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Réflexions sur la Science Chrétienne et les arts: entretiens avec quatre artistes

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1990


Quel rapport peut-il bien exister entre le christianisme scientifique et les arts ?

Quatre artistes Scientistes Chrétiens — un pianiste, une céramiste d'art, une artiste en gravure et en peinture et une violoniste — nous ont expliqué comment ils conçoivent leur travail par rapport à l'étude de la Science Chrétienne. On retrouve la même idée dans leurs propos, à savoir que leur art et leur vie sont inséparables, qu'il n'y a pas de démarcation entre ce qu'ils sont capables de faire et ce qu'ils sont. C'est un point particulièrement intéressant, non seulement pour des artistes, mais aussi pour tous ceux qui aspirent à voir, dans leur vie et leur travail, une plus grande unité et une nette progression vers un but.

Qui n'a désiré voir et entendre comme un artiste, voir le monde sous un jour nouveau et pouvoir communiquer cette vision à d'autres, de façon à les émouvoir, à les transformer et même à les guérir ? Ce qui nous attire le plus, peut-être, dans les arts, c'est qu'ils élargissent notre perception. Dans un certain sens, c'est ce que la vie de Christ Jésus accomplit pour nous; la vision qu'il offre n'a pas son égal: « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! » Matth. 5:8.

Pour les artistes dont l'interview va suivre, la précision et la discipline inséparables d'une compréhension chrétiennement scientifique de la réalité n'ont pas rendu le travail froid ni sclérosé. Au contraire, ils ont trouvé plus de hardiesse et de liberté dans l'expression, plus de joie et d'originalité, lorsque leur perception de la réalité spirituelle s'est approfondie. Voici des extraits de ces entretiens.

Pianiste de concert, s'est produit dans plus de soixante-dix pays et il a joué avec presque tous les grands orchestres du monde.

Quel rapport faites-vous entre la Science Chrétienne et votre travail d'artiste ?

On m'a demandé un jour: « Qu'est-ce que la musique ? » L'une des définitions que je préfère se trouve dans Science et Santé, où Mary Baker Eddy écrit: « La musique est le rythme de la tête et du cœur. » Science et Santé, p. 213. Pour moi, la musique incarne l'équilibre entre ce que nous savons et ce que nous ressentons. C'est l'expression intellectuelle, mais aussi affective, par le son, de toute la gamme des perceptions humaines. La Science Chrétienne, qui, à mon avis, est le véritable monothéisme, nous permet de comprendre Dieu, de nous sentir proche de Celui qui est la source de toute inspiration, de toute pensée et de toute vie créatrices. Elle permet de comprendre ce qui a inspiré et motivé les grands compositeurs. Elle nous aide aussi à purifier nos mobiles quand nous jouons.

J'ai commencé le piano à l'âge de quatre ans et j'ai joué sur scène pour la première fois à six ans. Sous certains rapports, les choses me venaient facilement, mais je me souviens m'être senti très découragé à un moment donné. Je n'avais vraiment aucune idée de la façon dont allait démarrer ma carrière. J'avais toujours pris au sérieux mon étude de la Science Chrétienne, mais c'est à ce moment-là que j'ai mis ses enseignements en pratique de façon plus spécifique. Je me préparais à participer à deux concours internationaux de piano et j'ai fait un effort sincère pour voir nettement le fait spirituel que, dans l'univers de Dieu, chacune de Ses idées est spéciale et unique; une idée de Dieu n'entre jamais en compétition avec une autre. J'ai vu que je n'étais en compétition avec rien du tout, si ce n'est avec mes interprétations antérieures. Ces idées m'ont donné une grande liberté.

J'ai moins pensé à remporter un concours et j'ai réfléchi davantage aux faits spirituels de l'être que je connaissais, que je ressentais, et que j'aspirais à communiquer à ceux qui m'écoutaient.

