Les nouveaux venus à la Science Chrétienne ont prouvé en maintes occasions que la capacité de guérir par la prière ainsi que l'enseigne cette Science n'est pas fonction du nombre d'années quiétude. Pareille preuve ou démonstration se produit plutôt dans la mesure où nous sommes disposés à abandonner la pensée matérialiste pour accepter la vérité qu'enseigne la Science Chrétienne.
Le premier chapitre du livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, débute par cet énoncé: « La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu — une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi-même. » Science et Santé, p. 1. Pour moi, cela nous assure que, dans la mesure où nous avons une « foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu », nous pouvons prouver l'efficacité de la guérison par la Science Chrétienne.
La locution dans la mesure est souvent utilisée dans Science et Santé, en liaison avec le péché, l'ignorance, la crainte, la volonté personnelle, l'hérédité, l'extension des capacités humaines, le courage, la perfection, la compréhension, etc.
Le fait que les résultats se produisent dans la mesure où nous nous consacrons à l'Esprit et où nous le comprenons nous donne la responsabilité de penser et d'agir conformément au bien. Cela nous oblige à ne pas simplement voir le mal comme un mensonge, mais à savoir pourquoi il est un mensonge. En outre, nous devons faire tout notre possible pour prouver, dans nos rapports avec autrui, que l'homme est l'image et la ressemblance de Dieu.
La Science Chrétienne montre que la vraie création est décrite dans le premier chapitre de la Genèse, qui affirme que Dieu créa l'homme à Son image. Donc, reflétant sa source parfaite, l'homme réel est, dès maintenant, parfait, et l'a toujours été. Savoir que l'homme créé par Dieu reflète l'omnipotence divine nous donne force et courage; accepter la toute présence de Dieu nous fait comprendre que nous ne pouvons jamais nous trouver dans une situation qu'Il ne gouverne pas; reconnaître l'omniscience de Dieu nous permet de surmonter la crainte. Mary Baker Eddy déclare: « Si Dieu est le Principe de l'homme (et Il l'est), l'homme est l'idée de Dieu; et cette idée ne peut manquer d'exprimer la nature exacte de son Principe — pas plus que la bonté ne peut manquer de présenter la qualité du bien. » Écrits divers, p. 78.
Celui qui se renseigne sur la Science Chrétienne peut trouver difficile d'en accepter la position radicale quant à la toute-puissance de Dieu. Mais lorsqu'il commence à comprendre que Dieu est Tout, comme l'enseigne cette religion, il en conclut que rien ne peut exister en dehors de cette totalité. Cela lui apprend qu'il peut obtenir une guérison dans la mesure où il est prêt à faire confiance à Dieu et à Le comprendre. Comme Science et Santé l'explique: « La résistance humaine à la Science divine faiblit dans la mesure où les mortels abandonnent l'erreur pour la Vérité et où la compréhension de l'être remplace la simple croyance. » Science et Santé, p. 329.
Dans la Bible, l'histoire de Naaman montre que cet homme dut apprendre à avoir confiance lorsqu'il demanda à Élisée de le guérir de la lèpre. II Rois 5:9–14. En Syrie, Naaman était un héros national et son orgueil fut blessé quand il lui fut simplement répondu d'aller se laver sept fois dans le Jourdain. Il estimait que les fleuves de sa nation étaient bien supérieurs. Ne pouvait-il s'y laver pour devenir propre ? Les hommes qui l'accompagnaient avaient sans doute compris que la volonté personnelle et l'orgueil empêchaient leur maître d'obéir aux instructions d'Élisée. Ils insistèrent: « Mon père, si le prophète t'eût demandé quelque chose de difficile, ne l'aurais-tu pas fait ? Combien plus dois-tu faire ce qu'il t'a dit: Lave-toi et tu seras pur ! » Lorsque Naaman surmonta sa suffisance et sa volonté personnelle pour obéir aux instructions données par Élisée, il fut guéri.
J'ai reçu récemment une leçon semblable. Alors que je parlais avec un ami de certaines difficultés qui troublaient des relations personnelles, mon interlocuteur rétorqua: « Mais vous, vous êtes Scientiste Chrétienne ! » C'était comme si on m'avait jeté de l'eau froide à la figure pour me réveiller d'un état de transe.
J'ai remercié mon ami et j'ai pensé: « Il a raison ! J'ai pris l'engagement de suivre les exhortations de Christ Jésus, qui dit de présenter l'autre joue, de pardonner “septante fois sept fois” et d'aimer son prochain comme soi-même. Et je sais que ce que Paul a dit aux Romains est vrai: “L'amour est... l'accomplissement de la loi.” Rom. 13:10. » J'ai alors évoqué les qualités de ceux qui m'ennuyaient: l'intégrité qu'ils exprimaient dans leur travail, la sollicitude dont ils faisaient preuve à l'égard de ceux qui étaient dans le besoin, l'intérêt qu'ils manifestaient et les efforts qu'ils accomplissaient pour vivre de façon honorable. Ces qualités ne représentaient-elles pas différents aspects de leur identité d'enfants de Dieu ? La blessure d'amour-propre et le ressentiment se dissipèrent pour laisser place à l'amour et au pardon.
Nous devons veiller constamment à ne pas accepter dans nos pensées des suggestions de maladie, de criminalité et de tensions dans le monde, à ne pas nous appesantir sur elles ni à les analyser d'un point de vue matériel. Dans la mesure où notre compréhension de la totalité de Dieu est ferme et inébranlable, nous voyons ces suggestions pour ce qu'elles sont: rien ! Pas à pas, tantôt lentement, tantôt plus vite, nous nous détournons courageusement de l'erreur, du matérialisme, de la volonté personnelle. Puis, dans la mesure où nous sommes prêts à abandonner cette façon matérielle de penser, nous ressentons l'effet guérisseur de la vérité: nous trouvons les directives que nous cherchons, les rapports affectueux dont nous avons besoin, les ressources qui nous appartiennent.