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Une conscience qui ne peut s'éteindre

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1988


Le fait est là, chacun a une conscience. Ce droit inaliénable provient du bien spirituel et moral qu’on appelle Dieu. L’aptitude à penser et à vivre d’une façon droite est la preuve que l’être réel de chacun est la ressemblance de Dieu, créée par l’Esprit divin et lui obéissant.

Il est évident que ces propos vont à l’encontre de l’idée matérialiste que la conscience et la moralité puisent leur origine dans une culture et des coutumes humaines en évolution, plutôt que dans un Principe divin fixe, Dieu, le Législateur suprême, qui gouverne dans un ordre parfait Son univers spirituel. Puisque, comme l’explique la Science Chrétienne, ce Principe universel est absolu et infini dans ses adaptations, on ne pourra jamais affirmer à juste titre que l’éthique dépende, pour sa définition ou pour sa démonstration, de la situation ou des circonstances.

Ce Principe est éternel, donc ce qui en découle transcende le temps. Ce qui est vrai de nos jours, sur un plan spirituel et moral, doit déjà l’avoir été à l’époque préhistorique, et sera encore tout aussi vrai au xxie siècle et au-delà. Que la société fût autrefois très primitive, qu’elle devienne un jour hautement technologique, il existe pour tous les hommes des critères de conduite qui ne datent pas. Ce qui est droit l’est à jamais.

La Bible nous rapporte des faits indispensables de droiture spirituelle, une droiture qui transparaît à travers la vie des patriarches, des prophètes et des apôtres. Prenons Joseph: le choix moral qu’il fit de repousser la séduction de la femme de Potiphar représentait un acte de conscience, accompli librement, des siècles avant que Moïse ne reçoive la règle de Dieu: « Tu ne commettras point d’adultère. » Ex. 20:14. Il est bien évident que, pour tracer la ligne de démarcation qui sépare le bien du mal, la conscience de Joseph ne dépendait pas de l’éducation ou de l’histoire humaines, mais du développement spirituel. C’est une obéissance naturelle à l’esprit immortel du Décalogue, à la vérité éternelle de la droiture morale et spirituelle, qui poussa Joseph à répondre à la femme de Potiphar: « Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ? » Gen. 39:9.

La décision de Joseph montre que la conscience ne répond pas à une échelle de valeurs que l’époque et les circonstances imposeraient à l’homme, de l’extérieur. La conscience, c’est cet élan intime qui, si nous l’écoutons, nous pousse à bien agir. Et, quand nous lui prêtons notre attention, ce sentiment profond, souvent intuitif mais toujours conscient, devient pour nous ce qu’il a été pour Moïse, et pour Joseph avant lui: la voix de Dieu.

Cet appel intérieur est le message divin qui parle à la conscience, et qui est la conscience, faisant la distinction entre le mal et le bien. L’appelant « Emmanuel », le prophète Ésaïe faisait allusion à cette fonction divine — prophétique du Messie ou Christ — quand il dit: « Il mangera de la crème et du miel, jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien. » Ésaïe 7:14, 15.

L’homme Jésus fut l’incarnation unique de cette fonction du Christ. Mais le Maître savait que la faculté divine de ne choisir que le bien, faculté qu’il possédait pleinement, avait toujours existé, ainsi qu’en témoignent ses propres paroles: « Avant qu’Abraham fût, je suis. » Jean 8:58. Ayant saisi un aperçu de ce Messie éternel, ou Christ, qui remonte à Abraham et même avant. Joseph fut en mesure de goûter la crème et le miel d’une loi spirituelle et morale située en dehors du temps.

C’est seulement dans la mesure où nous parvenons à « rejeter le mal et choisir le bien » que nous pouvons dire en toute honnêteté que nous suivons Christ Jésus dans la voie qu’il a désignée et lui-même suivie. Pour ce faire, nous devons absolument nous laisser guider par notre conscience. Une conscience stricte est le signe indubitable de la présence d’Emmanuel ou « Dieu avec nous ». Elle exprime l’activité consciente du Christ dans notre vie, énonçant la vérité de l’être spirituel. C’est par la conscience que chacun de nous peut entendre, directement, la Vérité divine se déclarer — déclarer sa bonté, sa pureté, son intégrité.