Jusqu'alors, quand je m'étais présenté à un concours, j'avais ressenti une grande tension et je n'avais pas joué en toute sérénité. Je suis persuadé que si j'ai remporté des concours par la suite, c'est parce que j'ai été à même de jouer sans crainte. Au fil des années, bien sûr, il faut maintenir cette inspiration. C'est cela le véritable défi.

Comment la Science Chrétienne vous aide-t-elle à comprendre les idées musicales, à percevoir quelque chose de nouveau dans le morceau que vous devez interpréter ?

J'ai la conviction que notre jeu est déterminé par ce que nous sommes. Nous ne pouvons arriver sur scène et trouver tout d'un coup quelque chose qui n'est pas déjà établi en nous. l'exécution d'un morceau, c'est quoi ? Est-ce simplement l'heure ou les deux heures que nous passons sur scène ou est-ce plutôt chaque moment de chaque jour ? J'ai toujours pensé que la façon dont nous nous exerçons, c'est la façon dont nous allons jouer. Nous ne pouvons avoir horreur des exercices et adorer jouer. Nous devons aimer nous exercer. Ce que les gens entendent, c'est en fait ce que nous sommes. L'idéal, à mon avis, c'est d'être soi-même sur la scène.

Une des choses que la Science Chrétienne nous aide à faire, c'est à reconnaître les intuitions et à savoir leur faire confiance. Je crois que ces intuitions du sens de la musique confèrent de l'autorité à notre interprétation. Nous ne pouvons simplement copier ce qu'a fait quelqu'un d'autre. Nous ne pouvons être l'écho de l'exécution d'un autre. Nous devons, pour ainsi dire, être l'exécution elle-même.

Il y a beaucoup de musiques dans le monde, mais l'excellence musicale est-elle seulement affaire de goût ? Ce n'est pas mon avis. Je crois qu'une bonne musique élève la pensée, nous permettant de trouver un sens plus profond à la vie. Certaines musiques, au contraire, tendent à nous détourner d'une véritable connaissance de soi et même d'une éventuelle auto-correction. Je pense que la Science Chrétienne nous aide à élever nos normes dans tous les domaines, à mieux nous connaître nous-mêmes et donc à faire de meilleurs choix, même quand il s'agit de choisir la musique que nous jouons ou que nous écoutons.

Personnellement, je souhaite m'associer à une musique qui soit honnête, pleine de compassion et d'humanité. A l'occasion, cette musique peut être légère, scintillante, remplie d'humour, mais pas superficielle. Représentant un langage universel, la musique devrait permettre à tous de connaître une fraternité plus franche et plus profonde.

Je pense que la musique exprime souvent des attributs divins, comme la sainteté, la spiritualité et la paix, ainsi que les qualités humaines de compassion, d'affection et de persévérance. Mais parfois, elle exprime aussi le combat de l'humanité: les aspirations et le désir intense du cœur humain, voire l'angoisse et la tristesse.

La Science Chrétienne ne nous soustrait pas à la vie humaine. Elle nous permet de la transformer. Cela implique parfois une lutte, et je crois que lutter pour soutenir de toutes ses forces un idéal fait partie intégrante du message de la musique.

Certains pensent que, pour trouver la guérison dans la musique, il ne faut jouer ou écouter que de la musique d'une certaine période ou d'un certain style.

Faites-vous allusion à la réticence manifestée à l'égard de la musique contemporaine ?

C'est souvent la musique contemporaine sérieuse que les gens boudent. L'entendement humain aime en général ce qu'il connaît, sans vraiment savoir ce qu'il aime. Refuser d'écouter ce qui n'est pas familier peut s'avérer très limitatif.

Il existe beaucoup de musiques contemporaines. Il est vraisemblable que toutes ne passeront pas à la postérité. Je pense que la musique qui durera sera celle qui réunit à la fois les éléments intellectuels et les éléments affectifs de notre vie, celle qui est véritablement « le rythme de la tête et du cœur ».

