La maison était très silencieuse ce matin-là. Contrairement aux autres jours, aucun bruit ne sortait de la chambre de Patty. Sa maman décida d'aller voir si elle s'était rendormie.
« Bonjour, marmotte », fit-elle, en approchant. Patty ne dormait pas, mais elle ne pouvait répondre à sa mère. Assise dans son lit, elle ouvrait la bouche et secouait la tête pour montrer qu'elle ne pouvait pas parler. Des larmes brillaient sur ses cils.
« Tu veux dire que tu ne peux pas parler ce matin, ma puce ? » dit maman. « Toi qui, hier soir, n'arrêtais pas de bavarder en décorant ton vélo pour la fête de l'école ! Mais tu ne peux rien perdre de bon, parce que tout vient de Dieu, et nous allons refuser l'idée que tu as perdu ta belle voix ! »
La maman de Patty s'assit au bord du lit et elles restèrent toutes deux silencieuses un moment. Maman priait. Elle gardait sa pensée remplie de la vérité que Dieu est la seule cause et que Ses enfants sont parfaits.
Puis elle dit: « Soyons reconnaissantes de tout ce que nous avons de bon et des vérités que tu as apprises à l'école du dimanche de la Science Chrétienne. »
Patty fronça les sourcils. Elle n'était pas d'humeur à être reconnaissante. Elle regarda son chapeau de paille avec les rubans rouges et blancs et pensa qu'elle allait manquer la fête. Les larmes lui revinrent aux yeux.
Sa maman lui dit: « Arrête de pleurer, Patty chérie. Ça ne sert à rien. Pendant que je prépare le petit déjeuner, cherche donc un psaume dans ta Bible et essaie d'y réfléchir. »
Lorsqu'elle revint, portant des petits pains et du chocolat chaud sur un plateau, elle s'installa avec Patty près de la fenêtre ensoleillée. Patty avait lu un verset des Psaumes qu'elle aime bien. Elle le chuchota à l'oreille de sa mère: « Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur. » Ps. 119:165.
Maman trouvait qu'aimer la loi de Dieu, c'était en effet une excellente façon de se débarrasser de la peur, ou de toute croyance qu'on a mal ou qu'on ne peut pas participer à certaines activités. Dieu est la seule cause et le seul législateur. Patty parla avec sa maman de ce que dit Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Une idée spirituelle ne renferme pas un seul élément d'erreur, et cette vérité enlève convenablement tout ce qui est nuisible. » Science et Santé, p. 463.
« Chantons des cantiques », dit maman. Patty n'en revenait pas que sa mère puisse imaginer qu'elle allait chanter, alors qu'elle ne pouvait même pas parler.
« Par lequel commençons-nous ? » poursuivit maman en tendant à Patty son Hymnaire. Pensant toujours que c'était un peu bête d'essayer de chanter, Patty ouvrit le livre à la page de son cantique préféré, dont les paroles sont de Mary Baker Eddy. Il commence par: « Montre-moi comment, Berger, / Te suivre aujourd'hui... » Hymnaire de la Science Chrétienne, nº 304. Patty le savait presque par cœur.
« Certains jours, comme maintenant, le sentier semble très rugueux », dit maman, mais si nous écoutons la voix de Dieu et lui obéissons, nous pouvons quand même être joyeux. »
Patty comprenait Ce qu'il faut, c'est être sûr que Dieu nous aime, que nous sommes bons et en bonne santé, parce que c'est comme cela qu'Il nous a créés. Pendant que sa maman chantait d'autres cantiques, Patty l'accompagnait à voix basse. Sa voix devenait de plus en plus forte. Quand elles en arrivèrent à « Pour la sainte guerre » Ibid., nº 264., Patty chantait de sa voix normale et marchait au pas tout autour de la pièce, son chapeau de paille enrubanné sur la tête.
« Maman, je suis contente d'avoir chanté avec toi des cantiques et remercié Dieu au lieu d'avoir peur », dit Patty. Puis elle commença à s'habiller pour aller à l'école.
La fête de fin d'année commençait à midi, comme prévu, et Patty défila sur son vélo décoré. Tandis qu'elle avançait, la brise faisait voler les rubans de son chapeau de paille.