Il y a quelques années, j’étais employé dans une petite entreprise qui appartenait à une femme d’affaires très efficace. Elle m’apprit, entre autres, à reconnaître dans quels cas j’étais en train d’essayer de me justifier. Nous avions fréquemment de brèves conversations qu’elle commençait toujours par une question. Tandis que j’entreprenais de formuler ce que je croyais être une réponse valable, elle m’interrompait en disant: « N’essayez pas de vous justifier », et c’était la fin de la conversation.
J’admets, certes, que, les premières fois, la leçon ne me parut pas évidente. De fait, j’avais le sentiment qu’elle était fort injuste en n’écoutant pas les raisons qui me paraissaient tout à fait légitimes pour expliquer les choses. Puis, un jour, alors que je lisais la Leçon biblique figurant dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne, je butai sur un verset de la Bible. La phrase qui retint mon attention disait ceci: « Qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ? » Gal. 5:7. Par buter, je veux dire que chaque fois que je le lisais, ce verset me restait à l’esprit. C’était un peu comme si la Bible me disait: « N’essaie pas de te justifier. »
Je me rendis compte que l’épître m’indiquait que rien ne pouvait m’empêcher d’accomplir la volonté de Dieu. Je savais que, puisque Dieu est Principe divin, la source de tout ce qui existe et gouvernant tout, aucun détail ne pouvait échapper au contrôle divin. Étant un Père plein d’amour, Dieu maintient l’ordre et l’harmonie pour Ses enfants. L’homme a été fait pour exprimer Dieu; aussi Dieu ne pourrait-Il rien créer qui soit susceptible d’empêcher Son enfant de rayonner la lumière qui éclaire l’idée de l’Amour. Je décidai sur-le-champ de prouver cela dans ma vie — de ne jamais me laisser convaincre que quelque chose soit susceptible d’échapper au contrôle de Dieu et de me rendre incapable de faire ce pour quoi j’avais été conçu: exprimer Dieu. Je pouvais remplir mon rôle le mieux possible en fonction de ma compréhension et me fier à Dieu pour tout le reste.
Cette détermination eut des répercussions sur mes performances professionnelles. En devenant plus sensible à ce que la loi divine exigeait de moi — aimer mon prochain comme moi-même — je devins naturellement plus sensible à ce que me demandait mon travail. Il n’est pas difficile de voir pourquoi, en s’efforçant d’exprimer plus d’amour parce que Dieu est l’Amour, plus de vie parce que Dieu est la Vie, plus de créativité parce que Dieu est l’Ame, on devient aussi un meilleur employé. En essayant d’être plus honnête et plus sincère parce que Dieu est la Vérité, je perçus mieux la différence entre un raisonnement juste, valant la peine d’être communiqué à mon employeur et de bonnes excuses qui ne faisaient qu’essayer de noyer dans la brume mes manquements professionnels. Mon employeur voyait à travers cette brume et c’est, je présume, ce qui me vexa d’abord et me fit la respecter par la suite. Je cessai d’essayer de me justifier et je n’eus plus à subir, dans nos conversations, ces interruptions soudaines qui avaient marqué le point de départ de cette leçon.
Tout cela me fut confirmé par ces quelques lignes du livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, écrit par Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce): « Chaque jour exige de nous de plus hautes preuves, plutôt que des professions de pouvoir chrétien. Ces preuves consistent uniquement en la destruction du péché, de la maladie et de la mort par le pouvoir de l’Esprit, comme Jésus les détruisait. C’est là un élément de progrès, et le progrès est la loi de Dieu, loi qui exige de nous seulement ce que nous pouvons certainement accomplir. » Science et Santé, p. 233.
