Est-il possible de pardonner à quelqu’un qui a commis une erreur terrible et qui en rejette la responsabilité sur vous ? Christ Jésus l’a bien prouvé. Rien au monde ne peut paraître plus dur à pardonner que ce que des accusateurs perfides avaient comploté contre lui. Et pourtant, lorsqu’il fut sur la croix, il dit: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » Luc 23:34. La Science Chrétienne nous permet de suivre son exemple et non seulement de pardonner, mais aussi d’annuler, par une prière assidue, les conséquences de telles accusations.
Il semble difficile d’aimer ceux qui n’ont pas l’air de le mériter. C’est cependant un ordre spirituel donné par Jésus, qui a dit: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » Matth. 5:44. Lorsqu’on observe cette règle chrétienne, on peut redresser une situation inharmonieuse. Même après la crucifixion et la résurrection, on n’indique nulle part que Jésus ait eu des paroles rancunières ou froides pour ceux qui avaient menti. Il ne s’est livré à aucun acte de vengeance contre ceux qui avaient essayé de mettre fin à sa carrière.
Avant d’être prêt à agir de façon intelligente à l’égard de celui qui a causé des torts, il faut chasser de sa conscience toute obstination et tout désir de se justifier. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « L’amour de soi est plus opaque qu’un corps solide. En obéissant patiemment à un Dieu patient, travaillons à dissoudre avec le dissolvant universel de l’Amour l’erreur adamantine — la volonté personnelle, la propre justification et l’amour de soi — qui fait la guerre à la spiritualité et qui est la loi du péché et de la mort. » Science et Santé, p. 242. Rien n’oblige à endosser la responsabilité de fautes commises par d’autres. Mais lorsque l’Amour divin gouverne les pensées, l’Amour donne la possibilité d’affronter toute difficulté et de la résoudre.
L’occasion de prouver le pouvoir de l’Amour m’a été offerte il y a quelques années. Un homme pour lequel je travaillais semblait avoir convaincu tout le monde, dans notre bureau, que j’avais commis une erreur, alors qu’il en était responsable. C’était une faute grave, qui aurait certainement pu me coûter ma place si on l’avait cru. Un Scientiste Chrétien expérimenté m’a dit que je n’avais pas d’autre choix que d’aimer cet homme. J’étais à cent lieues de le faire et je ne cessais d’être contrarié et de lui en vouloir, ce qui me rendait très malheureux. Mais finalement, j’ai accepté d’essayer.
Bien que ce soit très difficile au début, j’ai décidé de traiter cet homme comme un frère, même si apparemment il n’en semblait pas digne. Je savais qu’il me fallait remplacer la croyance à une personne intrigante, malhonnête et immorale par l’homme que distinguerait normalement la compréhension du Christ, sous cette carapace de sensualité mortelle. Cette nouvelle façon spirituelle de voir a commencé par de petites choses.
J’ai remarqué par exemple qu’il était toujours à l’heure au travail; c’était peu de chose, mais tout de même l’expression d’une qualité: la ponctualité. J’ai vu aussi qu’il avait une photo de sa femme sur son bureau, et j’étais certain qu’il devait avoir maintes fois exprimé de la tendresse, de la compassion et de la considération.
Moins de deux semaines après le jour où j’ai pu me dire pour la première fois, en regardant cet homme, que je l’aimais — et le penser vraiment — on m’offrit la possibilité d’être transféré dans un nouveau secteur de la compagnie, pour lequel j’étais qualifié. Ce transfert n’aurait jamais été possible si on avait cru que j’avais commis la fameuse faute. J’ai appris que plusieurs des affirmations mensongères de cet homme avaient figuré sur mon dossier, étant donné qu’il était mon chef. Et pourtant, au moment du transfert, j’ai eu accès à mon dossier et vu que les déclarations malveillantes avaient été retirées.
Lorsque nous appliquons une vérité spirituelle absolue à une situation humaine perturbée, la lumière de la vérité élimine toute croyance aux mensonges dont on nous avait accusés. En fait, l’homme est toujours l’idée spirituelle de l’unique Entendement, l’Amour, et il est motivé par l’unique Esprit, l’Amour. L’homme est donc constitué uniquement des qualités de l’Amour parfait. Cela étant, on ne nous demande pas de changer quelqu’un d’autre. Si une modification s’avère nécessaire dans une situation quelconque, l’Amour ajustera les choses à sa façon.
Un Dieu parfait n’a jamais créé le mal et n’en a aucune connaissance. Le mal n’a jamais fait partie de l’existence spirituelle. Donc le péché ne saurait faire partie de la vie du reflet de Dieu, l’homme. Lorsque nous nous percevons comme l’homme créé par Dieu, créé tendrement et complètement à Son image, nous conquérons peu à peu notre liberté sur l’erreur.
Comme Christ Jésus, notre Maître, nous pouvons prouver que l’Amour n’est pas seulement la force la plus puissante de l’univers. C’est le seul et unique pouvoir de l’univers. Il s’exerce donc dans notre existence de façon universelle et totale. Il ne peut être surmonté par la haine, l’envie, la jalousie, la tromperie ou la malice sous une forme quelconque. De telles tendances mauvaises ne proviennent pas de l’Amour, qui est entièrement harmonieux.
L’Amour est le « dissolvant universel », parce qu’il agit toujours et produit toujours l’harmonie. Sa totalité élimine tout ce qui lui est dissemblable. La haine s’évapore devant l’amour qui exprime l’Amour, et ceci prouve que rendre la monnaie de la pièce ne se justifie pas. Aimer comme Jésus a aimé est une obligation logique et c’est la chose à faire, tout naturellement, d’un point de vue spirituel. Le résultat en est toujours la guérison.