Tous les grands compositeurs du passé ont compris la forme, la structure et le dessin musical; mais ils ont aussi exprimé des sentiments communs à tous les hommes de tous les pays. Il me semble que cela vaut aussi forcément pour les compositeurs contemporains.

Que la musique appartienne à une époque ou à une autre, j'essaie de rompre avec ce qu'on pourrait appeler l'interprétation traditionnelle et de revenir à la partition, de la considérer comme si elle venait d'être écrite hier, comme si je la jouais pour la toute première fois. J'essaie de comprendre ce qui a poussé le compositeur à l'écrire ainsi et de prendre conscience du fait que ce même Entendement divin qui a inspiré le compositeur est l'Entendement qui est nôtre aujourd'hui, car l'un des enseignements fondamentaux du monothéisme, de la Science Chrétienne, c'est qu'il n'y a qu'un unique Dieu infini et que ce Dieu est la source de tous nos talents et du « rythme de la tête et du cœur », pour nous tous.

a été céramiste d'art de nombreuses années, avant de consacrer tout son temps à la pratique de la Science Chrétienne. Elle continue de s'intéresser beaucoup aux arts, intérêt qu'elle partage avec son mari, qui est sculpteur.

Quel rapport voyez-vous entre la Science Chrétienne et les arts en général ?

La Science Chrétienne a un effet stabilisateur, parce qu'elle combat l'égoïsme. On prend conscience qu'on ne fait pas ce travail de soi-même, et donc les fluctuations d'humeur n'interviennent pas autant. C'est rassurant, au moment où l'on ne réussit pas bien. Si on cesse de regarder ce qui, d'après soi, devrait ou ne devrait pas se passer, si on recherche les conseils de Dieu, cela aide vraiment. La Science Chrétienne donne confiance dans l'individualité de l'homme, dont la mission est d'exprimer Dieu.

A partir du moment où on a une petite idée de ce qu'on veut faire, c'est passionnant. Ensuite vient le travail difficile de réaliser cette idée d'une manière tangible. Il arrive souvent qu'on doive approfondir les choses, au moment même où l'on pensait que tout était terminé. Il faut approfondir, et l'on découvre toute une dimension qu'on n'avait même pas imaginée.

Mon mari parle du travail ennuyeux, absorbant, de la finition d'une sculpture. Il faut aimer sans réserve chaque détail du travail.

L'art n'est pas seulement pratiqué par les artistes, les peintres, les danseurs ou les musiciens. Nous participons tous aux arts, parce que les éléments artistiques comme l'équilibre et la forme sont présents en toute chose. On peut les trouver dans un rapport financier, dans sa chambre, dans la décoration de son logement.

Pour beaucoup de gens, l'art très contemporain semble obscur. Cet art les agresse parfois par des images qu'ils préfèrent ne pas chercher à comprendre. Que la Science Chrétienne vous apporte-t-elle sur la manière de réagir aux éléments dérangeants de l'art ?

Si on pense que l'art devrait être seulement apaisant ou... décoratif, on peut être dérangé en effet. Mais si on considère que les arts font remonter à la surface des questions importantes, pour qu'on les examine, des aspects de la vie qui peuvent très bien être gênants et qui n'ont pas nécessairement une solution facile, on peut en déduire que l'artiste rend un grand service.

Certains artistes ont assez d'amour pour dire: « Attention, il y a tel aspect à considérer: notre façon de traiter les autres ou ce que nous faisons dans la vie et qui n'est pas bien. » Picasso a peint « Guernica » pour protester contre les horreurs de la guerre. Très dérangeant. On peut ne pas l'aimer, mais cela fait réfléchir. Mary Baker Eddy a déclaré: « L'heure des penseurs a sonné. » Ibid., p. vii.

