Qu’est-ce Que La démonstration en Science Chrétienne ? Ce n’est pas obtenir des choses, depuis une place de parking jusqu’à un bon emploi ou un corps guéri, bien que tout cela soit parfois qualifié de « démonstrations ». Mary Baker Eddy considérait la démonstration comme quelque chose d’entièrement différent. Une de ses élèves nous raconte dans ses souvenirs: « Mary Baker Eddy avait un délicieux sens de l’humour. Un jour, tandis que je m’occupais dans son bureau et qu’elle lisait une lettre, elle leva les yeux et m’appela pour me dire en substance: “Comment font-ils pour démontrer de l’argent et des meubles ?” “Je n’en sais rien, lui répondis-je, ce n’est pas ce qui m’a été enseigné.” Alors, elle ajouta: “Dieu merci que cela ne vous ait pas été enseigné ! Nous démontrons la Vie, la Vérité et l’Amour, et ce sont eux qui nous donnent nos ressources; nous ne démontrons pas des choses matérielles.” » We Knew Mary Baker Eddy (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1979).
Le mot démontrer n’a pas, dans la Science Chrétienne, un sens différent de celui qu’il a dans le dictionnaire. Essentiellement, il signifie montrer ou prouver ce qu’est ou ce qu’accomplit une chose. La Science Chrétienne admet l’enseignement de la Bible, à savoir que l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Christ Jésus a démontré ce que signifie réellement cette vérité: l’homme est entièrement bon et spirituel. Jésus est notre Maître et notre modèle ainsi que notre Sauveur et le Messie. Ce qu’est Dieu et ce que fait Dieu, il l’a montré à l’humanité en démontrant — en prouvant — ce qu’est l’homme.
Jésus prouvait que l’homme est spirituel, l’enfant de Dieu, en ne laissant rien régner d’autre dans sa pensée que les qualités spirituelles qui expriment la nature de Dieu. Qui pourrait nier avec quelle tendresse il a montré ce qu’est et ce que fait l’Amour divin ? Et la Vie divine ! Il démontrait que la Vie est Dieu et que l’homme est l’expression de la Vie. Il n’acceptait pas la croyance universelle selon laquelle la mort est inévitable et irrésistible. Il ne se trouvait rien dans sa pensée qui s’inclinât devant la mort comme si celle-ci était un pouvoir ou une nécessité. Il savait, sans l’ombre d’un doute, que Dieu est la Vie et il le prouvait.
Nous lisons dans la Bible que, bien souvent, Christ Jésus démontra que rien ne s’oppose à la Vie, toujours présente et toute-puissante, et cela même lorsqu’il se trouvait devant la manifestation flagrante de la mort. Il déclara une fois à des affligés sceptiques: « La jeune fille n’est pas morte, mais elle dort. » Ils se moquèrent de lui, mais il renversa leur scepticisme en démontrant, de façon irréfutable, que l’homme est toujours conscient de la Vie: il prit la jeune fille par la main, et elle se leva, vivante. C’est ainsi qu’agit le pouvoir du Christ, la vérité de Dieu et de l’homme qu’il enseignait et exprimait.
Christ Jésus disait être « la lumière du monde », et il est salutaire de penser que le Christ est la lumière. L’opposé imaginaire du Christ, ce sont les ténèbres, qui prétendent obscurcir ce qui est bon. Si nous nous attaquons à une difficulté en croyant devoir faire quelque chose pour remédier à un état physique déficient, nous serons aussi inefficaces que si nous tentions de balayer l’obscurité d’une pièce. A l’inverse, si nous comprenons que ce qui est exigé de nous, c’est de reconnaître et de démontrer ce qu’est Dieu et ce que nous sommes en réalité, nous laisserons pénétrer la lumière du Christ. Et la lumière fera ce qu’elle fait toujours: elle remplacera l’obscurité. Cela paraît-il naïf et irréaliste ?
Vous vous demandez peut-être: « Comment une personne qui réfléchit peut-elle admettre que l’homme est l’enfant de Dieu et que le mal n’a pas plus de substance ni de réalité que l’ignorance et l’obscurité ? » Mais comment avons-nous appris à accepter les vérités mathématiques et par là à rectifier nos erreurs ? En en apprenant le principe et les règles et en les démontrant. Vous souvenez-vous avoir appris que dans un triangle rectangle le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés ? (Vous n’avez peut-être pas étudié la géométrie. Quant à moi, je n’ai jamais cultivé de blé mêlé à de l’ivraie. Mais nous pouvons tirer une leçon de cette parabole.) En géométrie, il ne nous était pas demandé d’accepter aveuglément ce théorème ni d’apprendre à le rendre vrai. Nous devions apprendre à le demontrer parce qu’il était vrai. Et si nous parvenions à un faux résultat, nous n’avions pas à réparer les triangles, mais il nous fallait corriger les erreurs de notre démonstration.