Dans la mesure où, sachant que nous sommes enfants de Dieu, nous serons bien décidés à prendre fermement position, à nous fier à Lui pour être guidés, puis à aller de l’avant, bien résolus à L’exprimer davantage, nous démontrerons toujours plus le pouvoir qu’a l’Esprit de régénérer et de guérir. Nous ressentirons alors davantage ce que signifie être « cohéritiers de Christ » Rom. 8:17., et nous serons mieux à même de suivre l’exemple de Jésus dans la guérison du péché et de la maladie.
Comment apprenons-nous à mieux exprimer Dieu ? Écouter avec attention, à chaque minute, c’est un bon commencement. Pourquoi à chaque minute ? Parce que nous avons mieux à faire que de nous tourmenter à propos de ce que nous avons mal réussi hier ou de ce que nous devrions faire sans tarder. En cherchant constamment à être divinement guidés, nous pouvons être sûrs de ne jamais oublier que nous n’avons rien à faire de plus que ce que Dieu nous demande. Plus souvent nous nous tournons vers Dieu, plus nous nous sentons dirigés par Lui. En persistant à compter sur Lui, nous serons moins influencés par un concept matériel et mortel de la vie, et nous serons mieux en mesure de vaincre les limitations qui vont de pair avec ce concept.
En faisant le maximum pour voir la perfection que Dieu a créée, nous découvrons ce que nous sommes vraiment. L’homme de Dieu doit être parfait parce que Dieu est parfait. Nous ne sommes pas des animaux luttant contre la nature et contre notre prochain. L’homme est l’idée spirituelle de Dieu, coexistant harmonieusement avec Lui et manifestant individuellement la beauté merveilleuse de la Vérité, de la Vie et de l’Amour divins.
Un exemple de ce qui se produit lorsqu’on écoute spirituellement nous est donné dans l’histoire qui suit, tirée de la Bible. Un invalide de longue date attend près d’une piscine appelée Béthesda. Voir Jean 5:1–9. Il espère être guéri par l’eau — qui est censée avoir des propriétés curatives à certains moments, quand un ange vient l’agiter. Mais il semble qu’en raison de « circonstances indépendantes de sa volonté » comme on dirait aujourd'hui, cet homme risque d’avoir longtemps à attendre avant de pouvoir être guéri. Telle est sa situation lorsque Christ Jésus le rencontre. Jésus demande: « Veux-tu être guéri ? » Au lieu de répondre à la question de Jésus, l’invalide essaie d’expliquer pourquoi il ne peut pas être guéri: « Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. »
Jésus aurait bien pu prendre cette réponse comme excuse et s’éloigner. Ou bien il aurait pu offrir de rester avec l’homme et de le porter dans l’eau quand elle serait de nouveau agitée. Faire cela — même avec les meilleures intentions du monde — c’eût été se laisser tromper par les excuses du malade. Mais Jésus savait écouter spirituellement. Au lieu d’être impressionné matériellement par un malheureux invalide — et Jésus savait que l’Amour divin n’aurait jamais créé un tel état — il s’appuya sur ce que Dieu lui montrait être vrai. Il reconnut la réalité spirituelle révélant que l’homme est en parfaite santé, qu’il est l’idée spirituelle aimée de Dieu, l’Entendement divin, et que l’Amour divin prend soin de lui. Il put en conséquence guérir cet homme.
Pareilles démonstrations du pouvoir guérisseur de Dieu n’ont absolument rien à voir avec les conclusions basées sur les explications humaines limitées; elles n’impliquent non plus aucune réaction à ce que disent les cinq sens. Pour prouver, comme Jésus, le pouvoir de Dieu, il nous faut écouter ce que Dieu nous dit sur la nature de l’homme. A celui qui écoute docilement, l’Esprit révèle l’intégralité inhérente de l’homme, sa liberté et sa pureté. Cette vision nouvelle de notre identité confère force et guérison.
Nous n’avons pas à nous justifier. En écoutant l’Esprit avec attention, nous pouvons voir se manifester la guérison dans notre vie. C’est cette écoute spirituelle, cette guérison spirituelle, qui nous assurent bonheur, satisfaction et progrès.