Quoi qu’il nous arrive, il nous est humainement impossible de nous trouver dans une situation qui annule les droits de la conscience, qui nous oblige à rejeter le Christ et à accepter le mal. Pourquoi ? Parce qu’il est spirituellement impossible qu’aucun de nous soit exclu de l’omniprésence et de l’omniscience du Principe divin. Dieu nous confère toujours les pleins pouvoirs pour rejeter, en vertu de la conscience, tout ce qui témoignerait en faveur d’une prétendue nécessité du mal, et pour choisir au contraire la vérité qui révèle la réalité immédiate de la bonté divine.

La conscience dont Dieu nous a doués ne peut nous être ôtée; de plus, elle est indestructible. Le bien qui s’y trouve est immortel et ne saurait s’éteindre. Dans un sermon où elle relie les droits de la conscience à la gloire impérissable, Mary Baker Eddy déclare: « Ce furent l’immolation de soi et l’amour vivifiant pratiqués par notre Maître qui, guérissant à la fois le corps et l’esprit, réveillèrent la conscience endormie, paralysée par la foi inactive, pour l’amener à saisir plus vivement les besoins essentiels de l’homme mortel et comprendre que Dieu a le pouvoir et le dessein d’y répondre. » Pulpit and Press, p. 10. A la vue humaine, une conscience peut, en pratique, s’émousser, mais s’éteindre, jamais.

La conscience d’une personne peut paraître apathique ou inactive, elle peut sembler complètement endormie, mais il est toujours possible de la ranimer, de la stimuler, de la réveiller. Le Christ dans la conscience signifie la résurrection de la conscience. Que la « température » morale d’une personne soit très basse, elle ne pourra jamais pour autant atteindre le zéro absolu, car aucune conscience individuelle ne peut être entièrement dépourvue du Christ toujours présent, qui agit en faveur du bien. Là même où les yeux humains croient voir le pire des pécheurs, on peut trouver un vestige spirituel du bien, si minuscule puisse-t-il paraître tout d’abord, qui dénote la présence de l’homme réel créé par Dieu.

Ce fait pourtant ne laisse pas le plus petit défaut échapper à la punition qu’il s’inflige de lui-même: l’auto-destruction. Le mal, qui n’a rien du divin, ne peut échapper à l’anéantissement ni être ramené à une vie que Dieu n’a jamais créée. Mais la substance du bien a sa récompense pour ce qu’elle fait et pour ce qu’elle est. Selon la loi irréversible de Dieu, la loi du bien, toute santé, tout amour, tout bonheur, toute justice (et toutes les identités qui expriment ces qualités divines) peuvent se percevoir à nouveau, indéfiniment, non pas dans une rétrospective historique, mais dans la continuité spirituelle, comme l’a démontré l’apparition de Moïse et d’Élie sur le mont où Jésus fut transfiguré. Voir Matth. 17:1–3.

Tout bien qu’on a pu estimer irrémédiablement perdu à la vue mortelle — santé, pureté ou réputation — devra un jour ou l’autre être retrouvé grâce au discernement spirituel, grâce à une perception qui produit la vérité aussi bien qu’elle la comprend. N’en déplaise à Mark Twain, qui, dans un de ses sketches, se vantait d’avoir réussi, pour sa plus grande joie, à assassiner sa conscience, il est absolument impossible de tuer, effectivement, sa conscience. Sous aucune forme et dans aucune mesure, la mort ne représente une victoire finale dans le monde qui nous entoure. Il va sans dire que ce qu’on ne peut pas tuer ne peut rester enseveli !

Si, dans la tombe, nous ne pouvons nous dérober au Christ réanimateur, quelle chance avons-nous de le faire sur terre ? La Vérité nous trouvera toujours pour nous racheter. Ce qui revient à dire que nous trouverons toujours le Christ, la Vérité, au sein même de notre conscience. Dans la parabole de Jésus, le fils prodigue qui croupissait dans le vice était « rentré en lui-même » Luc 15:17.. En fait, sa conscience ne pouvait mourir. Elle fut ranimée par le Christ en lui.

Une conscience ressuscitée entraîne une transformation de caractère. L’enfant prodigue qui revint vers son père n’était plus du tout le même, car sa tournure d’esprit avait changé. Saul de Tarse, l’ennemi du Christ, n’atteignit jamais Damas. C’est Paul, l’apôtre du Christ, qui y parvint. Voir Actes 9:1–22. De même, un éveil de la conscience peut venir à chacun de nous en l’espace d’un instant. Même au beau milieu d’une remarque méchante, nous avons la possibilité de changer instantanément d’intention — et de mots ! Nous pouvons arrêter en plein vol les paroles malveillantes avant qu’une nouvelle syllabe ne soit prononcée.