Lorsqu'on attire notre attention sur quelque chose, nous devons faire le pas suivant, c'est-à-dire y voir les qualités rédemptrices de l'Amour divin, son pouvoir rédempteur. C'est là que nous devons avoir assez d'amour pour répondre à l'appel. Nous ne pouvons pas nous contenter d'être divertis, apaisés, tranquillisés. L'art exige quelque chose de nous. A mon avis, c'est ce qui fait la différence entre le divertissement et l'art.

Dans votre expérience des arts, voyez-vous un point commun avec le travail de la guérison spirituelle ?

Oui: le fait d'écouter. Le poète, le sculpteur ou le compositeur écoute pour savoir ce qu'il a à dire et comment le dire. Comme toute œuvre d'art est une aventure, quelque chose qui n'avait jamais encore été entrepris, l'artiste est mentalement aux aguets pour trouver un nouveau son, une nouvelle forme.

Le guérisseur est tout aussi activement à l'écoute. Il ouvre constamment sa pensée à la présence et au pouvoir immédiats de Dieu, rejetant les suggestions limitatives du mal. Chaque personne est aussi unique qu'un poème, et chaque guérison, c'est un peu reconnaître un poème en cette personne.

Les artistes, comme les guérisseurs, doivent subordonner des intérêts étroits, limités, aux intérêts universels. Lorsque nous apprécions une œuvre d'art, ce n'est pas tant la peinture, le concerto ni le ballet, qui nous touche, mais son pouvoir d'émotion. Dans la guérison, ce pouvoir, c'est le Christ. Science et Santé le décrit ainsi: « Le Christ est la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine. » Ibid., p. 332.

qui fait de la gravure et de la peinture, a étudié le dessin à Londres et à Paris. On retrouve ses œuvres dans de nombreuses collections privées et publiques, dont le British Museum à Londres, le Musée d'art moderne à New York et le Musée des beaux-arts à Boston.

Quelle relation faites-vous entre le christianisme et les arts ?

Je m'aperçois de plus en plus que, pendant cette dernière partie du XXe siècle, nous avons perdu de vue l'opinion traditionnelle selon laquelle l'art est un chemin vers la grâce. Quand on part du point de vue que l'art conduit à la grâce, on ne le considère pas comme un simple moyen de se faire de l'argent ou d'obtenir un succès personnel, mais on essaie vraiment d'exprimer quelque chose de très important pour soi et pour l'humanité.

Je pense que le christianisme demande de faire des efforts, d'exprimer des qualités spirituelles, l'amour, l'innocence, la pureté, l'intelligence, la joie, la sainteté. La vie de Christ Jésus en est l'exemple suprême, resplendissant. Quand on fait vraiment tous ses efforts pour vivre ces qualités qui ont leur origine en Dieu, elles apparaissent naturellement dans le travail.

Je me rappelle une conversation que j'ai eue avec une grande amie à nous, Winifred Nicholson, qui était une artiste merveilleuse. Elle peignait de façon absolument admirable et il émanait de son œuvre une spiritualité rayonnante. Elle m'a dit qu'il n'y a rien de pire que d'essayer de faire de l'art « spirituel ». Il faut que cela soit naturel. Il faut que cela vienne de la nature même des gens.

La même chose s'applique, d'ailleurs, à notre manière de vivre la spiritualité, dans presque tous les domaines.

Tout à fait. Notre pensée au sujet du monde, de nos voisins, de notre famille, doit être une « robe sans couture ». On ne peut pas compartimenter sa vie: d'un côté le travail, de l'autre la famille ou d'autres relations humaines. Lorsque vous commencez à voir l'unicité de l'Entendement, quand vous percevez que tout bien provient d'une unique source et que vous saisissez cela en profondeur, tous les éléments de votre vie prennent peu à peu leur place et vous êtes plus heureux.

A votre avis, la discipline de la prière a-t-elle un rapport avec la création artistique ?

