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Aimer et être aimé

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1990


Puis-je vous raconter comment la prière a opéré un revirement total dans ma vie, en remplaçant les mensonges et le vide intérieur par la capacité d'aimer et d'être aimée ?

Lorsque j'étais à l'école primaire, j'ai découvert que pour être aimée des autres, il me suffisait de les aimer. Je pensais à tort que pour être heureuse, je devais rendre les autres heureux ! Cette théorie paraît fondée, parce qu'elle semble comporter tous les éléments de l'amour, cependant, elle ne fait pas du tout intervenir Dieu, l'Amour. Elle suppose que l'amour provient d'un être humain. C'est comme si une personne disait à une autre: «Je vous comblerai, si vous me comblez. »

Tout au long de mes années d'école, j'étais si préoccupée de plaire ainsi à tout le monde que je finis par me montrer sotte et extravagante, racontant de petits mensonges et me sentant vide intérieurement. J'allais à l'école du dimanche de la Science Chrétienne, où j'avais le désir très sincère de connaître Dieu. Mais j'étais toujours aux prises avec ce concept erroné de l'amour.

A l'université, je sombrai dans le désespoir. Mes parents avaient divorcé et tout soutien familial semblait avoir disparu. Pour moi, Dieu n'était qu'un mot. C'était à des gens que je m'adressais pour trouver l'amour, plutôt qu'à Dieu, l'Amour. J'imaginais mille façons dont je pourrais les aider et combien ils me seraient reconnaissants de ce que je ferais pour eux.

Je rencontrai un jour une personne qui avait un problème physique. Je désirais réellement l'aider, mais au lieu de rechercher de véritables moyens de lui exprimer de l'amour, j'imaginai des descriptions de ce qui se passerait si je l'avais déjà fait. Je laissai mon imagination echafauder toute une histoire qui était un mensonge, une analyse mentale de « ce que je ferais si... » Je me répétai cette histoire fausse bien des fois, à tel point qu'il me devint naturel d'y penser et de la raconter. Je rapportai ce mensonge à quelques personnes qui m'encouragèrent à le raconter à d'autres. Je n'avais eu aucune intention de tromper qui que ce soit, mais, en très peu de temps, ce qui semblait être une histoire anodine devint un mensonge qu'entendirent un grand nombre de personnes.

Tout cela ne m'a rien rapporté, au contraire ! La théorie erronée qui me promettait l'amour si seulement je trouvais moyen de faire plaisir aux autres était une graine qui avait germé pour devenir une mauvaise herbe dangereuse, un tapis de mensonges et, finalement, un sentiment pesant de culpabilité. Il est peut-être tout aussi mal de convoiter l'attention et l'approbation des gens que de convoiter leurs biens.

Depuis, mon étude de la Science Chrétienne m'a appris que le mal est une suggestion mentale qui vient à la conscience humaine pour se faire accepter, pour être répétée et mise en scène en croyance. Toute pensée véritable vient de Dieu, l'Entendement divin. La théorie erronée que j'avais acceptée tant d'années auparavant m'incitait à croire que j'étais séparée de Dieu et de Son amour; que j'étais une enfant qui, pour obtenir les faveurs d'autres êtres humains, devait leur faire plaisir; que l'amour dépendait de l'homme et non de Dieu; que la Vérité était matérielle et pouvait être maltraitée; que nous étions tous des mortels pécheurs méritant les condamnations et les douleurs qui nous étaient infligées. Ces théories erronées étaient de mauvaises suggestions que j'avais prises pour des vérités.

En réalité, Dieu est l'Amour. Il n'est pas simplement un être aimant. Il est l'Amour même. L'Amour ne peut pas plus appartenir à quelqu'un que l'atmosphère n'appartient à une seule personne. Tout le monde peut respirer l'atmosphère, mais personne n'en vient à penser qu'une portion d'air lui appartient. Nous ne devons donc pas croire que l'Amour soit le privilège d'une personne et non d'une autre. L'Amour, Dieu, est le Principe divin, non une émotion humaine. L'Amour est la Vie qui anime la bonté, il est aussi proche que la pensée. L'Amour a défini l'homme comme spirituel, comme son image et sa ressemblance parfaites. Peu importent les suggestions qui se présentent à la conscience humaine, l'Amour ne changera jamais l'image qu'il a de l'homme.

