La leçon n’est pas nouvelle; elle est même fort ancienne et la plupart des chrétiens y ont sans doute déjà réfléchi avec la parabole de Christ Jésus sur l’ivraie et le froment. Mais, par une belle matinée, la leçon m’est devenue personnellement limpide, à la lumière de ce que m'avait appris la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce).
Depuis plusieurs semaines, je prenais soin de bégonias fraîchement plantés. L'un d'eux avait des feuilles bizarrement différentes. Mais comme il semblait pousser à la même vitesse que les autres et que je n'avais pas remarqué, parmi les mauvaises herbes du jardin, ces grandes feuilles frisottées, je pensais que c'était une nouvelle variété de bégonias et je n'y prêtais pas attention. Je continuais à l'arroser et à en prendre soin, comme je le faisais pour les autres. Mais un matin, j'ai remarqué que les grandes feuilles frisottées commençaient à dominer et à repousser les tiges et les fleurs plus petites que j'avais pensé issues de la même plante. Il fut immédiatement évident qu'il s'agissait de deux plantes complètement différentes. La grande plante frisottée était une mauvaise herbe poussant au milieu du bégonia. Elle se trouvait probablement déjà là, lorsque j'avais ramené la plante de chez l'horticulteur.
Dès l'instant où j'ai compris que c'était une mauvaise herbe, l'imposture était dévoilée et j'ai arraché la plante. Les racines sont venues facilement et j'ai vu alors que le petit bégonia dont elle avait semblé faire partie n'avait rien de différent des autres. J'avais été amenée, dans mon erreur, à protéger cette mauvaise herbe pendant plusieurs semaines, mais je m'en suis débarrassée dès que j'eus compris ce que c'était.
J'ai réfléchi un instant à la ressemblance frappante de cette mauvaise herbe avec l'erreur qui s'introduit dans notre pensée. Le terme erreur est employé en Science Chrétienne pour désigner tout ce qui est différent de l'Esprit divin, Dieu, ou le bien. L'erreur est une imposture qui tend à surgir pour rompre l'harmonie. J'ai appris ce jour-là plusieurs choses qui m'ont servi de leçon.
1. Une fois l'erreur perçue pour ce qu'elle est, c'est-à-dire un mensonge, elle ne peut plus nous tromper et n'a pas le pouvoir de se perpétuer.
2. L'erreur ne peut exister dans notre conscience que tant que nous l'entretenons et la protégeons en croyant à sa réalité.
3. En parvenant à un concept plus précis de la nature de l'homme et de l'univers spirituels, parfaits, on peut détecter l'imposteur et voir que l'erreur ne peut absolument pas faire partie du réel, de même que j'avais enfin compris que la mauvaise herbe n'appartenait pas au bégonia.
4. L'erreur ne parvient jamais à faire partie de la Vérité et elle ne peut l'altérer d'aucune façon. Toujours séparée de la Vérité, elle ne se confond jamais le moins du monde avec elle, de même que la mauvaise herbe n’a jamais fait partie du bégonia, même si, dans un premier temps, elle s’est fait passer pour telle.
5. A mesure que l'erreur se développe et s'affirme, elle ne peut que se trahir et amener ainsi sa propre destruction. Une fois que nous savons que c'est une erreur, une illusion, nous pouvons l'extirper de la pensée et la chasser de notre vie. La mauvaise herbe qui essayait de repousser le bégonia n'était pas une «illusion», bien sûr, mais son apparence trompeuse m’a donné une leçon utile sur la nature de l'erreur.
Lorsque nous nous trouvons devant une erreur quelconque, que ce soit la maladie ou le péché, comme il est encourageant de savoir que, par la prière, la lumière de la Vérité se lèvera tôt ou tard dans notre pensée et révélera l'irréalité absolue de l'erreur ! Dans la réalité, l'erreur ne peut se développer. Elle ne peut non plus exister dans la totalité de Dieu. Elle ne prétend exister qu'en perpétuant le mensonge qu'il peut y avoir absence de Vérité. A force d'affirmer la vérité et de s'y attacher, c'est-à-dire s'attacher au fait que l'homme est l'image de Dieu, nous serons amenés à voir, et à savoir, qu'une inharmonie ou anomalie quelconque ne fait pas partie de l'homme et qu'elle peut donc être dérancinée et détruite.
Dans la parabole de l'ivraie et du froment, les serviteurs demandent s'ils doivent arracher l'ivraie qui vient d'être découverte. Le maître de la maison répond: « Non... de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. » Matth. 13:29, 30.
Mais n’oublions pas non plus ces paroles de Jésus: « Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson. » Jean 4:35.
C'est maintenant le moment de lever les yeux, c'est-à-dire d'ouvrir la conscience, sur la création spirituelle véritable pour voir nettement que l'erreur n'a aucune part dans la totalité de Dieu. Dans son livre Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne, indique comment accomplir ce grand travail. Elle écrit: « Le temporel et l'irréel ne touchent jamais l'éternel et le réel. Le muable et l'imparfait ne touchent jamais l'immuable et le parfait. L'inharmonieux et ce qui se détruit ne touchent jamais l'harmonieux et ce qui existe en soi. Ces qualités opposées sont l'ivraie et le froment, qui en réalité ne se mélangent jamais, bien que (aux yeux des mortels) ils croissent côte à côte jusqu'à la moisson; alors la Science sépare le froment de l'ivraie, grâce à la compréhension que Dieu est toujours présent et que l'homme reflète la ressemblance divine. » Science et Santé, p. 300.
Cette moisson a lieu au fil des instants, à mesure que, comprenant la vérité spirituelle, nous arrachons de nos pensées ces mensonges que sont la crainte, l'inharmonie, le péché, la maladie et la mort. Et quelle merveilleuse moisson ! N'est-ce pas un privilège pour nous d'y participer ?