C’est Avec Une gratitude profonde pour les bénédictions qui ont transformé ma vie que je rédige ce témoignage. Ces bénédictions ont été le fruit de l’utilisation des vérités contenues dans les enseignements de la Science Chrétienne.
En mai 1986, les catastrophes se sont abattues sur notre foyer à la façon d’un cyclone. Mon mari a perdu sa place. Des collègues de son service se trouvant impliqués dans un grave scandale, tous nos avoirs ont été placés sous séquestre en vue d’être dévolus par la suite à l’État. Trois procès ont été intentés à mon mari et, pendant toute une année, la famille entière a dû supporter d’être constamment représentée de façon outrancière par les médias. Puis, en 1987, après une courte maladie, mon mari bien-aimé est décédé.
Je me trouvais projetée dans un désert mental, et une crainte terrible me submergeait. Mes pensées et mes sentiments étaient comme traumatisés par le chagrin, l’apitoiement sur moi-même, la dépression, la douleur, le choc subi, le blâme ressenti. Toutefois, ces lignes d’un cantique qui se trouve dans l’Hymnaire de la Science Chrétienne ont été le fétu de paille auquel je me suis accrochée:
Courage, ô vous, timides saints !
Ces nuages si lourds,
De grâces divines sont pleins
Et tout chargés d’amour.
Le plan divin, toujours plus clair,
Se révèle et mûrit ;
Et le bourgeon le plus amer
Est doux lorsqu’il fleurit.
J’ai eu aussi, pour me soutenir, la force que j’avais acquise grâce à des guérisons antérieures et qui, dans toute cette fournaise, est devenue pour moi un soutien et un réconfort.
Au milieu de mon chagrin, j’ai pu apprécier la valeur infinie de l’amour qui m’était prodigué par des Scientistes Chrétiens et d’autres amis. C’était un amour si grand, si fort, qu’il a fini par chasser mon affliction. Ma famille et moi-même, nous nous sommes trouvés comme enveloppés de messages encourageants, de fleurs, de dons en nourriture et en argent, et de soutien spirituel. Dans le township où nous vivions, les gens n’avaient encore jamais rien vu de semblable: des Blancs, membres d’églises de la Science Chrétienne, partageant l’hospitalité de Noirs qui étaient dans la peine, aidant à faire la cuisine ou la vaisselle, et servant des gens de toutes les races réunis au sein d’un foyer composé de Noirs, vivant dans un township noir ! Cela a marqué un grand pas en avant pour les Sud-Africains, et l’attitude d’une église qui manifestait de façon visible son soutien devant une situation personnelle difficile a été vivement louée. Je me sentais comme embrassée par tout cet amour manifesté en actes.
Je me suis attelée à renouer tous les fils brisés de mon existence et à me préparer à la nouvelle tâche qui m’attendait, celle de tirer le meilleur parti possible des nouvelles conditions dans lesquelles je me trouvais. Les vicissitudes surmontées m’ont fourni un point de départ pour mettre au point mon nouveau rôle. J’ai choisi de changer pour m’unir au seul époux spirituel, Christ. Chaque jour, je me levais à trois heures du matin pour étudier à fond la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy en m’aidant de concordances, de dictionnaires et de commentaires bibliques. Quand j’étais tentée de me sentir privée de mon compagnon, de celui qui gagnait notre pain, d’un ami et d’un mari, ces paroles d’Ésaïe devenaient pour moi source de réconfort: « Ne crains pas, car tu ne seras point confondue; ne rougis pas, car tu ne seras pas déshonorée; mais tu oublieras la honte de ta jeunesse, et tu ne te souviendras plus de l’opprobre de ton veuvage. Car ton créateur est ton époux. »
Matthieu rapporte ces paroles de Jésus: « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » Tout en méditant cette déclaration, j’ai senti s’évanouir mes craintes sur les intentions des autorités de l’État de nous dépouiller de toutes nos possessions matérielles. J’ai abandonné toute anxiété à ce sujet. J’ai réussi à entrevoir que mon être réel était demeuré intact et que c’était là mon capital le plus important.
L’État exigeait le versement d’une grosse somme, alors que je me trouvais déjà à court d’argent. Tous nos biens étant placés sous séquestre, il semblait impossible de faire face à de telles obligations. Mais cette situation financière, qui faisait penser à la traversée du désert, m’a contrainte à chercher et à prier, jusqu’à atteindre à une compréhension plus élevée des véritables ressources. J’ai dû faire davantage preuve de discernement spirituel pour reconnaître que l’honnêteté, l’humilité, l’amour, la miséricorde, la joie, la ponctualité, la patience constituaient un capital permanent.
Ces paroles d’un cantique étaient si appropriées qu’elles ont mis fin à tous mes doutes:
O bon serviteur, ne perds donc pas courage:
Je suis un Dieu juste, à ton aide Je viens !
Sois ferme et vaillant, ma force est ton partage,
Avance, appuyé sur Ma divine main;
S’il faut que tu passes au feu de l’épreuve,
Ma grâce là même sera ton support:
Je veux te garder, rendre tes forces neuves,
Oter les scories, affiner ton or.
La scolarité de mes enfants n’a pas été interrompue. J’ai eu la possibilité d’obtenir des bourses pour deux d’entre eux dans des écoles privées. Ma troisième fille, qui faisait ses études dans une université américaine, a obtenu une aide financière pour achever les deux dernières années conduisant à son diplôme. La somme due à l’État a pu être versée en temps voulu. Les trois procès ont abouti à un règlement à l’amiable, l’État acceptant de prendre en charge la totalité des frais de justice, qui représentaient une somme énorme. Avec le règlement définitif de l’affaire, les biens de la famille qui avaient été placés sous séquestre nous ont été intégralement restitués. Mais ce n’est pas tout. Au sortir de cette rude épreuve, il m’a été révélé une façon de me consacrer plus complètement, plus profondément à Dieu par la Science Chrétienne. Cet engagement s’est transformé en une activité à plein temps.
Aujourd’hui encore, après trois ans et demi, des gens du voisinage m’arrêtent dans la rue pour me féliciter de ne pas avoir tenté de chercher une évasion dans l’alcool, la drogue ou le suicide. Beaucoup d’entre eux, qui savaient que j’avais choisi de prier, attribuent à Dieu l’honneur de ma victoire.
Ma gratitude est sans bornes. Notre Leader, Mary Baker Eddy, écrit dans Science et Santé: « Les épreuves font voir la sollicitude de Dieu » et dans Écrits divers: « C’est de l’obscurité que jaillit la gloire de notre Seigneur, et c’est dans l’affliction que l’on trouve Son divin Amour. Lorsqu’un sens erroné souffre, le vrai sens se révèle et l’époux paraît. Nous sommes alors unis à une affection et à un idéal plus purs, plus élevés. »
Atteridgeville (Transvaal),
République sud-africaine