L'amour de Dieu est la lumière du soleil qui brille sur tous sans parti pris, sans condamnation. Il n'y a pas de vides dans l'Amour. L'idée que nous devons faire le bien pour obtenir le bien est une mauvaise compréhension du grand et saint amour que Dieu a pour Ses enfants. Étant donné que l'homme spirituel est l'image de l'Amour, en réalité, nous sommes bons. Ainsi, la bonté n'est pas une denrée à acheter ou à vendre, elle est notre être. Nous aimons être bons, parce que nous reflétons l'unique bien qui est Dieu. Nous n'aimons pas nos semblables afin d'obtenir leur amour. Nous aimons tout simplement. Du fait que Dieu est l'Amour, l'homme, Sa ressemblance, aime aimer et il est aimé.

Christ Jésus, notre Maître, dut faire face à des croyances mauvaises et il les vainquit toutes. Se trouvant sur le même plan humain que nous, il s'appuya fermement sur les faits de la Vérité qui dévoilent et détruisent tout mal. Dans la Bible, le livre de Matthieu nous dit que Jésus fut tenté par le diable Voir Matth. 4:1–11.. La première tentation relatée dans ce récit commence ainsi: « Si tu es Fils de Dieu... »

Qui donc aurait pu être plus sûr de sa filialité divine que Jésus ? Mais cette suggestion diabolique lui était pourtant venue à l'esprit. Devons-nous donc nous étonner qu'une suggestion similaire se présente à nous ? Elle peut revêtir différentes formes: « M'aime-t-on vraiment ? » « Personne ne s'intéresse à moi. » « Ai-je vraiment quelque chose de spécial à apporter au monde ? » Les suggestions erronées peuvent encore attirer notre attention de bien d'autres façons.

Jésus répondit à ces mensonges avec une autorité qu'il puisait dans les Écritures. L'une de ses réponses à la suggestion du mal fut la suivante: « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » Ne devrions-nous pas défendre, avec la même fermeté que Jésus, le lien qui nous unit à Dieu ? Au lieu d'accepter l'idée qu'il n'était pas le Fils de Dieu et d'essayer de trouver un moyen de le devenir, Jésus défendit mentalement son droit de savoir que Dieu était son Père et que la spiritualité est l'unique état de l'être. Si nous adorons et servons l'Éternel notre Dieu, comme Jésus, nous sommes obligés de reconnaître que l'Amour est toujours présent et la Vérité omnipotente.

La croyance que nous ne donnons ni ne recevons d'amour est une tentation à surmonter. Mary Baker Eddy écrit: « Lorsque nous sommes tentés de pécher, nous devrions savoir que le mal ne procède pas de Dieu, le bien, mais qu'il est une croyance erronée des sens personnels; et si nous nions les prétentions de ces sens et reconnaissons que l'homme est gouverné par Dieu, l'Esprit, non par des lois matérielles, la tentation disparaîtra. » Écrits divers, p. 198.

Un jour, Jésus compara le royaume des cieux à un maître de maison qui loue des ouvriers pour sa vigne. Voir Matth. 20:1–16. Ceux qu'il engagea le matin convinrent avec lui d'un salaire d'un denier par jour. Il engagea également des ouvriers pendant la troisième, la sixième, la neuvième et la onzième heure. A la fin de la journée, tous les ouvriers reçurent le même salaire, un denier.

Selon notre concept personnel des valeurs, cette échelle de salaires peut sembler très injuste. Ceux qui n'avaient travaillé qu'une heure ont été payés autant que ceux qui avaient travaillé toute la journée.

Mais se pourrait-il que cette parabole nous enseigne la nature de l'amour donné et reçu ? Chacun de nous est un ouvrier dans le royaume de Dieu. Travaillons-nous pour être aimés ou bien aimons-nous travailler ? Comme les ouvriers de la parabole, comparons-nous les efforts que nous faisons pour être bons avec ceux des autres ? Ne devrions-nous pas plutôt aimer être bons, parce que nous sommes bons ?

Peut-être la parabole offrait-elle la morale suivante: le travail d'aimer est également en soi une rétribution. Nous ne pouvons pas nous procurer l'amour en échange de bonnes actions, puisque l'amour nous appartient déjà, en notre qualité d'image et ressemblance de Dieu, l'Amour divin. Les bonnes actions sont la preuve vivante de ce fait. L'Amour agit comme loi spirituelle, il est toujours présent, toujours intact. Ce n'est pas l'homme qui décide d'être l'enfant de l'Amour, c'est Dieu qui le détermine.

Le concept mortel de l'homme part d'une carence. Déclarer ce que l'homme n'est pas, c'est faire une erreur d'énoncé. Cette erreur prétend: « Je ne suis pas aimé. » « Je suis incapable d'aimer. » « Je refuse d'aimer. » Elle nie la douce omniprésence de Dieu.

