Si les ombres noires de la solitude, du chômage, de la maladie ou du manque d'abri paraissent nous dérober la stabilité et les échanges vivifiants qui constituent une vie harmonieuse, il est certes juste que ces ombres se dissipent. Et s'il est juste qu'elles se dissipent, il semble naturel de le souhaiter, de vouloir que la lumière de l'harmonie et de l'amour illumine abondamment notre existence.
L'auteur inspiré du vingt-troisième Psaume déclare: «Je ne manquerai de rien. » Parle-t-il de l'avenir, décrivant ce qu'il éprouvera lorsque tous ses problèmes seront résolus, une fois que Dieu lui aura donné de se reposer dans de verts pâturages et aura restauré son âme ? Ou bien décrit-il son attitude actuelle à l'égard de la vallée de l'ombre qu'il traverse, son refus d'admettre que l'amour du Berger puisse être en défaut ou qu'Il ne sache pas bien prendre soin de Son troupeau ? Tout comme Paul, peut-être admet-il que « voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » II Cor. 6:2., car il poursuit en exprimant son refus de craindre les maux qui semblent habiter les ténèbres, sachant qu'il n'est jamais séparé de la manifestation de l'amour de Dieu.
Toute difficulté qui se présente à nous, même si elle paraît insurmontable, peut s'envisager comme un appel au progrès, nous forçant à nous élever au-dessus des concepts restrictifs qui tendraient à nous maintenir en servitude. Mais nous ne pouvons progresser que si nos pensées et nos désirs dépassent notre statut actuel. Nous contenter de souhaiter voir la difficulté résolue fonde notre pensée sur cette difficulté et non sur un dessein plus élevé. Nous sommes alors liés au problème, à un sentiment d'insuffisance qui nous empêche de voir la solution. Cependant, pour prier efficacement, dans l'esprit du vingt-troisième Psaume, il nous faut aspirer mentalement non seulement à un but humain plus élevé, mais aussi à la compréhension de la perfection spirituelle établie par Dieu en créant l'homme à Son image parfaite.
Il n'y a aucune insuffisance dans la création spirituelle parfaite de Dieu. Il n'y a aucun manque d'amour, d'amitié, d'activité, de santé ni de beauté. Dieu vit tout ce qu'Il avait fait et en reconnut la bonté infinie; puis Il se reposa. Nous pouvons, nous aussi, trouver le repos sur cette base spirituelle. Pour la conscience humaine, la création peut sembler manifestement matérielle, criblée de difficultés. Mais ce qui apparaît aux sens humains comme un monde physique, en proie au manque et à la douleur, c'est un concept faux et limité de la création. C'est une illusion, une méprise de ce que Dieu a réellement créé. C'est la vallée de l'ombre de la mort. Nous n'avons pourtant pas à craindre cette vallée ni à y demeurer, lorsque nous recherchons et trouvons des preuves de la sollicitude constante du Berger: les verts pâturages et les eaux paisibles qui nous entourent d'ores et déjà dans notre progression vers la compréhension et la démonstration finales de notre perfection spirituelle.
Mary Baker Eddy écrit: « Bien que le chemin soit sombre au sens mortel, la Vie et l'Amour divins l'illuminent et détruisent l'agitation de la pensée mortelle, la crainte de la mort et la réalité supposée de l'erreur. La Science Chrétienne, contredisant les sens, fait fleurir et s'épanouir la vallée comme la rose. » Science et Santé, p. 596.
Il se peut qu'il nous faille passer dans cette vallée, mais nous ne sommes pas obligés de nous y attarder, d'être effrayés ni de la laisser nous déprimer parce qu'elle prétend être la création de Dieu. La vision chrétienne, la véritable conception spirituelle de la création exprimée dans les œuvres de guérison de Jésus, nous montrera où nous habitons vraiment tous les jours de notre vie. Et en apprenant, par l'expérience, que la bonté de Dieu ne connaît aucune limite, nous non plus, nous ne manquerons de rien.