Certainement. Prier en s'efforçant d'avoir des pensées plus désintéressées influe grandement sur le travail. On peut décrire cela comme une plus grande liberté de faire ce qu'on essaie de faire. je commence toujours ma journée par l'étude et la prière, et si j'ai éprouvé alors une inspiration lumineuse, les choses se passent beaucoup mieux au studio. A mon sens, le travail spirituel et le travail professionnel, quel que soit ce dernier et, à plus forte raison, dans le domaine de la création, profitent l'un à l'autre, surtout si on place le travail spirituel en premier.

Mary Baker Eddy parle de forme de couleur et de contour spirituels...

Oui, la forme, la couleur, le contour, la substance, toutes les caractéristiques et tous les éléments d'une œuvre d'art, je suppose qu'on peut dans un certain sens les juger abstraits, mais ils doivent être concrets. Ils doivent pouvoir s'appréhender, se comprendre. Et, à mon avis, on ne peut les saisir que parce qu'ils existent déjà en soi. C'est-à-dire qu'on a déjà en soi la capacité de les comprendre.

Ce qui, je crois, m'a éclairée le plus sur le processus de la créativité, c'est ce que Mary Baker Eddy a écrit sur l'Ame, prise comme synonyme de Dieu. Nous associons souvent l'Ame à la beauté, mais il faut aller encore plus loin et demander: Quelle est la signification réelle de l'Ame ? Je trouve que le rapport qui existe entre l'Ame et son idée, l'homme, est le rapport le plus absolu, le plus parfait, qui existe entre toutes choses: rapport entre les éléments et l'ensemble, rapport des couleurs entre elles. Une œuvre d'art est le produit tout naturel de la lutte qu'on mène pour croître spirituellement.

Plus on étudie la Science Chrétienne, et plus on conçoit le monde en termes d'idées. Cela représente aussitôt une libération formidable, tant pour la réalisation de l'art que pour l'appréciation des œuvres, parce qu'il ne faut pas mettre l'art représentatif et l'art abstrait dans des catégories. Toutes les œuvres d'art attirent l'attention sur des idées. Quand on utilise le terme idée dans le contexte de la Science Chrétienne, ce concept se développe. Cela devient quelque chose de tout à fait concret, et une idée peut avoir couleur, forme, ainsi que toutes les caractéristiques associées à l'art.

L'expérience m'a démontré que, lorsque je rencontre une difficulté en peignant, il m'est très utile de penser à ce que nous enseigne la Science Chrétienne: les idées ne sont pas fragmentaires, mais complètes. Si on se débat donc avec quelque chose qui semble fragmentaire et qu'on se mette à penser qu'une idée est complète, on n'a plus qu'à écouter tranquillement. J'ai constaté que, très souvent, le concept complet fait alors surface, il émerge dans la pensée, en quelque sorte tout habillé. Le tout, c'est de ne pas baisser les bras.

Est-il exagéré de dire que la spiritualisation de la pensée s'applique tout autant à l'appréciation de l'art qu'à sa production ?

Non, car c'est tout à fait vrai. A mon avis, la spiritualisation de la pensée tend à faire dépasser les catégories matérielles. C'est une des grandes libérations qu'elle apporte. On se met à voir les choses en termes d'idées et on apprécie davantage la contribution de chacun.

est chef de pupitre des seconds violons de l'Orchestre symphonique de Boston et professeur à l'école préparatoire du Conservatoire de musique de Nouvelle-Angleterre. Cela fait longtemps qu'elle travaille activement dans une église filiale, particulièrement à l'école du dimanche et au comité de musique.

Quelle rapport faites-vous entre la religion et votre travail dans le domaine des arts ?

