Un couple se présenta de bonne heure à une filiale de l’Église du Christ, Scientiste. Le mari devait servir en qualité d’huissier ce dimanche-là et certains préparatifs étaient nécessaires. Sa femme n’avait commencé l’étude de la Science Chrétienne que récemment et n’était pas encore membre. Elle aimait beaucoup cette Science, mais elle était encore en train de découvrir l’organisation de l’église.
Une autre dame était également arrivée de bonne heure. C’était l’épouse du soliste remplaçant. Elle appartenait à une autre religion. Les deux femmes bavardèrent avant le service, mais cette visiteuse montra peu d’intérêt pour la Science Chrétienne. Elle était toute préoccupée par certains changements récents intervenus dans sa propre église. Le nouveau pasteur ne lui plaisait guère. Elle critiquait surtout sa personnalité et le fait qu’il ne savait pas intéresser les jeunes.
La femme de l’huissier écoutait. Il fut un temps où elle aurait sympathisé; mais maintenant, à sa propre surprise, elle s’entendit expliquer quelque chose qu’elle n’avait jamais vraiment bien saisi auparavant. Comprenant que seule la Parole de Dieu pouvait satisfaire les besoins de tous, elle vit alors, et communiqua à la visiteuse, le concept révolutionnaire de ministère et de sermon d’église que Mary Baker Eddy avait apporté en établissant comme pasteur de son Église la Bible et son livre Science et Santé avec la Clef des Écritures.
Faisant preuve d’une grande sagesse et d’une profonde perspicacité, Mary Baker Eddy avait pris une mesure qui assurait à toutes les personnes présentes aux services et désireuses de recevoir guérison, instruction, compréhension, réconfort ou toute autre aide, la possibilité de trouver ce qu'elles cherchaient en fonction de leur réceptivité. Cette mesure permettait aussi de garantir que la personnalité charismatique d'un prédicateur ou d'un pasteur ne viendrait pas s'immiscer entre celui qui cherche et cette Vérité universelle qui guérit.
En fait, aucun pasteur humain, aussi sincère soit-il, ne peut remplacer cette douce paix intérieure qui naît du contact spirituel direct avec la Parole de Dieu. Mary Baker Eddy encouragea les Scientistes Chrétiens à ne pas chercher leur soutien dans une personnalité humaine, mais à s'appuyer sur leur pasteur, la Bible et Science et Santé. Dans l'un des messages adressés à son Église, elle écrit: « Votre double pasteur impersonnel, la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures, est avec vous; et la Vie que donnent ces livres, la Vérité qu'ils illustrent, l'Amour qu'ils démontrent, sont le grand Berger qui paît mon troupeau et le conduit “près des eaux paisibles”. Aucune présence personnelle, aucune de mes paroles, ne doit faire dévier votre pensée ou la détourner, ni satisfaire vos sens ou justifier le moi. » Écrits divers, p. 322.
La dernière phrase de cette déclaration s'éclaircit pour cette nouvelle étudiante de la Science. Jusqu'alors, elle s'était demandé pourquoi cette pieuse femme, Mary Baker Eddy, qui prêchait si merveilleusement, avait pu penser que les personnes réunies pour apprendre à connaître Dieu ne devaient pas dépendre de sa présence personnelle pour acquérir la vérité que Dieu lui avait révélée. Cette nouvelle étudiante se mit à apprécier la sagesse qui avait dicté à Mary Baker Eddy, pour le bien des auditeurs, l'idée d'établir un pasteur impersonnel.
Elle vit combien la pensée d'un auditeur pourrait se satisfaire facilement d'éloquence, d'une logique bien tournée à partir d'un texte connu, au lieu d'ouvrir sa pensée à ce que l'Entendement divin avait à lui apprendre pour lui permettre de progresser spirituellement. En réfléchissant au soin qu'avait pris Mary Baker Eddy d'éviter que le moi ne se justifie, elle comprit que le fait de se justifier soi-même constitue l'une des émotions qui risque de se glisser entre l'auditeur et la Parole inspirée. Cela peut servir de prétexte pour s'abstenir de sonder les profondeurs spirituelles et de mettre ces vérités en pratique.
Naturellement, elle se rendit compte que même la présence personnelle des Lecteurs, à un service de la Science Chrétienne, pourrait constituer une distraction si l'on se concentrait sur la manière dont les Lecteurs sont habillés ou lisent. Mais, dans la mesure où les personnes assistant au service en viennent à accepter et à comprendre que ce sont les livres qui constituent leur vrai pasteur, cette tendance à remarquer les imperfections devrait grandement diminuer.
Si nous comparons la Bible à une immense carte indiquant l'itinéraire de la vie allant du sens à l'Ame, nous pourrions alors voir dans Science et Santé l'interprétation inspirée de ce que nous dit la carte, illuminant le chemin et nous montrant comment éviter les ornières, comment venir à bout d'un terrain difficile et atteindre notre destination spirituelle.
En réalité, bien sûr, l'homme spirituel — notre vraie nature — est déjà chez lui en Dieu. La Bible et Science et Santé nous montrent comment reconnaître ce fait, comment le démontrer de façon plus conséquente. Il n'est besoin de personne pour prêcher ces guides si précieux. Par Sa Parole, Dieu S'adresse à chacun. Dieu, l'Entendement divin, communique à chaque cœur réceptif la vérité sur ce qui Le concerne et sur le lien qui L'unit à Son idée spirituelle, l'homme. La Vérité infaillible révèle à chacun d'entre nous ce dont il a besoin pour croître en compréhension spirituelle et apprendre ce qu'il est et où il est réellement.