Dieu révéla à Moïse Son nom et Sa nature: le grand « Je suis » Ex. 3:14.. En tant qu'idée de Dieu, l'homme est toujours aimant, toujours aimé de Dieu, et chacun de nous sera toujours tendrement inclus dans la connaissance de ce fait. Un sens mortel de l'amour limite nos affections, nous disant que nous ne pouvons être aimés ni chérir quelqu'un à moins que certaines conditions matérielles ne soient remplies. La croyance que l'amour émane de personnes, plutôt que de Dieu, confinerait l'amour au niveau des émotions, du temps, de l'âge, du sexe, de la race, des caractéristiques corporelles ou du passé matériel.

Tout ce qui nous empêche d'aimer est en fait une tentation, la tentation de croire que nous pouvons être séparés de Dieu, l'Amour. Tout ce qui nous empêche de savoir que nous sommes aimés est la prétention mentale que l'Amour doit se matérialiser.

Dans mon cas, l'argument selon lequel j'étais séparée de l'Amour avait engendré la croyance que j'étais séparée de la Vérité, croyance qui m'apportait angoisse et sentiment de culpabilité. Pendant dix ans, j'ai porté la honte d'être une menteuse. Je pensais avoir déçu Dieu et mes amis. Mais l'amour de Dieu ne m'a pas abandonnée à mon sort. Voici de quelle manière j'ai été guérie.

Ma fille était malade. Il semblait évident qu'elle avait des vers. Elle et moi avons passé de nombreuses heures à prier ensemble pour percevoir son état naturel harmonieux d'enfant de Dieu. J'ai demandé à un praticien de la Science Chrétienne de nous aider à prier et je me suis trouvée amenée, presque malgré moi, à lui parler des mensonges et de la honte que je ressentais. Le praticien a écouté en silence et m'a dit qu'il allait se tourner vers Dieu. Cette nuit-là, j'ai versé des larmes amères, mais je pense que les prières que j'avais adressées à Dieu m'ont conduite vers une réponse. J'ai lu ce passage d'Ésaïe dans la Bible: « C'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à un caillou, sachant que je ne serai pas confondu. Celui qui me justifie est proche. » Ésaïe 50:7, 8.

Je sentais réellement que Dieu était proche et que Son amour pour moi était plus puissant que toutes les années passées à mal agir. Je savais que j'aurais encore à affronter la tentation de mentir. Mais avoir dit la vérité au praticien et m'être abandonnée à Dieu m'avait donné une grande force.

Ma fille fut guérie de toute trace de maladie cette nuit-là et je fus libérée de l'auto-accusation qui me minait. Je pense que c'est l'amour de Dieu pour moi qui m'a détournée de la croyance en ce que je n'étais pas réellement, une mortelle qui pèche, souffre et se sent vide pour m'amener à voir ce que j'avais toujours été: Son enfant innocente et bien-aimée. Mary Baker Eddy écrit: « L'amour spirituel rend l'homme conscient que Dieu est son Père, et la conscience que Dieu est l'Amour confère à l'homme un pouvoir qui s'accompagne de progrès indicibles. Dieu devient alors pour lui la Toute présence réprimant le péché; la Toute-Puissance donnant la vie, la santé, la sainteté; l'Omniscience, toute la loi et l'Évangile. » Message to The Mother Church for 1902, p. 8.

Ce fut une très bonne chose pour moi que de regarder mes erreurs en face, de chasser la crainte du péché et la honte. Le sentiment de culpabilité que je ressentais n'était pas causé par Dieu; c'était ce qui me réveillait de la croyance que le mal puisse être bénéfique ou que les mensonges puissent apporter l'amour. Tant que je crus au pouvoir du péché, cette croyance fut mon châtiment. La croyance que l'amour provenait des êtres humains m'avait donné l'impression que j'étais une misérable pécheresse, séparée de Dieu. Mais être semblable à Dieu, aimante et sincère, avait toujours été dans ma vraie nature.

Existe-t-il quelque chose qui puisse jamais nous séparer de l'amour de Dieu ? Non, Il ne nous abandonnera jamais. Nous pouvons refuser d'exprimer la générosité, la bonté et la joie, en cherchant des excuses dans l'apitoiement sur soi, le manque de mérite, l'orgueil, le ressentiment ou la honte. Nous pouvons avoir constamment dans l'idée que les autres ne pourront pas nous aimer. Mais ce sont des phases d'une croyance qui sera détruite lorsque nous comprendrons mieux que Dieu est notre tendre Père-Mère qui prend soin de chacun de Ses enfants, à chaque instant.

Aimer et être aimé ne relève pas d'un besoin psychologique, c'est un devoir spirituel. Dieu est l'Amour, et nous Le connaissons en aimant et en étant aimés.

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