On dit toujours que la musique est la langue universelle, et c'est bien mon avis. Ce n'est pas la langue de la matière, mais de l'Esprit. Nombreux étaient les compositeurs du XVIe, du XVIIe, du XVIIIe et du XIXe siècle qui reconnaissaient que Dieu était la source de leur inspiration. A la fin de la partition, ils écrivaient Laus Deo, ce qui veut dire « Loué soit Dieu ». Beethoven l'a fait, ainsi que Brahms. Mozart parle d'une inspiration qui ne venait pas de lui-même. Quand le musicien sait cela, il lui devient évident qu'il doit aller vers Dieu pour avoir l'inspiration d'interpréter ce qu'a entendu le compositeur.

N'avez-vous jamais observé de conflits entre votre engagement de Scientiste Chrétienne et votre travail d'artiste ?

Certainement pas. Je trouve que mon développement d'artiste est fonction de mon développement de Scientiste Chrétienne. La Science rend mon art beaucoup plus facile, et même élimine parfois l'effort. C'est une joie complète. Il est intéressant de voir à quel point les deux se rejoignent. On parle de s'exercer au violon, on s'exerce aussi à mettre la Science Chrétienne en pratique. C'est très lié.

Voyez-vous un rapport entre la guérison et les arts ?

Je vais vous raconter ce qui m'est arrivé le jour où j'ai été auditionnée pour entrer à l'Orchestre symphonique de Boston, il y a quelques années. Je venais d'étudier la Leçon biblique Dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. et j'étais dans mon studio à commencer mes exercices d'échauffement au violon. J'avais prévu très soigneusement mon entraînement pour que la progression soit constante tout au long de la matinée et de l'après-midi, jusqu'au moment de l'audition. Mais le téléphone a sonné. C'était une de mes élèves de l'école du dimanche. Elle était en larmes et m'a expliqué qu'elle avait un problème physique. Elle me demandait de prier pour elle. L'espace d'un instant, je me suis dit que ce n'était pas possible, pas ce jour-là ! Mais elle avait besoin d'une aide immédiate et j'ai répondu très vite que, bien sûr, j'allais prier pour elle.

J'ai ressenti beaucoup d'amour pour cette jeune fille. A un certain moment, pendant que je priais, je me suis rendu compte que tout le travail que je faisais pour elle était aussi valable pour moi. J'en ai été toute surprise, parce que je n'avais pas pensé à moi-même jusque-là. En quelque sorte, cela a dynamisé les choses, car dans ma voiture, en allant à l'audition cet après-midi-là, j'avais la sensation de voler. J'ai joué avec beaucoup de joie et sans penser à moi. Mon jeu exprimait une merveilleuse liberté. Il n'y avait aucune crainte, aucun des symptômes habituels de tension ou de trac.

Cette élève avait appelé dans l'espoir de recevoir de l'aide et j'avais senti que si je pouvais l'aider, j'étais disposée à le faire. Elle a été rapidement guérie. C'est pour moi un exemple très précieux du rapport qui existe entre l'exécution musicale inspirée et la guérison.

Je pense que, dans les arts, les qualités de l'Ame ont la prééminence. Mais parfois, ces qualités semblent très matérialisées: personnalité, sensualisme, etc. Ce qui était formidable en l'occurence, c'est que les sens de l'Ame prédominaient vraiment et que les sens matériels étaient sans conteste en sommeil.

Et que pensez-vous de l'idée que le talent musical est un don réservé à certains ?

L'expérience m'a appris que certains ont une aptitude plus rapide que d'autres à prendre un rythme ou un ton de base. Mais il est absolument fascinant de faire travailler un enfant avec amour, et il est surprenant de voir ce que peut accomplir l'amour. Cela aide les élèves à percevoir beaucoup plus vite les éléments de base de la musique. Beaucoup dépend du professeur. La façon dont il voit l'enfant — sujet ou non à des limites — peut être très déterminante.

Pour les leçons particulières, j'essaie en général de savoir dès le début si l'enfant reçoit une instruction religieuse. Si c'est le cas, je m'en sers. Je dis à l'élève: « C'est un don que Dieu t'a donné, tu dois le développer et le Lui rendre en Le remerciant. »

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