bien. »
Cette femme avait besoin que le prophète l’aide à prouver cette déclaration courageuse. Mais sa réponse fut très certainement pour Élisée la preuve qu’elle était prête à faire confiance à la puissance de Dieu. Dans un contexte aussi favorable, la guérison ne pouvait manquer d’avoir lieu. Il repartit avec la Sunamite et ramena l’enfant à la vie et à la santé par la prière.
Le processus de guérison commence au moment même où nous acceptons le fait spirituel que Dieu, le bien, est suprême dans notre vie. Alors, comme la Sunamite, nous refusons de partager notre foi entre le réel et l’irréel. Au lieu d’accepter l’évidence matérielle de la maladie ou d’un autre problème, nous la contestons pour nous ranger du côté de la Vérité. Nous apprenons à moins croire que la matière possède de l’intelligence et du pouvoir et à croire davantage que l’Esprit est l’origine et la substance réelles de notre être. Ce n’est pas par la volonté humaine que nous y parvenons, mais en renonçant à l’obstination pour céder au Christ, l’influence divine en nous qui représente l’idée véritable de la Vie, de Dieu.
Il est clair que la spiritualité de Christ Jésus avait un effet immédiat et puissant dans les guérisons qu’il accomplissait. Elle permettait au Maître d’évaluer rapidement l’état mental discordant et de le corriger par la vérité. Sa prière, fondée sur la perfection de Dieu et de l’homme, provoquait le changement de pensée qui conduisait à la guérison. Jésus était à ce point certain que ce changement se produirait qu’il pouvait enjoindre aux gens de reprendre leurs activités normales, avant même que ne se manifestât le moindre signe extérieur prouvant que c’était possible. Il ordonna au paralytique: « Lève-toi... prends ton lit, et va dans ta maison. » Et la Bible nous dit que l’homme « se leva, et s’en alla dans sa maison ».
Bien que notre aptitude à exprimer la spiritualité n’égale pas celle du Maître, nous pouvons suivre son exemple au mieux de nos possibilités. Que nos guérisons soient graduelles ou rapides, prions pour comprendre de mieux en mieux que nous sommes tous purement spirituels et uniquement soumis à Dieu. A supposer que nous désirions avec ardeur avoir un signe certain de guérison ou l’indication qu’elle va commencer, refusons de penser que nous sommes impuissants et que nous dépendons essentiellement de la matière pour savoir que notre état s’améliore.
Bien des signes de progrès spirituel, bien des signes du développement de la patience et de la persévérance peuvent s’avérer nécessaires avant qu’une guérison soit complète. Mais nous pouvons amorcer le processus de guérison et le mener à terme en ne raisonnant plus d’un point de vue matériel, mais d’un point de vue spirituel. Et, quand nous est révélée la vérité spirituelle spécifique qui nous ouvre les yeux sur notre spiritualité véritable et nous fait prendre conscience de notre unité éternelle avec Dieu, nous savons que la guérison a commencé. Nous en avons un signe certain.