Selon la logique qui caractérise le Christ, il faut être disposé à laisser la Vérité transformatrice opérer un revirement tout aussi rapide chez les autres: l’enfant capricieux, le membre d’église égaré, le vendeur agaçant, ou le criminel reconnu coupable. Il n’est pas conforme à la volonté de Dieu de s’attarder sur les fautes d’autrui, figé dans une attitude mentale dépourvue de compassion et de merci qui refuse de se libérer de la peur, de la douleur ou du ressentiment.

Comme le père de l’enfant prodigue et comme le pieux Ananias, qui prodigua ses soins à Saul, il faut être prêt, sur-le-champ, à accueillir de la même façon amis ou ennemis, car ils sont tous « les rachetés de l’Éternel ». Ce fut le Christ qui, pénétrant la conscience d’Ana-homme, nias, l'amena à discerner chez son ancien ennemi une lueur du nouvel homme, avant même de l’avoir vu en personne. A la lumière du sens spirituel, point n’est besoin d’attendre qu’un mortel revienne de ses erreurs pour pouvoir discerner la lueur de l’homme réel (à la ressemblance de Dieu) en lieu et place de la personne qui a mal agi(la dissemblance de Dieu).

La promesse que fit Jésus à ses disciples lors de la Cène justifie l’espoir d’un salut accessible tant au saint qu’au pécheur. Il dit: « Vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie. » Jean 16:22. Cette promesse du Christ, « Je vous reverrai », n’exclut personne de l’espoir d’un salut ultime. Elle offre à la conscience la plus coupable une possibilité de rédemption, de relèvement.

Qu’il s’agisse de péché, de chagrin ou de douleur, il ne peut jamais arriver à personne d’atteindre un point de non-retour. Aucun état de conscience, pas même la pire idiotie morale, ne se trouve hors de la portée infinie de l’influence correctrice de l’amour sauveur de Dieu, rendant la vue à ceux qui sont moralement aveugles. Que celui qui émerge des ténèbres d’une telle mentalité ne s’étonne pas si sa conscience coupable est frappée par la lumière de la Vérité à laquelle elle n'était pas accoutumée. L'effet punitif de ce phénomène n'en atténue pas l'aspect guérisseur.

Que Judas, cet archétype de l'idiotie morale, ait à cette heure, au sens humain, trouvé ou non son salut total, nous ne pouvons le dire, bien que Mary Baker Eddy indique qu'il falloir des millions de cycles avant que ne s'éteigne le feu intérieur d'une conscience coupable. Voir The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany 160:23–28. Mais nous savons une chose: le cas de Judas n'était pas désespéré. Dans l'intimité de sa conscience, il n'était pas privé du Christ toujours présent, la Vérité même qu'il a trahie.

Nous décelons le premier signe du réveil de la conscience endormie de Judas aux remords qui commencèrent à s'y produire. Nous lisons: « Judas, qui l'avait livré [Jésus], voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe ? Cela te regarde. Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. » Matth. 27:3–5.

Cette pendaison ne marqua pas la fin de son péché. Elle ne marqua pas non plus la mort de sa conscience. Le suicide n'est jamais la bonne solution pour surmonter la culpabilité ou le désespoir. Il ne pourra jamais éteindre « cette petite étincelle de feu céleste, appelée la conscience » Jared Sparks, Appendix, n° II, « Rules of Behavior », The Life of George Washington [« Règles de conduite », La vie de George Washington (Boston: Ferdinand Andrews,1839), p.516., telle que la décrivait, à treize ans, dans son journal, le jeune George Washington.

Privés de cette « étincelle de feu céleste », nous resterions « sans espérance et sans Dieu dans le monde » Éph. 2:12.. Mais une personne irrécupérable, une situation sans espoir, cela n'existe pas. L'espoir ne tarit jamais et il en va de même pour la conscience. Aucune conscience ne peut s'endormir pour toujours. Le Christ indestructible, le Christ qui ressuscite, exprimant la volonté de Dieu pour chacun de nous, y veille avec soin.

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