Le service, ce matin-là, fut d'une force et d'une inspiration toutes particulières pour cette nouvelle étudiante. Absorbant chaque mot, elle progressa dans sa compréhension de la nature de l'Entendement créateur. Son appréciation de Mary Baker Eddy, Fondatrice de cette Église de guérison, prit une nouvelle dimension. Elle comprit que, dans les Églises du Christ, Scientistes, du monde entier, s'exprimant en bien des langues différentes, c'est le même pasteur qui parle avec autorité et sagesse afin d'ouvrir le cœur de chacun, où qu'il se trouve.
Il peut être stimulant sur le plan affectif d'entendre un prédicateur ardent faire vibrer ses sermons avec puissance. Cependant, quand les portes de l'église se ferment le dimanche, il se peut qu'il ne reste pas grand-chose de substantiel dans les esprits. Rappelez-vous Élisée sur le Mont Horeb: « Et devant l'Éternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: l'Éternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l'Éternel n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu: l'Éternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. » I Rois 19:11, 12.
Quiconque est tenté de se plaindre de « l'uniformité » des services de la Science Chrétienne doit se rappeler que c'est la qualité de notre attente qui contribue à établir une atmosphère de guérison pour la Leçon-Sermon Dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. par laquelle notre Père-Mère céleste, Dieu, assure à chacun qu'Il l'aime, le protège et le considère indispensable. Le privilège d'une telle participation, voilà ce que nous offrons à l'assistance, et cela rejaillit sur le public qui aspire à la guérison. Il n'y a là aucun ritualisme, mais plutôt l'immense pouvoir spirituel qu'expriment ainsi ces paroles d'un cantique:
O mon Dieu, c'est Ta présence
Qui transforme notre esprit,
Qui l'éclaire avec puissance,
Qui par l'amour le guérit.
Tendrement Tu nous redresses
Et nous mènes vers le ciel ;
De nos cœurs jaillit sans cesse
Un cantique à l'Éternel.Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 109.
Ce « murmure doux et léger » parle tout comme autrefois, et certes, c'est bien la même voix. Mais ce qui est uniforme, c'est la constance du Dieu Tout-Puissant, de la Vie, du Principe et de l'Amour, qui, en tout lieu, communique du pupitre la Parole puissante de la guérison à la conscience humaine.
Il ne faut pas se laisser aller à considérer que nos services sont monotones, mais soutenir activement le pasteur et l'heure du culte qui offrent le sermon guérisseur le plus puissant que l'humanité puisse recevoir. Mary Baker Eddy était profondément convaincue de l'importance de la Leçon biblique; elle fit figurer ce Statut dans le Manuel de L'Église Mère: « Les Lecteurs de L'Église Mère et de toutes ses églises filiales doivent consacrer une part suffisante de leur temps à la préparation de la lecture de la leçon du dimanche — leçon dont dépend dans une grande mesure la prospérité de la Science Chrétienne. Ils doivent se préserver des souillures du monde — ne pas se laisser contaminer par le mal — afin que l'atmosphère mentale qui émane d'eux contribue à l'épanouissement de la santé et de la sainteté, voire de cet animus spirituel dont on a si universellement besoin. » Man., Art. III, Sect. 1. Imaginez combien notre vie et le monde seraient transformés si les auditeurs de la Leçon biblique s'efforçaient d'obéir à ce Statut tout comme les Lecteurs !
Si nous sortons d'un service de la Science Chrétienne sans y avoir reçu le don de la joie et de la paix, ou sans y avoir trouvé l'exhortation vivifiante dont nous avions besoin, c'est sûrement avec nous-mêmes qu'il faut être plus exigeant. Nous sommes-nous préparés à recevoir avec enthousiasme le Christ, la Vérité ? Nous sommes-nous assurés, avant le service, de notre réceptivité spirituelle pour que nos fenêtres mentales soient grandes ouvertes afin d'absorber tout ce dont nous avons besoin lorsque s'exprime notre pasteur ? Ou bien avons-nous cédé la place à d'autres voix, permis à notre attention de se laisser distraire ? Avons-nous glissé sur les mots familiers, sans percevoir l'énergie toujours nouvelle dont dispose la Vérité pour ranimer notre zèle ? Christ Jésus demandait: « Avez-vous le cœur endurci ? Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? Ayant des oreilles, n'entendez-vous pas ? Et n'avez-vous point de mémoire ? » Marc 8:18. Il dit une autre fois à ses disciples: « Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis, et on y ajoutera pour vous. » Marc 4:24. Ces paroles du Maître n'impliquent-elles pas que c'est l'auditeur qui est responsable de la richesse de la réception spirituelle ? Car il ne peut y avoir aucun doute sur la qualité de l'enseignement qu'il dispensait !
Que chacun d'entre nous reconnaisse donc la voix du pasteur et entende, c'est-à-dire perçoive, l'influence sans limites que la Parole inspirée peut avoir sur notre vie et sur la vie de ceux qui nous entourent. N'oubliez pas: « On y ajoutera pour vous. » C'est votre pasteur qui vous parle.