D’une façon analogue, nous n’avons pas non plus besoin d’apprendre à transformer l’homme pour qu’il redevienne l’enfant bien-aimé de Dieu. Il est déjà l’enfant de Dieu. Mais il nous faut apprendre à le démontrer. Par la Science du Christ, nous pouvons apprendre à prouver, maintenant même, que nous sommes l’homme qui connaît Dieu et que Dieu connaît. C’est en réalité l’unique chose que nous ayons à faire.
Par où commencer ? Nous pouvons commencer avec la Bible qui nous dit ce qu’est Dieu, ce qu’Il fait et aussi ce que la connaissance de Dieu a apporté à d’autres. Nous avons également Science et Santé de Mary Baker Eddy pour nous aider à reconnaître et à démontrer la vérité de Dieu et de l’homme, que Jésus ainsi que d’autres personnages bibliques ont déjà démontrée de façon irréfutable. Nous avons encore les témoignages de guérison et les articles de ce périodique, qui prouvent que cette compréhension de Dieu et de la relation qui unit l’homme à Dieu se démontre aujourd’hui.
Il y a quelques années, une horrible grosseur m’apparut sur le visage. Elle continua de grandir jusqu’à ce qu’il fût impossible de feindre de l’ignorer ou de la cacher. Des voisins très gentils, qui avaient une formation médicale, regardèrent cela avec beaucoup de gravité et prononcèrent des diagnostics qui m’effrayèrent. A plusieurs reprises, je demandai à une praticienne de la Science Chrétienne de m’aider par la prière. Lorsque j’étais à nouveau capable de penser clairement, je remerciais la praticienne et continuais de prier en vérifiant sans cesse les progrès de ma « démonstration » d’après les résultats physiques. En un mot, je continuais de m’efforcer de balayer l’obscurité.
Après avoir, pendant un an, étudié la Bible et Science et Santé en priant, deux pensées dominaient. L’une provenait de la Bible. Alors qu’il réprimandait les hypocrites, Christ Jésus déclara: « Les hypocrites... se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. » Je me rendis compte que j’aimais prendre des airs vertueux, montrer que j’étudiais la Bible avec ferveur et travaillais activement pour ma religion. Il est certes normal d’aimer la Bible et l’église, mais mon amour était teinté d’orgueil, d’amour-propre et d’un léger sentiment de supériorité, toutes choses qui n’ont rien de la nature divine et devaient être remplacées par l’humilité véritable.
Comme Jésus, il me fallait savoir que « je ne puis rien faire de moi-même ». L’autre idée me vint de Science et Santé, d’un énoncé dans lequel Mary Baker Eddy écrit: « La longévité va augmentant et le pouvoir du péché diminuant, car le monde ressent par tous ses pores l’influence transformatrice de la vérité. »
Au fur et à mesure que j’apprenais, grâce à ces deux livres, ce que d’autres avaient découvert et prouvé de Dieu qui est Amour et qui est Tout, je compris ceci: puisqu’il n’existe en réalité qu’un seul Dieu, un seul pouvoir, il n’existait aucune autre activité que l’activité divine. Je cessai de me sentir menacée et de m’intéresser à l’aspect que prenait cette grosseur sur mon visage. Lorsqu’elle se rappelait à moi, je reconnaissais aussitôt que la seule action susceptible de se manifester était « l’influence transformatrice de la vérité » que « le monde ressent par tous ses pores ». Reconnaître ce qu’est Dieu et ce qu’Il fait, voilà quelle a été la clef de cette démonstration. La lumière dissipa les ténèbres et l’harmonie se manifesta. Mon visage redevint normal. Il me faut dire aussi combien, pendant toute cette année-là, je me sentis aimée et soutenue par les membres de ma famille et de mon église, qui s’efforçaient de reconnaître, dans leur propre pensée, que l’activité de Dieu était à l’œuvre, là même où paraissait une imperfection mortelle.
Notre travail de Scientiste Chrétien ne consiste pas à démontrer des choses matérielles, mais à prouver que nous sommes l’homme créé par Dieu: l’homme qui reconnaît à chaque instant ce qu’est Dieu et ce qu’Il fait. C’est ainsi que nous obéissons au commandement: « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face », et c’est là la démonstration en Science Chrétienne.
Vous qui craignez l’Éternel, louez-le !...
Car il n’a ni mépris ni dédain
pour les peines du misérable,
et il ne lui cache point sa face ;
mais il l’écoute quand il crie à lui.
Psaume 22:24, 25
